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Ce mercredi s'est tenu le dernier Conseil des ministres présidé par François Hollande. Avant de partir, des membres du gouvernement sont revenus sur ce rituel "très solennel".

Ce mercredi a eu lieu le dernier Conseil des ministres présidé par François Hollande, un moment fort en émotion. "On y pense, et puis ça y est, on y arrive. On va vivre ce moment avec le sentiment du devoir accompli", a confié Stéphane Le Foll. Depuis le début de son quinquennat, François Hollande a présidé environ 250 conseils. Quasiment toutes les semaines, les ministres se sont réunis dans le célèbre salon Murat.

Un moment "solennel" et "formel"

"La légende raconte qu'après l'heure on ne pouvait plus entrer, c'était ma hantise...", a confié Najat Vallaud-Belkacem au Parisien. "C'était un moment très solennel, très émouvant. Le président a pris un ton grave. Il a dit qu'on incarnait l'Etat, qu'il fallait être à la hauteur, toujours. Que, si nous étions familiers les uns avec les autres, il ne fallait pas s'autoriser de familiarités", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.

Le Conseil des ministres se déroule dans le salon Murat où l'on peut y trouver une impressionnante table et plusieurs lustres majestueux. Chaque ministre a sa place attitrée et lorsque le président fait son entrée, tous se lèvent et attendent qu'il s'asseye avant d'en faire de même. Patrick Kanner a été particulièrement marqué par la pendule dans les lieux : "Elle est pile au milieu de la table, juste en face du président. C'est le maître du temps."

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Le ministre de la Jeunesse et des Sports qualifie le conseil de "formel" pendant lequel tout le monde se vouvoie. "Cela dit bien le respect que l'on porte à l'institution, poursuit le même. On n'est pas des copains autour d'une table. On est là au nom de l'Etat. On s'échangeait des regards embarrassés quand Laurent Fabius piquait du nez à côté du président. On savait que son rythme était infernal au Quai d'Orsay, mais on avait peur qu'il dorme. Et puis, quand c'était son tour, il ouvrait spontanément les yeux, prenait la parole. C'était toujours brillant."

Le Conseil des ministres géré de manière "florentine"

Pour Jean-Michel Baylet, c'est un moment plus agréable "que du temps de François Mitterand". "Il nous éblouissait par ses fulgurances. Les conseils étaient institutionnels et d'une froideur redoutable. Là, il y avait du débat, c'était agréable. Ce n'était pas une cour de récréation non plus. François Hollande a su trouver le bon équilibre", a-t-il ajouté.

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Mais pendant les conseils, il pouvait y avoir quelques malentendus. "En cas de souci, il n'y a pas eu de signalement direct, c'était toujours en filigrane, à fleuret moucheté. François Hollande a géré le Conseil de manière très florentine", d'après un ministre. En souvenir, les membres du gouvernements ont embarqué le crayon de bois frappé du sceau de la présidence mis à leur disposition. "Mais je les tiens à disposition de la République si on me les réclame", a confié l'un d'eux déjà un peu nostalgique.