De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une crise de douze mois et autant de revirements. Il y a un an, Emmanuel Macron ne s’attendait sûrement pas à devoir se battre aussi longtemps contre la pandémie de coronavirus Covid-19. L’année qui s’est écoulée depuis mars 2020 a aussi été ponctuée de polémiques pour le gouvernement d’Edouard Philippe puis pour celui de Jean Castex. Masques "inutiles", déconfinement trop rapide, faux départ de la campagne de vaccination… Le gouvernement a connu des hauts et quelques bas, qui pourraient le marquer pour les prochains mois.
Désormais, on peut avoir l’impression que c’est tout ou rien pour le gouvernement, qui a multiplié les conférences de presse ces dernières semaines puis… Plus rien depuis fin janvier. Le ministre de la Santé Olivier Véran est toujours présent sur le terrain et médiatiquement, comme le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Au-dessus, par contre, c’est silence radio. Alors que Jean Castex se positionnait en chef de file depuis le début de son mandat l’été dernier, il ne s’est pas adressé aux Français depuis la fin du mois de janvier, au point que de nombreux internautes se demandent où il est passé.
Crise sanitaire : le gouvernement "a eu du mal à trouver sa ligne de conduite"
"Ce gouvernement a eu du mal à trouver sa ligne de conduite", résume pour Planet Florian Silnicki, spécialiste de la communication de crise et fondateur de l’agence LaFrenchCom. Cette impression de tout et rien à la fois est-elle voulue ? "C’est le reflet du fait que l’action du gouvernement est calée sur des études d’opinion qui ne sont que le reflet du passé", ajoute-t-il, concluant que le gouvernement a donc "toujours un train de retard, car il cale son action de communication sur l’exigence déjà passée" en se basant sur des études d’opinion.
Depuis une dizaine de jours, quelque chose a évolué dans la manière dont le gouvernement communique avec les Français, mais que faut-il y voir ? Ce changement de stratégie est-il le premier pas vers une nouvelle manière de gérer la crise sanitaire ? Aujourd’hui, l’exécutif tente avant tout de reprendre la main.
Crise sanitaire : un nouveau jeu de transparence ?
Après un an de crise sanitaire, le gouvernement doit désormais combattre une certaine défiance. Comme l’explique Florian Silnicki à Planet, "il a vu qu’il y avait des réticences à l’égard de sa communication, qui sont liées à un certain nombre d’échecs et de maladresses, sur les masques, sur le vaccin…". Très vite, faisant face à des polémiques et des contradictions, l’exécutif a dû adopter une position défensive et pas proactive. Résultat, pris au piège des erreurs du passé, "au lieu de convaincre, il devait se justifier" ces derniers mois.
Peut-être avec un peu de retard, le gouvernement a compris que certains Français n’étaient pas inclus dans les communiqués et les conférences de presse, notamment les jeunes. L’exécutif tente désormais de "tisser un lien encore plus solide avec les Français, mais ça demande une surmobilisation médiatique, une surmobilisation digitale et c’est ce qu’il est en train de faire", précise Florian Silnicki. C’est aussi un jeu de transparence dans lequel se lance le gouvernement, après avoir été accusé de dissimuler des informations sur la vaccination ou même sur les futures restrictions.
Crise sanitaire : le gouvernement a-t-il le temps de se rattraper avant 2022 ?
Plus question de cacher la situation aux Français ou de renvoyer à plus tard, laissant courir les rumeurs… Tout le monde se souvient de l'épisode de cacophonie du mois de janvier, quand la rumeur d’un troisième confinement était particulièrement forte. L’exécutif avait alors laissé planer le doute pendant plusieurs jours, des conseillers alimentant même les bruits de couloir dans les grands médias nationaux. "La bonne stratégie de communication de crise, face à la rumeur, c’est de l’officialiser, pour la tuer dans l’œuf", tranche Florian Silnicki, ajoutant : "Plus on laisse une rumeur se répandre, plus elle prend de force, plus elle mute et, au fond, elle alimente un soupçon de défiance à l’égard d’un plan caché par le gouvernement".
L’exécutif a donc décidé de tout mettre sur la table… En vue de 2022 ? "On est encore très loin de la prochaine élection présidentielle et il est impossible de faire des scénarios", rappelle le spécialiste de la communication de crise, mais il sait qu’Emmanuel Macron devra faire "un effort de conviction" car "tout va se jouer sur le sentiment qui restera, sur la façon dont ils ont géré la crise". "Ils ont encore le temps de rattraper la succession de maladresses et la rigidité qui ont marqué leur communication de crise", conclut Florian Silnicki.