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Le président de la République cherche son "trou de souris". C'est en tout cas ce qui ressort, estime Françoise Fressoz pour Le Monde, de ses récents choix politiques. Force est de constater que le chef de l'Etat a beaucoup surpris : alors même que tout son gouvernement préparait les Françaises et les Français à une troisième mise sous cloche de la nation dans le courant du mois de Janvier 2021, il a décidé d'en faire autrement.
En lieu et place du confinement, Emmanuel Macron a opté pour un durcissement des mesures déjà en place : les contrôles seront plus nombreux, au risque d'engendrer des situations comparables à celle constatée dimanche 31 Janvier, et les fraudeurs seront donc davantage sanctionnés. Une décision qui tranche radicalement avec les attentes - pas nécessairement les désirs, ainsi que l'ont prouvé celles et ceux qui appelaient à la désobéissance sociale - de tout ou partie de la population.
Le risque, l'ADN politique d'Emmanuel Macron ?
"Le président n'est pas dans un seul couloir, il est là pour faire la synthèse", expliquent les équipes de l'Elysée, dont les propos sont notamment repris par RTL. Comprendre : il est prêt à prendre un risque sanitaire, si cela lui permet de s'extirper des multiples crises engendrées par le coronavirus. Après tout, a-t-il affirmé devant la presse étrangère le 29 Janvier, c'est bien là ce qui fait "[son] ADN politique".
Le chef de l'Etat, apprend-t-on, doit donc arbitrer entre la crise économique, la crise sanitaire et celle, sociale, qui grève le moral des Français. Le "trou de souris" évoqué par l'éditorialiste du Monde, constitue-t-il vraiment la sortie la plus équilibrée pour tout le monde ?
Coronavirus : le nouveau pari d'Emmanuel Macron
Le "trou de souris", estime la journaliste dans sa chronique, prend aussi la forme d'un certain Jean Castex. Et pour cause ! C'est lui qu'Emmanuel Macron a choisi pour annoncer la nouvelle aux Françaises et aux Français, pour leur dire qu'il était encore possible de se laisser une chance avant de confiner.
Ce faisant, le chef de l'Etat s'accorde lui aussi une chance de corriger le tir, dans le cas où son pari s'avérerait perdant. Il lui est encore possible d'annoncer le confinement sans se désavouer personnellement, puisque c'est le Premier ministre qui s'est précédemment exprimé.
Fallait-il reconfiner ?
"C'est clair, on prend un risque. Un risque que l'épidémie flambe", estime d'entrée de jeu Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille, contacté par France Info. Selon lui, quoique puisse souhaiter Emmanuel Macron, il va "quand même être difficile" de ne pas reconfiner le pays. Le durcissement des mesures, tel que décidé par le chef de l'Etat, pourrait hélas ne pas s'avérer suffisant.
"Pour savoir si l'épidémie a flambé, on essaie de faire, nous les épidémiologistes, des projections. Les projections qui avaient été faites par l'INSERM en particulier, avec une hypothèse que le nouveau variant britannique, qui se transmet beaucoup plus facilement, était aux alentours de 1 à 2% signalaient un pic aux alentours de la mi-mars", informe-t-il encore, non sans vanter les mérites d'un confinement survenu tôt : "L'intérêt de faire ce confinement plus tôt, c'est qu'on bloque cette croissance exponentielle qui risque de survenir. Et surtout, on pourra peut-être le faire durer un peu moins longtemps".