Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Un Président de la République qui nomme son ex-femme ministre de l’Environnement, c'est inédit. Et cela se passe en France, aujourd’hui. Cocasserie supplémentaire, selon l’ordre dans lequel le secrétaire général de l’Élysée Pierre-Hervé Lemas a énuméré les postes, Ségolène Royal devrait s’assoir certains mercredis à côté du père de ses 4 enfants. Mais, derrière ce feuilleton qui prête à sourire, se perçoit la persévérance de Ségolène Royal qui, malgré la défaite en 2007 et le fiasco de son duel avec Olivier Falorni, ne s’est jamais détournée de l’objectif de son retour.
La traversée du désert
Comme le souligne Thomas Wieder dans Le Monde : "Imaginons que Ségolène Royal n'ait jamais partagé la vie de François Hollande. Si tel avait été le cas, son entrée au gouvernement aurait eu lieu depuis longtemps". En lieu et place, la nomination ministérielle de la présidente de la région Poitou-Charentes, au regard de son rôle dans l’appareil socialiste et de ses compétences indéniables, n’aurait pas posé de problème. Mais la singularité de la situation décida que le candidat qui fit gagner la gauche n’est autre que son ex-mari dont la compagne de l’époque ne cachait pas sa haine envers elle.
En juin 2012, Ségolène Royal perd aux législatives et n’arrive pas à retenir ses larmes face caméra. Assassinée par le tweet de Valérie Trierweiler, elle doit faire face à l’impossibilité personnelle de François Hollande de la solliciter pour lui confier un poste clé au sein de la majorité. Ce revers électoral l’empêche d’accéder au Perchoir, ce lot de consolation que le Président avait prévu de lui proposer à défaut de la compter dans le gouvernement. Ce dernier la nomme alors à la tête de la BPI, faute de pouvoir lui confier autre chose.
Elle paraît au plus bas. Elle se cantonne alors à son activité d’élue locale, défendant fidèlement, lorsqu’on lui tend un micro, la politique du gouvernement à l’image du soutien qu’elle avait apporté à Manuel Valls pendant l’affaire Leonarda. Mais elle se doit d’observer tout cela de loin.
Le ciel se dégage enfin le 10 janvier, quand Closer publie les photos qui attestent de la relation extra-conjugale de François Hollande et qui aura comme conséquence immédiate la séparation du couple présidentiel.
"La fatwa est levée"
Au lendemain de la rupture entre François Hollande et Valérie Trierweiler les proches de Ségolène Royal ne cachent pas leur enthousiasme. "La fatwa est levée" lâche un conseiller au Parisien. La voie est désormais libre pour celle qui était l’ennemi numéro 1 de l’ancienne première dame.
Dans ses rangs, on se mobilise et ses fidèles commencent à se lâcher. À l’image de Guillaume Garrot qui soutient sans détour que la présidente du Poitou "mérite sa place au gouvernement" bénéficiant d’une posture de "grande femme d’État".
La stratégie consiste premièrement à jouer la carte de la discrétion et de se poser dans un second temps en recours logique. "On verra" avait-elle répondu au salon de l’agriculture à la question d’une éventuelle nomination au gouvernement.
Au lendemain du second tour des municipales, certains observateurs notent la dimension solennelle et déterminée de sa prestation sur le plateau de France 2 face à Pierre Moscovici alors en retrait. Le vent avait tourné, et sa nomination future, si elle était une éventualité pour beaucoup, ne faisait alors plus de doute.