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Emmanuel Macron va-t-il reprendre les rênes de la lutte contre le Covid-19 ? Le chef de l’Etat est au second plan depuis plusieurs mois, laissant le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran mener cette bataille contre le virus sur le plan médiatique. Le locataire de Matignon est désormais celui qui annonce les bonnes comme les moins bonnes nouvelles aux Français, notamment lorsqu’il s’agit d’étendre le confinement à de nouveaux départements. Les indiscrétions de plusieurs ministres ou conseillers dans les médias rappellent chaque semaine qu’Emmanuel Macron est bien celui qui décide, mais le service après vente est assuré par le gouvernement depuis déjà plusieurs semaines.
Emmanuel Macron : un retour au premier plan
Cette fois-ci, pourtant, Emmanuel Macron a longuement évoqué la crise sanitaire lors d’un point avec la presse jeudi 25 mars. Il est un petit peu plus de 22 heures lorsque le chef de l’Etat arrive derrière le pupitre, à l’issue d’un conseil européen en visioconférence. Alors qu’il se voulait optimiste il y a peu de temps – affirmant qu’il fallait encore tenir six semaines avant d’apercevoir une éclaircie – le président n’a pas caché son inquiétude face à une troisième vague qui continue de déferler dans l’Hexagone. "Dans les prochaines semaines, nous aurons de nouvelles mesures à prendre, tous ensemble", a notamment expliqué Emmanuel Macron, ajoutant que "ces semaines qui viennent seront difficiles, il faut être très lucide". "Nous prendre soutes les mesures utiles en temps et en heure", a conclu le chef de l’Etat.
Si cette prise de parole peut sembler anodine au premier regard, elle marque en réalité un tournant dans la crise sanitaire et la lutte contre l’épidémie. Par les mots qu’il a choisi, le timing qui est le sien et surtout ce qu’il a annoncé, Emmanuel Macron a changé de posture : sur la défense, il cherche aussi à rappeler qu’il reste le maître des horloges. Explications.
Emmanuel Macron : pas de mea culpa
Emmanuel Macron n’est pas du genre à regarder dans le rétroviseur. Le gouvernement a rappelé à plusieurs reprises que la crise sanitaire nécessitait une adaptation quotidienne des mesures, qu’il a décidé d’adapter territoire par territoire. Lors de cette prise de parole tardive, le chef de l’Etat a accepté de revenir sur les dernières semaines, estimant avoir "eu raison de ne pas reconfiner la France" à la fin du mois de janvier, alors que médecins et scientifiques appelaient cette mesure de leurs vœux.
"Il n’y a pas eu l’explosion qui était prévue par tous les modèles", a-t-il ajouté, avant de conclure : "Je peux vous affirmer que je n’ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec". Droit dans ses bottes, Emmanuel Macron s’est placé une nouvelle fois en chef de file de la bataille, en choisissant de donner de nouvelles échéances aux Français, alors que la dernière semble désormais intenable.
Emmanuel Macron : un nouveau cap "mi-avril"
L’éclaircie annoncée pour le mois d’avril semble s’éloigner de plus en plus. Si la campagne de vaccination s’accélère, elle ne va pas encore assez vite pour rattraper la progression du variant britannique. Pourtant, Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois engagé sur les dates jeudi 25 mars, voulant donner aux Français "une perspective raisonnable d’espoir". Grâce à la vaccination, l’Hexagone "passera un premier cap mi-avril", suivi d’un autre à la mi-mai, car "20 millions de nos concitoyens seront vaccinés". Le dernier se fera aux alentours du milieu du mois de juin, avec la vaccination de 30 millions de personnes au total. Selon le chef de l’Etat, ces différents caps sont "plus sûrs qu’il y a quelques mois".