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Depuis quelques jours, chacun se renvoie "la patate chaude" qu’est la déchéance de la nationalité pour les binationaux convaincus de terrorisme, maintenue dans la réforme constitutionnelle. A l’origine de cette guerre de tranchées au sein du Parti socialiste, le président Hollande.
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Le président a "triangulé", art dans lequel il est passé maître
En décidant le 16 novembre, soit trois jours après les attentats de Paris, d’opter pour la déchéance de la nationalité française pour les binationaux convaincus d’être des terroristes, le chef de l’Etat a pioché dans les mesures proposées par la droite et le FN, quitte à froisser son camp politique. Pour Florian Philippot, interrogé ce lundi sur I-télé, sa décision a été prise après son entretien avec Marine Le Pen à l’Elysée, au lendemain des attentats.
Si bien que Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et surtout Christiane Taubira n’étaient pas très friands de cette mesure. Le Premier ministre avait même déclaré devant des journalistes : "La déchéance de nationalité n'est pas une arme contre le terrorisme. On l'a prise parce que c'était une proposition de la droite."
En reprenant une proposition de la droite et du Front national, le président Hollande a donc voulu prendre l’opposition au dépourvu, quitte à se froisser avec une partie de la gauche. "En reprenant à son compte une revendication de Nicolas Sarkozy, du FN et d'une partie de la droite, le président a «triangulé», art dans lequel il est passé maître. Avec ce gage donné à l'opposition, il pouvait en outre se targuer de faire vivre «l'unité nationale».", écrit Le Figaro.
Hollande a besoin des voix de droite pour sa réforme constitutionnelle
Seulement, François Hollande, qui avait condamné cette mesure lorsqu’il était dans l’opposition, pensait surtout que celle-ci ne passerait sous les fourches caudines du Conseil d’Etat et qu’il aurait ainsi pu passer pour une président rassembleur (prendre une mesure de droite) tout en ne froissant pas son aile gauche, puisque la mesure n’aurait finalement pas été validée. Seulement, le Conseil d’Etat n’a pas tranché et a "refilé la patate chaude" à l’exécutif qui bon an mal an a dû faire avec. Et comme le chef de l’Etat a besoin des 3/5 des parlementaires pour faire adopter en février prochain sa réforme constitutionnelle, enlever la mesure sur la déchéance de la nationalité, très prisée par les Français et la droite, aurait fragilisé le vote de la réforme avec de nombreux votes de la droite en moins...
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