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C'est désormais un secret pour personne : François Fillon est l'heureux propriétaire d'un château dans la Sarthe. Mais sa demeure ne plaît pas à tout le monde. Ses adversaires politiques s'en servent même d'un argument pour attaquer "le châtelain" François Fillon, dans un pays où la richesse est taboue.
Il faut dire que le château, aussi appelé manoir de Baucé, est doté d'une grande salle à manger avec cheminée, de quatorze chambres à coucher, d'une petite chapelle, de 3000 m2 de bâtiments annexes et de six hectares de terrain.
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"On assiste à une défiance vis-à-vis des manifestations de la richesse"
Le magazine Le Point a interrogé l'historien Jean Garrigues, auteur de Présidents au coeur du pouvoir, pour comprendre la polémique autour de la demeure de l'homme politique. "Il y a une culture antiaristocratique et une certaine méfiance envers ce qui rappelle la monarchie dans la société française, c'est la spécificité de notre histoire, assure l'historien. On assiste à une défiance vis-à-vis des manifestations de la richesse. Tout cela est cristallisé dans la figure du châtelain."
Il est vrai que Valéry Giscard d'Estaing, qui possède deux châteaux, avait déjà eu à faire face à cette forme d'hostilité. "Son patrimoine éloignait l'homme politique de la moyenne des Français. Cela a continué avec le château de Bity de Jacques Chirac , qui était surnommé 'Château Chirac' par Le Canard enchaîné", indique Jean Garrigues.
"Il pourrait jouer la carte de la victimisation"
"François Fillon est à son tour victime de cette méfiance française. Dans une période de crise sociale très forte, la thématique du peuple contre les élites est particulièrement d'actualité", ajoute l'historien qui affirme que "la gauche utilise cette image d'un Fillon coupé du peuple parce que c'est le corollaire de son programme décrit comme étant antipopulaire."
Mais François Fillon peut-il briser cette image à quelques mois de la présidentielle ? "Il pourrait jouer la carte de la victimisation en mettant l'accent sur la disproportion entre la réalité de son patrimoine et les critiques qui lui sont adressées. Après tout, ce château familial ne lui a pas coûté si cher à l'époque", affirme l'historien. En 2013, sur le plateau de France 2, le candidat de la droite avait déclaré être "propriétaire d'une maison dans la Sarthe, achetée 440 000 euros il y a une vingtaine d'année et qui vaut aujourd'hui à peu près 650 000 euros".
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