Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
La première impression est très difficile à effacer en politique
"J’ai changé". La phrase qu’a prononcée Emmanuel Macron lors d’une interview sur le climat pour le site Konbini n’a pas manqué de faire réagir tant elle est rare de la part d’un chef d’Etat. Tout au long de l’été, le président de la République n’a cessé de multiplier les signaux adressés aux Français. Lors d’une rencontre avec des vacanciers dans le Var, il en a ainsi profité pour appeler les Français à "se réconcilier" avec lui. Autant de déclarations qui laissent entendre que le jeune président a retenu les leçons de la crise des Gilets jaunes ainsi que celles du scrutin des européennes.
Selon une récente étude Ifop pour le JDD, les efforts du chef de l’Etat ont, semble-t-il, payé puisqu’il aborde la rentrée avec une popularité en progression de deux points, à 34% d'opinions positives, soit le même niveau qu’en août 2018. A noter que l’une des meilleurs progressions a été enregistrée chez les Français se disant proches d’Europe-Ecologie Les Verts (+14 points). Pour autant, le chemin de la réconciliation s’annonce encore long. Une grande partie des Français ne supporte plus le président jupitérien et les efforts du chef de l’Etat n’y changent rien sur le fond.
"Il y a toujours une première impression et Emmanuel Macron a tout misé sur une image extrêmement autoritaire, verticale, froide, élitiste et presque cassante. Pour un président, il est très difficile d’effacer la première impression. C’était notamment l’erreur de Nicolas Sarkozy avec le Fouquet’s en 2007", analyse Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication en sciences politiques et président de MCBG conseil.
Jacques Chirac : un président qui a su changer de manière radicale
Afin de renouer avec les Français, Emmanuel Macron peut toutefois s’inspirer de l’un de ces prédécesseurs : Jacques Chirac. "L’ancien chef d’Etat a fait un gros travail sur lui-même. Il est passé du jeune loup de la droite avec des dents qui rayent le parquet, des costumes italiens à 6 000 euros et des chaussures Weston à quelqu’un qui s’habille de façon plus populaire, qui mange de la tête de veau et qui boit de la Corona, raconte le spécialiste en communication politique. Cette stratégie a fonctionné car Jacques Chirac avait compris qu’il devait être véritablement proche des Français et renoncer à son masque parisien".
Pour Philippe Moreau Chevrolet, la métamorphose d’Emmanuel Macron ne semble toutefois pas à l’ordre du jour. "Le fait d’être à la fois élitiste et illisible dans ses intentions politiques le rend dangereux du point de vue d’une partie des Français, estime le spécialiste. Emmanuel Macron a besoin de résoudre au moins l’un des deux termes de l’équation soit en devenant plus populaire dans ce qu’il fait et ce qu’il est, soit en clarifiant ses positions idéologiques pour prendre des positions fortes. Pour le moment, la seule idéologie d’Emmanuel Macron est de ne pas en avoir mais le ‘en même temps’ est un argument marketing et ne peut tenir lieu de politique".
En attendant, la trêve estivale n’aura été que de courte durée et les dossiers chauds s’accumulent sur le bureau du président. Entre la réforme des retraites, la PMA ou encore la grève des urgences, la rentrée s’annonce d’ores et déjà explosive pour le président de la République.