De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Agnès Buzyn a-t-elle voulu tacler son ancien gouvernement ? L'ex ministre de la Santé s'est fendue de révélations accablantes sur le coronavirus, mardi 17 mars, pour le quotidien Le Monde. Dans les colonnes du journal, la candidate, défaite à la mairie de Paris ce week-end, laisse entendre qu'elle était consciente de la gravité de l'épidémie qui arrivait sur nous.
La médecin de profession assure donc qu'elle savait quelles proportions prendraient l'épidémie de Covid-19, sans l'annonce de mesures exceptionnelles. Mais surtout, cette dernière révèle même qu'elle aurait alerté Emmanuel Macron et Edouard Philippe sur la gravité de la situation, dès le mois de janvier 2020, en vain. Faut-il voir dans ses déclarations, une attaque à l'encontre de ses anciens collaborateurs de l'exécutif ?
"Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n'auraient pas lieu", a-t-elle affirmé. C'est cette déclaration d'Agnès Buzyn qui fait réagir l'opinion et les politiques depuis le mardi 17 mars 2020. "On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade", poursuit même cette dernière, toujours dans les colonnes du Monde, évoquant les municipales.
"Tellement d'orgueil de la part d'Agnès Buzyn"
"Depuis le début [de la campagne] je ne pensais qu'à une seule chose : au coronavirus [...] La dernière semaine a été un cauchemar. J'avais peur à chaque meeting. J'ai vécu cette campagne de manière dissociée" a-t-elle également commenté. Pour beaucoup, Agnès Buzyn aurait du mal à accepter son échec au premier tour des municipales, d'où ces révélations explosives et jugées malvenues.
Pour un ancien collègue de la ministre, "il y a du dépit, une blessure, tellement d'orgueil de la part d'Agnès Buzyn", comme il l'assure à RTL. La radio explique elle le comportement d'Agnès Buzyn par, peut-être, "la dureté et la violence des soirs et des lendemains de défaite".
Colère froide à la République en Marche
Les propos d'Agnès Buzyn ont évidemment provoqué une colère froide dans son camp politique. Ces derniers n'ont pas hésité à exprimer leur énervement à l'encontre de l'ancienne ministre. "Je suis scié, sidéré. Je vais l'encastrer. Je ne comprends pas ce qu'elle a fait. En terme psy, je dirais qu'elle fait une décompensation", tonne l'un d'eux pour Le Parisien.
Même un ministre du gouvernement l'attaque de manière très frontale, dans les colonnes du quotidien : "C'est une sale méthode. Elle est passée du statut de superstar de la Macronie à candidate battue aux municipales à Paris. Et en plus le type qui la remplace à la Santé est dix fois meilleur qu'elle", martèle ce dernier.
"Elle a les boules, elle se retrouve toute seule et elle a le sentiment qu'elle ne veut pas payer toute seule", résume plus calmement un dernier collègue.
Intervenu ce mercredi matin sur la chaîne d'information LCI, Olivier Véran a lui fait attention de ne pas accabler sa prédécesseure. Ce dernier a annoncé être totalement en phase avec l'action du ministère de la Santé, avant et après son arrivée. "La seule chose que je n'ai pas comprise, ce serait la différence entre les dangers qu'elle avait identifié et les moyens mis en place pour les contrer", a-t-il toutefois dévoilé à la chaîne d'info.
Une faute grave du gouvernement ?
Mais les révélations d'Agnès Buzyn, si elles sont avérées, sont graves puisque selon ses propos, les décideurs publics auraient été avertis de la gravité de la situation, sans prendre les mesures nécessaires pour éviter la catastrophe.
"Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j'ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir", a assuré Agnès Buzyn au Monde.
L'hebdomadaire Marianne raconte que malgré les mises en garde de la ministre, Emmanuel Macron paradait le 7 mars dans les rues de Paris et incitait les Parisiens à continuer à aller au théâtre. Pour le magazine, "l'incompétence" du gouvernement est claire, dans ce dossier. Mais, pour l'hebdomadaire, cela pourraît même être pire : "si Madame Buzyn dit la vérité", ce sera la responsabilité pénale des décideurs politiques qui devraient être mise en jeu, estime le journal.
Depuis, l'ancienne ministre de la Santé est revenue sur certains de ses propos, rappelle La Dépêche. Elle dit par exemple regretter le mot "mascarade".
Il n'empêche, de nombreuses personnalités politiques de l'opposition, comme Marine Le Pen, n'ont pas attendu longtemps pour dénoncer ce "scandale d'état" sur les réseaux sociaux.