De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Emmanuel Macron s'attaque à la pauvreté : ce qu'il entreprend contre la précarité
"En un an, on a pas tout changé", reconnaît à l'AFP - dont le Huffington Post reprend les éléments - une "source gouvernementale". Présent à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron dans les locaux d'Ateliers Sans Frontières (ASF), un organisme d'insertion par l'activité économique (IAE), il nuance cependant un bilan présidentiel assez critiqué. "Il y a eu des mesures très concrètes qui ont eu un impact immédiat", fait-il savoir.
Deux heures durant, dans l'après-midi du 10 septembre 2019, le chef de l'Etat a tenu à recueillir les témoignages de deux cents acteurs de l'IAE. Il y a aussi entendu, rapporte Le Figaro de "belles histoires" de réinsertion professionnelle et en a profité pour renouveler les engagements pris l'année passée, à la même date. Il a dit vouloir se lancer dans une "guerre de mouvement" contre la précarité en France.
Pour l'épauler dans son combat, note le pure-player, le président compte notamment sur une importante réduction du chômage. Ce dernier, qui grève aujourd'hui une partie considérable de la population active de l'Hexagone, s'élèvait à 8.5% au deuxième trimestre de 2019, avec un nombre d'inactifs en forte hausse, indique l'hebdomadaire Marianne.
"Il faut muscler la reprise économique et investir dans la lutte contre la pauvreté et l'insertion par l'activité économique", a tonné le locataire de l'Elysée, non sans vanter "le rôle des entrepreneurs sociaux", écrit le journal en ligne.
Emmanuel Macron : les autres mesures déjà amorcées
C'est loin, néanmoins, d'être la seule mesure amorcée par l'exécutif depuis le lancement du plan pauvreté. Le budget associé à l'IAE, par exemple, devrait passer la barre du milliard d'euros en 2020, soit un bond d'une centaine de millions d'euros. Il s'agit, expliquait Muriel Pénicaud, de créer 20 000 postes supplémentaires. Par ailleurs, le gouvernement entend faire voter une "loi pauvreté", inspirée par les concertations en cours et qui devrait être présentée deux ans avant la fin du mandat.
D'ici là, les pouvoirs publics se sont engagés à :
- Fournir des petits déjeuners gratuits à 100 000 élèves durant l'automne
- Construire 160 centres sociaux dans des quartiers jugés en difficultés et qui n'en accueillent pas présentement
- Conseiller les familles à risque de surendettement à l'occasion de 150 "points conseils budget"
700 000 des allocataires du RSA n'ont plus, d'ailleurs, de démarche à effectuer pour continuer à profiter de leur couverture maladie universelle (CMU) complémentaire. Une évolution, précise le HuffPost, le 1er avril 2019.
Emmanuel Macron : pourquoi il ne convainc pas les associations
Indépendamment de la ferveur avec laquelle le gouvernement défend son plan pauvreté, plusieurs associations ont déjà fait savoir leur scepticisme à l'égard de l'action présidentielle. C'est notamment le cas de la Fondation Abbé Pierre. "Des efforts sont faits, mais nous n'avons pas la mémoire courte", s'agace par exemple Jean-François Maruzyczak, le délégué général d'Emmaüs France.
"Sur plusieurs points, nous avons le sentiment que les associations ont été entendues", a-t-il poursuivi, avant de pointer "des trous dans la raquette", dans les colonnes d'Europe 1. "On attendait le ‘grand soir', un plan qui ne laisserait personne sur le carreau. Ce n'est pas le cas. Nous n'avons rien entendu sur les migrants, les personnes âgées, les sortants de prison. C'est une déception pour Emmaüs, qui a un regard global sur la pauvreté", assène-t-il encore, non sans pointer "l'absence d'augmentation des minima sociaux en 2019", qui laisserait un "goût amer".