Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
C'est l'un des sujets sur lesquels l'exécutif aura le plus tergiversé. Il a hésité de longs mois avant de confier la tâche à Jean-Paul Delevoye, puis il a du faire face à la crise sociale tandis que les manifestants et les grévistes s'acharnaient contre sa réforme des retraites. Le projet d'Emmanuel Macron a toujours suscité une importante opposition.
Dorénavant, explique Economie-Matin, cela ne devrait plus être le cas. Et pour cause ! Le président de la République, ainsi que son gouvernement, auraient finalement décidé de renoncer à la "Mère des réformes". Elle est même suspendue "sine die", indique le journal spécialisé.
Cela étant, d'autres informations contradictoires tendent à nuancer ce propos. En effet, le Décret n°2020-587 du 19 mai 2020 publié au Journal Officiel laisse entendre que le projet serait toujours d'actualité. Le texte, "relatif aux attributions du secrétaire d'Etat auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé des retraites et auprès de la ministre, chargé de la protectyion de la santé des salariés contre l'épidémie de covid-19", stipule que "M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d'Etat auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé des retraites et auprès de la ministre du travail, chargé de la protection de la santé des salariés contre l'épidémie de covid-19, traite, par délégation du ministre des solidarités et de la santé, des affaires relatives, en matière d'assurance vieillesse, aux régimes et à la gestion des organismes de sécurité sociale ainsi qu'aux organismes complémentaires".
Il est donc encore en charge de l'application de la réforme des retraites... Il n'empêche. Si le gouvernement souhaite effectivement s'en débarasser, il pourrait ne pas avoir de meilleure occasion.
Président des riches un jour, président des riches toujours ?
"Le président des riches, c'est le moment d'en sortir", explique simplement un "pilier de la majorité" interrogé par Le Parisien. En effet, aux yeux de l'exécutif, l'épidémie de coronavirus qui frappe actuellement le pays ne peut que transformer l'action politique. Le gouvernement ne pourra continuer à mener les mêmes projets une fois la crise sanitaire passée. "Il faut qu'on sorte de tout ça avec un énorme programme, pour ne pas laisser la place au populistes", souligne un autre historique du mouvement. Avec un enjeu "fondamental" en tête : "la reprise du combat contre les inégalités"
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C'est, que les quelques uns mis dans la confidence vont jusqu'à évoquer "une nouvelle ère" ou "une refondation". Pour s'arracher à cette image, et parce que la pandémie qui nécessite la mise sous cloche du pays depuis près d'un mois désormais n'interdit pas de faire de la politique, le président de la République réfléchit en secret à un grande adresse annonciatrice du nouveau monde. "Un discours fondateur qui acterait la fin du confinement, marquerait le début d'une nouvelle ère et s'accompagnerait de grandes annonces", affirme "un important ministre".
Vers la suppression de la réforme des retraites ?
Mais de quel type d'annonces parle-t-on ? Après tout, à l'aube de l'isolement, Emmanuel Macron évoquait d'ores et déjà la nécessité de "décisions de rupture", qu'il disait alors être prêt à assumer. Après des mois de conflits sociaux au sujet de la mère des réformes, le président pourrait-il finalement reculer ? Si la CGT, FO et autres organisations syndicales, si le blocage de La France Insoumise à l'Assemblée nationale n'ont pas su le faire hésiter, faut-il croire qu'une crise sanitaire – si grave soit-elle – pourrait le pousser à changer d'avis ?
Oui, affirme "l'important ministre" avec qui Le Parisien a pu s'entretenir. Selon lui, certaines réformes pourraient effectivement y passer. "Dans sa ligne de mire, il y a celles des retraites et de l'audiovisuel public", détaille-t-il.
Comment Emmanuel Macron réfléchit-il au monde d'après ?
Pour l'aider à préparer ce nouveau monde post coronavirus Covid-19, le chef de l'Etat a fait le choix de s'entourer, affirme Le Parisien dans son enquête. "Le président a sollicité beaucoup de gens pour leur demander de lui remettre un devoir écrit sur la manière dont ils voient les choses sur l'après-confinement", explique en effet un des "stratèges" du résident du Château.
Ce dernier aurait d'ailleurs fait constituer une "cellule anticipation", chapeautée par le Premier ministre et rattachée à Matignon. Formée en secret, elle a pour mission de concevoir le futur du pays et du quinquennat.
L'occasion de se débarrasser de l'opposition ?
Mais, de toute évidence, le coronavirus n'est pas uniquement l'occasion de repenser la ligne politique d'un mandat électoral. C'est aussi, peut-être, le moment de cour-circuiter l'opposition, explique le quotidien régional.
"En 1945, les gaullistes ont bien gouverné avec les communistes", se remémore en effet un "responsable de la majorité", dont le nom est gardé secret. Un gouvernement d'union nationale mettrait, de fait, l'opposition dans une situation complexe...