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Entre le président de la République et son ancien ministre de l'Ecologie, la rupture semble définitivement consommée.
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Pas de doute, l'idylle entre Emmanuel Macron et Nicolas Hulot semble définitivement terminée. Dans une tribune, publiée par France info ce lundi, le ministre de l'écologie démissionnaire appelle les députés à voter contre le CETA. Le traité de libre-échange entre l'UE et le Canada est en effet soumis au vote de l'assemblée nationale ce mardi 23 juillet en vue de sa ratification.

Tout avait pourtant bien commencé entre les deux hommes. Nommé ministre de l’Ecologie après l’élection présidentielle de 2017, Nicolas Hulot bénéficiait d’un confortable portefeuille de ministre d’Etat. Mais au gré des renoncements d’Emmanuel Macron sur l’écologie (glyphosate, perturbateurs endocriniens), il apparaissait de plus en plus clair que Nicolas Hulot n’était pas à sa place.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase

Une réunion de chasseurs reçus à l’Elysée par Emmanuel Macron constitue pour Nicolas Hulot la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Sans en aviser le président, il démissionne en direct sur France inter, dénonce "la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir" et pose la question : "Qui a le pouvoir ? Qui gouverne ?" Il sera remplacé au ministère de l'Ecologie par un certain... François de Rugy, qui a, lui aussi, quitté son poste, à la suite des nombreuses polémiques révélées par Mediapart.

Depuis, l’ancien ministre assure conserver des relations cordiales, voire amicales, avec le président de la République. Mais la dernière sortie médiatique de l’électron libre Hulot ne risque pas de faciliter les choses entre les deux hommes.

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Emmanuel Macron contre-attaque : “il fallait le dire quand on était en responsabilité”

Le président n’a pas tardé à réagir à cette tribune, et semble pour le moins remonté contre son ancien ministre.

“Lorsque j’ai été élu, et lorsque Nicolas Hulot a rejoint le gouvernement comme ministre d’État, le texte était signé, largement négocié. Il n’avait donc plus qu’à être ratifié. Un très gros travail a été fait par le gouvernement, par Nicolas Hulot ministre d’État, par les parlementaires pour obtenir des garanties supplémentaires”, a souligné le président de la République.

“J’ai un sens des responsabilités. Quand on s’est battu pour améliorer un texte (...), on ne peut pas dire quelques mois plus tard le contraire. Ou alors, il fallait le dire quand on était en responsabilité”, a-t-il ajouté. Une lourde charge contre l'ancien ministre, qui avait longtemps été perçu comme une belle prise de guerre écologique pour Emmanuel Macron... 

Le CETA, un accord "climaticide" qui ne passe pas, pour Nicolas Hulot

Le traité de libre-échange CETA, déjà qualifié de "climaticide" par Nicolas Hulot, pose en effet un certain nombre de questions au regard du respect de l'environnement. Le CETA prévoit notamment une industrialisation de la filière alimentaire, dont bovine, qui émet déjà des quantités importantes de CO2.

Les dispositions du traité comportent également la création d’un tribunal d’arbitrage international permettant à des entreprises d'attaquer en justice la réglementation sanitaire ou environnementale d’un Etat signataire. L’accord de libre-échange entraînera également un afflux de produits canadiens sur le marché européen. Or, les normes environnementales de ces produits sont beaucoup plus souples que celles existant en France.

Pour autoriser la vente de ceux-ci, actuellement interdits car considérés comme dangereux, sur le marché européen, la Commission européenne envisage de relever les seuils de produits nocifs autorisés, mettant en danger de nombreux consommateurs :

"Pour permettre l’accès au marché intérieur européen à des produits canadiens, la Commission Européenne a commencé à relever nos limites maximales de résidus (LMR) autorisées pour certaines substances et produits. En les multipliant par 10 par exemple pour la clothianidine, un pesticide néonicotinoïde interdit en Europe, utilisé au Canada sur les pommes de terre. Le Parlement européen a bien fait une première objection mais la Commission n’a pas désarmé et compte revenir à la charge. De la même façon, elle se prépare à relever les LMR pour le 2,4-D, un herbicide entrant dans la composition de l’agent orange, considéré en France comme perturbateur endocrinien, et qui devrait en théorie être interdit en Europe suite à la définition adoptée en 2017. La convergence vers le haut a du plomb dans l’aile.", dénonce Nicolas Hulot dans sa tribune.

Rappelons que les perturbateurs endocriniens sont des molécules pouvant être source d'anomalies hormonales graves, pouvant aller jusqu'à la stérilité.