De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Depuis l’adoption de la controversée réforme des retraites par 49.3, la Première ministre Elisabeth Borne semble en sursis à Matignon. Alors même qu’elle présente la feuille de route de son gouvernement pour les 100 prochains jours, ce mardi 26 avril 2023, sa longévité interroge. Le journaliste politique Daïc Audouit compare les "100 jours" à "un CDD de 3 mois à Matignon", sur FranceInfo.
Après avoir échappée à 9 voix près à une motion de censure, Elisabeth Borne conserve son poste non sans attiser les désirs de changement, tant chez les Français que dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Un député Renaissance explique : "Ce que j’entends, c’est qu’il faut un coupable. Et au groupe, on entend que c’est Borne. Comme les députés ne veulent pas que ce soit leur [tête], l’autre solution, c’est que ce soit la première ministre" (propos recueillis par Public Sénat). Pourtant, Emmanuel Macron n’a pour l’instant pas annoncé de remaniement à venir.
Elisabeth Borne a-t-elle toujours la confiance d’Emmanuel Macron ?
Le 22 mars 2023, quelques jours après l’adoption de la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’exprimait sur TF1 et France 2, comme le rappelle Ouest-France. Le journaliste Julian Bugier lui avait alors demandé s’il accordait toujours sa confiance à Elisabeth Borne. "Oui, j’ai nommé Élisabeth Borne."
"Est-ce qu’elle l’a durablement ?", a rebondi la journaliste Marie-Sophie Lacarrau. Cette fois, la réponse d’Emmanuel Macron est moins catégorique. "Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale. Et ce que je lui ai demandé c’est de bâtir un programme de gouvernement." Et si les "100 jours d’apaisement" était un compte à rebours avant un remaniement ?
Depuis l’adoption de la réforme des retraites, les désaccords se multiplient entre le chef de l’Etat et la Première ministre. Vendredi 7 avril 2023, Elisabeth Borne appelait à ne pas "brusquer les choses" et à respecter "une période de convalescence" afin d’éviter que les syndicats ne "sortent humiliés de cette séquence", rapporte Le Monde. Son ton diplomate tranchait avec celui d’Emmanuel Macron qui souhaitait tourner la page au plus vite. Pire, Elisabeth Borne semblait remettre en question la mission que lui avait confié le président : "élargir la majorité". En effet, la Première ministre déclarait : "Avant d’aller chercher des alliés pour voter les textes, c’est important que l’on dise où l’on veut aller." Le message est mal passé du côté d’Emmanuel Macron en voyage en Chine. La réponse ne s’est pas faite attendre : "Le cap a été donné par le président de la République lors de son interview aux 13 h sur France 2 et TF1." De même, Emmanuel Macron était en désaccord avec la décision d’Elisabeth Borne de ne plus recourir au "49.3 en dehors des textes financiers". Emmanuel Macron avait sèchement répondu : "Je ne suis pas responsable des interviews à l'AFP de la Première ministre", le 19 avril 2023, lors de son déplacement en Alsace. "Ne pas être responsable". Un refrain sous-tendu dans plusieurs prises de parole du président depuis l’adoption controversée de la réforme des retraites. Souhaite-t-il lui aussi faire porter le blâme de la crise actuelle à sa Première ministre ? Dans une interview au Parisien, le 23 avril 2023, Emmanuel Macron prenait ses distances avec l’utilisation du 49.3 par Elisabeth Borne. "Ce n’est pas le président qui décide seul de l’utilisation de l’article 49.3, c’est le ou la Première ministre qui le propose. […] C’est un choix du Premier ministre, et le président l’accepte ou pas." Dans la même interview, le président a également reproché à sa Première ministre sa façon d’avoir porté la réforme des retraites. "Pour moi, le premier élément qui n’a pas fonctionné est qu’on n’ait pas installé l’idée qu’il y avait besoin de faire cette réforme." Enfin, le président a regretté de ne pas s’être plus impliqué dans la défense du projet de loi. "Peut-être que j’aurais dû plus me mouiller […] Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même." Jamais mieux servi que par soi-même ? En tout cas , Emmanuel Macron semble regretter d’avoir choisi Elisabeth Borne et pourrait très prochainement proposer un remaniement.Emmanuel Macron et Elisabeth Borne : de nombreux désaccords
Emmanuel Macron : un président seul au sommet ?