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Pourquoi ces policiers ne veulent-ils plus assurer la protection du président ?
“Nous sommes devenus des gardiens”, assène de policier de 29 ans dans les colonnes du Parisien. Il fait partie de ces agents qui, ne pouvant faire valoir aucun droit de grève, ont décidé de se mettre en arrêt maladie pour contester. Nombreux sont les gardiens de la paix à s’indigner de leurs conditions de travail. La “marche de la colère”, une manifestation parisienne organisée ce mardi 2 octobre, visait justement à exprimer ce mal-être et ce ressentiment qui travaille au corps nos forces de l’ordre, rappelle Sud Ouest.
“Je suis rentré dans la police parce que je l’aimais, c’était par vocation mais maintenant je souhaite la quitter, je n’ai plus la foi”, explique l’un des agents au journal local. “Je demande à mes enfants de ne pas dire à l’école que leur père est policier, j’ai trop peur pour eux”, s’inquiète une mère de famille, qui a épousé un agent tandis qu’un autre invoque “l’essence même de son métier” : “protéger la population”.
Car c’est bien là le problème, au moins aux yeux des agents qui officient au commissariat de Versailles dans les Yvelines. Ils en ont assez d’assurer la seule protection du président de la République. “Aujourd’hui, on ne fait plus de patrouille. On n’intervient plus”, note l’un d’entre eux. “C’est systémique ! Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, on n’arrête pas. Tous les week-ends, s’il n’est pas à l’étranger, il est là. Et le garder, c’est une mission qui ne correspond pas vraiment à notre travail. On reste huit heures dans une bagnole sans pouvoir aller aux toilettes et sans pouvoir manger”, explique-t-il au Parisien. Plutôt que de se concentrer sur la sécurité du chef de l'État, ces agents souhaiteraient retourner au contact des citoyens. “J’aime sentir que je suis capable d’aider la population”, confirme le policier, qui dit apprécier dans son travail le fait de se sentir “concerné”.
La colère des policiers : ces autres raisons qui les poussent à manifester
En dehors de cette drastique évolution de certaines de leurs missions, les policiers manifestent aussi pour pointer du doigt un criant manque de moyen ainsi que des conditions de travail déplorables.
“Nos locaux sont catastrophiques, insalubres, il y a des cafards et des souris dans notre cafétéria et dans nos vestiaires, mais pour nos chefs c’est normal”, s’agace un agent de police. “Nos véhicules ont 300 000 kilomètres au compteur, il y a des trous partout dans l’habitacle et nos portes tombent, en patrouille ce n’est plus possible”, s’indigne-t-il encore.
D’autres regrettent les relations difficiles entre la police et le reste de la population, particulièrement après les violences dont ont été accusées les force de l’ordre, à l’issue du mouvement des “gilets jaunes”. Sans oublier celles et ceux qui militent, avec l’aval de Christophe Castaner, pour un statut particulier dans le cadre de la réforme des retraites souhaitée par l’exécutif… Tant de raisons qui, selon eux, expliquent la hausse des suicides qui gangrène la police.