Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Planet : Vous imaginez dans votre livre, la victoire d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle. Quels seraient selon vous ses atouts auprès des Français ?Geoffroy Lejeune* : "Il compte parmi les rares personnalités politiques à tenir un discours cohérent sur les raisons qui font que notre pays sombre chaque jour un peu plus vers le chaos. Je parle d’Eric Zemmour comme étant une personnalité politique car en exerçant son métier d’éditorialiste, il revendique de faire de la politique au sens où il fait défend ses idées. L’autre élément qui séduit les Français est le fait que sa parole n’est pas bridée, au contraire. Eric Zemmour ne plie jamais le genou devant le politiquement correct. Alors que les élus font sans cesse des compromis pour éviter les ‘dérapages’, lui fait preuve de courage. Et ce, même si parfois cela lui vaut des polémiques et des procès. Planet : De quel électorat serait-il le porte-voix ?Geoffroy Lejeune : Il y a deux manières de l’envisager. D’un point de vue politique, je pense qu’Eric Zemmour séduirait 75% des électeurs des Républicains et 75% de ceux du Front National. Tandis que d’un point de vue socio-électoral, il serait porté par une alliance dans les urnes entre la petite bourgeoisie de province et les Français du périurbain, ceux qui vivent en périphéries des grandes villes, qu'on appelle "majorité silencieuse" ou "France des invisibles". Globalement, le polémiste rassemblerait les oubliés, les déclassés, toutes les populations auxquelles veulent s'adresser la droite et l’extrême droite.Planet : De plus en plus d’intellectuels sont invités par les médias à prendre part au débat politique. Pensez-vous qu’ils sont crédibles ?Geoffroy Lejeune : A force de pratiquer le politiquement correct et de se soumettre aux médias, la classe politique est devenue amorphe, comme anesthésiée. Du coup, elle a laissé libre le terrain du débat et les intellectuels s’en sont emparés. Eux ne s’encombrent pas de compromis et font avancer les idées. Ils tiennent un discours qui parle au gens. Les médias s’en sont rendus compte et d’ailleurs depuis deux mois, plusieurs intellectuels ont fait la Une de journaux et magazine car leurs idées font mouche. Il y a notamment eu Michel Onfray dans l’Obs, Régis Debray dans le Point et dernièrement Alain Finkielkraut dans le Figaro magazine. Ce qui nous amène à une question : qui est le nouveau Coluche ? Qui est celui qui, par son côté outsider, peut séduire les Français ?Planet : Alors, selon vous ?Geoffroy Lejeune : Le Coluche de 2015, c’est Eric Zemmour. Tout comme l’humoriste avant lui, il arrive à populariser un discours qui était encore minoritaire il y a quelques années, à accélérer l’infusion de ses idées dans la société. Alors que Coluche y parvenait dans ses sketches, Eric Zemmour y parvient dans ses éditos et dans ses livres.Planet : Pensez-vous qu’Eric Zemmour pourrait être candidat à l’élection présidentielle de 2017 ?Geoffroy Lejeune : Il y a peu de chances que cela arrive. Néanmoins, si cela venait à être le cas, je suis convaincu que sa candidature ferait l’effet d’une bombe. Cela obligerait non seulement Marine Le Pen et le candidat de la droite à se positionner par rapport à lui, mais cela changerait également la donne. La candidature de Zemmour aurait plus de poids que celle de Jean-Luc Mélenchon ou François Bayrou. Actuellement, et selon un sondage réalisé par Valeurs Actuelles, 12% des Français seraient prêts à voter pour lui. C’est presque autant que Coluche lorsqu’il était candidat en 1981 (16%) ! Souvenez-vous, face à son succès, François Mitterrand avait même chargé Jacques Attali de ‘le déconnecter’…"
*Geoffroy Lejeune est l'auteur d'Une élection ordinaire (ed. Plon)