De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Avec l'âge, je suis devenu modeste : Macron, c'est moi en mieux !", assénait Nicolas Sarkozy, dès l'année 2017, comme le rappelle L'Express. A l'époque, l'ancien président se disait déjà "bluffé" par son successeur. Force est de constater, aujourd’hui encore, que le parallèle persiste. Et pour cause ! Le chef de l’État s'inspire régulièrement de son prédécesseur, dont il sollicite régulièrement les conseils et l'avis, écrit Gala. Récemment, il a même décidé de lui emprunter une partie de son vocabulaire. C'est que le locataire de l’Élysée cherche à se construire une « stature de réformateur », comparable à celle de l'ancien patron des Républicains.
Emmanuel Macron a donc décidé de reprendre pour lui "l'effet blast", une stratégie politique créée et employée par Nicolas Sarkozy. Celle-ci consiste à "porter quelques sujets forts en ayant en tête qu'on est dans une crise de défiance, qu'il faut apporter la preuve de l'efficacité", résume un proche du président dans les colonnes du Monde. Au détriment, parfois, des projets de plus long terme. "François Hollande avait le mariage pour tous, Nicolas Sarkozy le Grenelle de l'environnement. Le Ségur de la santé peut réparer cela", note aussi Sacha Houlié élu La République en Marche.
Après un énième emprunt aussi proéminent, peut-on commencer à penser d'Emmanuel Macron qu'il se transforme en Nicolas Sarkozy ? Peut-être partiellement, juge pour Planet le politologue Bruno Cautrès. Explications.
Emmanuel Macron se transforme-t-il en Nicolas Sarkozy ?
"Indéniablement, parmi les présidents de la Vème République, Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy comptent sans doute parmi les plus proches. C'est vrai sur la question du vocabulaire employé, puisqu'Emmanuel Macron pioche des idées dans certains – pas tous – des répertoires de Nicolas Sarkozy. Il existe de réels parallèles, comme le prouve une fois de plus l'idée de reprendre 'l'effet Blast', référence évidente à la terminologie Sarkozyste", analyse le chercheur CNRS, membre du CEVIPOF.
Idéologiquement, Emmanuel Macron est-il si proche d'Emmanuel Macron ?
"Il existe, entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy, des différences idéologiques non négligeables", commence d'abord Bruno Cautrès, qui rappelle combien les profils humains et les parcours politiques des deux hommes sont différents. "L'un est un pur produit de l'ENA, l'autre n'y a jamais mis les pieds. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy affiche des thématiques caractéristiques d'un homme de droite : n'oublions pas qu'il avait fondé un ministère de l'identité nationale. Emmanuel Macron, de son côté, apparaît comme quelqu'un de beaucoup plus européen", note-t-il encore.
Ce qui ne signifie pas que les deux hommes n'ont aucun point commun, au contraire. "Leur côté ouvertement disruptif les rapproche. Tous deux estiment que l'essentiel des problèmes Français sont liés au mode de décisionnel. Ils veulent aussi l'un comme l'autre un réel turnover dans les administrations centrales et souhaitent bousculer les corporatisme", poursuit le chercheur.
"Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy se retrouvent aussi sur le rapport au travail, émancipateur et valorisant", souligne aussi l'enseignant.
Les écueils de Nicolas Sarkozy qu'il lui faudra éviter
Pour autant, si Emmanuel Macron s'inspire de Nicolas Sarkozy, il serait plus sûr pour lui d'éviter certains des écueils de son prédécesseurs. "Au cours de sa mandature, l'ancien patron des Républicains a été considérablement encombré par deux problèmes. Aux yeux de bien des Français, il peinait à incarner la fonction présidentielle, notamment dans son caractère majestueux. Il a aussi été perçu comme quelqu'un n'allant pas au bout de ses idées, de son programme", résume Bruno Cautrès.
Hélas pour lui, Emmanuel Macron a déjà enchaîné de tels faux pas."Comme Nicolas Sarkozy, il a du mal à incarner la fonction, notamment à cause des petites phrases qu'il a longtemps proféré et qui lui ont coûté très cher dans l'opinion. Et depuis les Gilets Jaunes, il donne le sentiment d'avoir perdu le cap, alors même qu'il avait bâti tout ou partie de son capital politique sur sa capacité d'action", souligne le chercheur.
Pour autant, il faut lui reconnaître la pertinence de son choix : le rapprochement avec Nicolas Sarkozy fait sens d'un point de vue électoral. "Il lui permet de consolider la fidélité de son électorat de centre droit, ce qui est une bonne chose puisqu'il repose beaucoup dessus en vue des prochaines élections. Ne perdons pas de vue que Nicolas Sarkozy est la personnalité préférée des sympathisants de droite...", rappelle en effet le scientifique travaillant au CNRS.