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L’année 2014 a clairement marqué un frein dans l’évolution du parti qui semblait jadis être l’arbitre entre le PS et l’UMP, rôle désormais voué au FN. Les élections européennes ont confirmé un - relatif ? - déclin du parti de François Bayrou. Avec seulement 10% d’intentions de vote, et donc 11 députés européens, l’alliance réalisée avec l’UDI et son président par intérim Yves Jego n’ont pas répondu aux attentes.
Rupture consommée entre Bayrou et de Sarnez
Ce n’est un secret pour personne, la relation entre François Bayrou et la N°2 du parti, Marielle de Sarnez, ne sont pas forcément au beau fixe. A ce propos, les militants de l’UDI se posent la question de la plus-value qu’ont représenté ces deux protagonistes, ainsi que les concessions du programme faites aux idées social-démocrates de droite lors de cette dernière alliance. On le sait, François Bayrou est un véritable repoussoir, tandis que le style de leadership désormais contesté de Marielle de Sarnez explique en partie l’explosion de la fédération Modem Paris.
La rupture semble donc consommée entre François Bayrou et Marielle de Sarnez. Difficile dans ces conditions de garder le navire sous bonne escorte : "Après ces résultats, la question se pose : nous ne pourrons faire l'économie d'un débat interne sur notre identité, notre cheminement et ce que l'on veut faire ensemble. Le MoDem est-il toujours au centre? Il faut une discussion pour le savoir" expliquait alors le conseiller en communication de François Bayrou, Matthieu Lamarre, qui depuis a quitté avec fracas le parti pour être à la tête du service de presse de la mairie de Paris.
Le secrétaire général du MoDem, Marc Fesneau, livre le sentiment général de l’état actuel du parti : "Nous aurons besoin de travailler sur nos valeurs et notre projet pour 2017". Au MoDem, la course présidentielle semble bien être la seule à même à mettre tout le monde d'accord. Comme si, au fond, elle était, au-delà des échéances électorales intermédiaires et de la ligne politique, la seule raison d'être de la formation.
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Des choix stratégiques handicapants
Le parti est bâti sur une incompréhension totale entre un président dévoré par ses ambitions présidentielles et des militants rêvant d’une nouvelle politique : "Les adhérents ont été séduits par Bayrou en 2007, mais avec la perte de vitesse du parti et les scores médiocres aux élections, il est de plus en plus difficile d’accepter ce manque de démocratie interne", assure un militant.
La rupture semble en effet consommée : "Ce parti est tellement lié au destin de François Bayrou qu'il n'est pas mort. Il devient un fan-club et continuera de peser 4 à 5% dans l'opinion", estimait Jean-François Martins alors Conseiller de Paris et suspendu un an de ses fonctions en début 2014 pour avoir rejoint l'équipe d'Anne Hidalgo.
Entre un parti qui peine à se réinventer et des leaders en perte de vitesse, le centre n'a jamais été aussi flou et aussi peu présent dans les débats. Ses représentants se sont ainsi peu exprimés pendant la dernière campagne des départementales, et ont majoritairement choisi de s'allier avec l'UMP. Le parti de François Bayrou - qui pour rappel a voté François Hollande à la présidentielle - n'a formé aucune alliance à gauche. Les 342 candidats MoDem ont été majoritairement en binôme avec l'UMP ou l'UDI. Seule une cinquantaine de binômes a été purement étiquetée MoDem.
Si les résultats avec l’UMP aux élections ont été une grande réussite, ils s’avèrent ne donner aucune emprise au parti qui d’une année sur l’autre change d’idéologie. Tantôt à gauche, tantôt à droite, le MoDem ne sait plus que quel pied danser : devenir un allié fort au risque de mettre en péril sa vision idéologique ? Difficile aujourd’hui d’y voir plus clair. Les élections régionales qui auront lieu les 6 et 13 décembre 2015 traduiront - ou non - la fin d’une ère. Mais on voit mal comment François Bayrou - ou un autre du reste - serait capable de jouer un rôle de trublion pour la prochaine élection présidentielle de 2017.
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