Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Aujourd’hui encore, elle continue de déchirer le gouvernement. Aux yeux de certains ministres, qui font de leur mieux pour tempérer leurs ardeurs, la "mère des réformes" fait encore objet de priorité absolue. Pour d’autres en revanche, visiblement plus proches de la ligne présidentielle, c’est là un sujet qui peut encore attendre : l’urgence est ailleurs. Cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron ferait une "excellente première réforme de deuxième quinquennat", insistait par exemple Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, en décembre dernier. Il s'alignait alors sur la ministre du Travail Elisabeth Borne et s’inscrivait en faux avec Bruno Le Maire.
Le ministre de l’Economie juge en effet qu’il faut aller plus vite, quand bien même il a tendance à nuancer son propos après avoir échangé avec le chef de l’Etat, explique 20 minutes. Mais ces deux ministres, aux maroquins proches quoique différents, défendent-ils le même projet ? Elisabeth Borne n’a pas détaillé quelle réforme devait attendre. Bruno Le Maire, en revanche, semble militer en faveur d’un bouleversement essentiellement paramétrique, qui se différencierait donc de la transformation de modèle souhaitée par Emmanuel Macron. Il ne parle plus de régime universel, de points ou d’égalité : il est désormais question d’âge de départ et de durée de travail.
A quelle réforme des retraites aurez-vous droit ?
"Nous sommes l’un des pays – et je trouve que c’est profondément injuste – où les personnes qui ont entre 55 et 63 ans travaillent le moins. Je trouve que c’est une perte de compétences, un gâchis d’expérience", annonce en effet le ministre, qui ne s’en cache plus. Et France Info de rappeler quelques-unes de ses déclarations passées… "Il faut que l'on accepte tous ensemble de travailler davantage, la situation actuelle n'est pas tenable et les Français le savent".
La majorité débat d’une nouvelle réforme des retraites
Frédéric Sève, secrétaire national chargé des retraites à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), a dit observer un "débat au sein de la majorité" au sujet de la réforme des retraites, indique le journal spécialisé Dossier Familial, qui l’a interrogé.
Certains militent en effet pour l’adoption de "mesures paramétriques", c'est-à-dire relatives au financement de notre modèle de retraite. En somme, un projet assez comparable à celui que défend Bruno Le Maire, puisqu’il s’agirait de procéder à "un relèvement de l’âge légal" de départ.
Réforme des retraites : quelles différences entre le projet initial et celui de Bruno Le Maire ?
A l’origine, ainsi que l’a déjà expliqué Planet, Emmanuel Macron souhaitait "l’universalisation" de tous les régimes de retraites en un seul modèle. Il défendait alors une conception de la justice sociale et de la modernité du pays.
L’autre objectif assumé de la transformation de notre modèle de solidarité intergénérationnelle tel que promis par Emmanuel Macron était celui de la lisibilité, de la simplification. Pour autant, une telle évolution paraît peu probable, assure Frédéric Sève. "Je ne vois pas comment le gouvernement ferait adopter avant la fin du quinquennat l’instauration d’un régime universel", assure-t-il à nos confrères.