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L’un est président de la République, l’autre l’était. Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy s’entendent bien et ne s’en cachent pas. Idéologiquement comme personnellement, les deux hommes entretiennent une certaine proximité.
Lors de l’élection présidentielle de 2022, le rival historique de François Hollande avait même apporté un soutien à peine voilé au candidat Macron alors que sa famille politique avait sa propre candidate, Valérie Pécresse.
Présidentielle 2022 : entre Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy a fait son choix
L’échec des Républicains est indéniable et difficile à digérer pour la présidente de la région Ile-de-France. "Tout cela est la faute de Sarkozy qui, par son silence, a fragilisé ma campagne. Il veut une alliance avec Macron et ne voulait pas que je sois élue", avait-elle alors déclaré en petit comité, selon Le Canard enchaîné.
De son côté Nicolas Sarkozy assumait sans peine son choix. " J’ai été très transparent pendant la campagne présidentielle, j’ai soutenu Emmanuel Macron. Et si c’était à refaire, je le referais", a-t-il expliqué en octobre 2022 dans les colonnes du Journal du Dimanche, n’hésitant pas à couvrir d’éloges le chef de l’Etat fraîchement réélu : "J’ai toujours pensé que, face à un pays qui a démontré, à travers son histoire, ses capacités éruptives, avoir un président calme, modéré, refusant toute forme d’excès, était la meilleure solution. On ne répond pas à une situation éruptive en étant éruptif soi-même : il faut du sang-froid, de la mesure et de l’expérience. Il me semble que le président Macron possède ces qualités."
Si l’ancien président de la République n’a pas hésité à apporter son soutien à Emmanuel Macron, ce dernier n’hésite pas à s’inspirer de son prédécesseur dans sa manière de gouverner et de communiquer.
Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron : une communication présidentielle similaire
Le choix des mots, la manière de s’exprimer, la position, les vêtements… Chaque détail à son importance en politique. Ces décisions sont propres aux caractères de chaque homme ou femme politique et surtout, à l’image qu’ils veulent renvoyer.
Selon Damon Mayaffre, auteur de Macron ou le mystère du verbe,le chef de l’Etat et Nicolas Sarkozy possèdent certaines similarités non négligeables dans leurs stratégies de communication.
"Tous deux utilisent énormément la première personne du singulier « Je » lorsqu’ils s’adressent aux Français. L’un ajoute le verbe « vouloir » l’autre le verbe « savoir », se plaçant tous deux dans des postures de dominants sur leurs interlocuteur s. Dans la forme ils adoptent tous les deux et comme d’autres avant eux aussi, une certaine martialité qui n’était pas forcément de mise par exemple avec François Hollande", explique l’expert dans les colonnes de l’Humanité, précisant que "tous deux adoptent lorsqu’ils ont des journalistes face à eux , des propos infantilisants ou méprisants. Ils savent mieux que leurs interlocuteurs et leur expliquent leur vérité."
Des similitudes qui semblent masquer une inspiration à peine voilée du président de la République envers Nicolas Sarkozy.
Le "petit côté Sarkozy" d’Emmanuel Macron
Depuis son allocution où il annonçait les "100 jours" d’apaisement, Emmanuel Macron est sorti de son palais présidentiel pour aller à la rencontre des Français. En moins de quatre semaines, il a ainsi fait six déplacements, un chiffre assez inédit. Cette stratégie n’est pas sans rappeler celle adoptée par Nicolas Sarkozy lors de ses campagnes présidentielles.
"Il y a un petit côté Nicolas Sarkozy avec l'idée de saturer l'espace médiatique", décrypte ainsi un ancien collaborateur du chef d’Etat auprès de nos confrères de BFMTV. "Un déplacement de terrain du Président bien orchestré, c'est le premier sujet par lequel commencent les journaux télévisés du soir, un papier dans toute la presse quotidienne régionale, plusieurs heures sur les chaînes d'info. C'est un outil extrêmement puissant", ajoute-t-il.
Idéologie libérale, sens de la communication, les similitudes qui unissent Emmanuel Macron et son prédécesseur ne sont pas anodines. Elles remettent en perspective les rumeurs prédisant une arrivée potentielle de Nicolas Sarkozy à l'Hôtel Matignon.