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Avancer en parallèle des grandes machines politiques
C'est à l'étage d'un petit bistrot du premier arrondissement de Paris que les fervents strausskahniens se sont réunis le jeudi 24 février. Un lieu sans exubérance, dont l'enseigne flashy lance des clins d'oeil réguliers puisqu'elle projette un nom sans équivoque: "Chez Dominique".
La petite salle au plafond bas est comble. Dans un coin, une caméra de LCP s'est installée. Au fond, faisant face au public, sont alignés les trois fondateurs de l'association. Antonio Duarte, architecte, nouvel adhérent au PS et ancien cadre du MoDem, en est le principal animateur. Il est entouré de Gilles Saulière, président du groupe d'opposition PS à Drancy (93) et de Laurence Marchand-Taillade, candidate aux cantonales pour le PRG dans le 95.
L'appel était timide, puisque la salle ne pouvait accueillir davantage que la trentaine de personnes présentes. Mais les dirigeants de l'association n'ont pas les yeux plus gros que le ventre. Comme Antonio Duarte l'expliquait lors du lancement de l'association cet été, et celui de son site web www.clubdsk.fr, l'objectif est simple: "rassembler les partisans d’une candidature de DSK aux primaires ouvertes de la gauche et à la présidentielle, car il est le mieux placé et le seul à pouvoir battre le président sortant".
Le Club DSK se veut un "mouvement citoyen uni" explique Antonio Duarte, et qui n'est absolument "pas partisan". Laurence Marchand-Taillade rappelle qu'en tant qu'adhérente et candidate au PRG, les affaires internes du PS ne l'intéressent pas: "je ne veux pas en entendre parler". Et d'expliquer son combat difficile au sein de son parti pour qu'il ne présente pas son propre candidat pour 2012.
Un homme présent dans l'assemblée, royaliste en 2007, s'enthousiasme: "nous ne pouvons pas nous permettre de marcher séparément. Au sein du Parti Socialiste, les dirigeants doivent s'accorder autour d'un leader". Il rajoute "nous ne pouvons pas nous permettre de laisser Nicolas Sarkozy passer une deuxième fois".
Un candidat qui fait l'unanimité malgré les différences
Un effort est fait par les organisateurs pour expliquer le sens de leur projet, et leur conviction que Dominique Strauss-Kahn est l'homme qui va porter la Gauche à l'Élysée, pour la première fois depuis François Mitterrand. Ils martèlent: "On voudrait éviter le syndrome Delors". Celui-ci avait finalement renoncé à se présenter en 1994 alors que les sondages le donnaient favori. A une remarque sur le rôle du FMI venant d'une personne certainement plus à gauche que les animateurs de la soirée, on lui répond que le FMI est historiquement une institution keynésienne, et que le directeur actuel contribue à la changer. Un autre intervenant s'exclame: "il nous faut quelqu’un à gauche qui morde au centre et a droite pour éviter un 21 avril".
Un tour de salle est ensuite fait. Le public s'avère être très hétérogène, et il n'y a absolument pas de majorité encartée au PS. Pourtant, chaque voix s'élève pour vanter de la même manière les mérites de l'ancien ministre de l'Économie et des Finances du gouvernement Jospin. Encartés, apolitiques, étudiants, syndicalistes... Chacun s'enthousiasme, convaincu que c'est l'homme qu'il faut à la Gauche, et à la France.
Laurence Marchand-Taillade explique: "Nous croulons sous les demandes, notamment depuis (l'intervention télévisée de) dimanche". Après des débuts délicats, l'association semble connaître un essor considérable. Et cela se fait bien en marge du parti de DSK. Car les proches du principal concerné avaient mal accueilli la création de cette mobilisation parallèle. Dans un article du Figaro paru cet été, un Pierre Moscovici agacé expliquait: «Si Dominique revenait, nous le soutiendrons », mais «ce n'est pas le temps des appels».
Pour Antonio Duarte, la réponse est claire:« Il faut travailler notre projet dès maintenant pour être prêts au moment des primaires. Douze mois ne seront pas de trop.» Et de rajouter: "Les lieutenants de DSK ne peuvent absolument pas prendre la parole" au risque de le "mettre en porte-à-faux. Nous ne sommes pas ses porte-parole".
Sur un air d'Obamania
Ce qui est intéressant dans cette initiative est sa logique territoriale. Les animateurs font fi du débat national sur le retour potentiel de l'actuel directeur du FMI. Pour eux, il faut laisser au principal concerné le temps de se déclarer, et avancer avec la conviction qu'il se présentera. Gilles Saulière s'explique: "On ne connaît que le calendrier, alors on travaille pour être prêts".
Prêts à quoi ? Club DSK tente tout simplement d'émailler le territoire Français de cellules de personnes convaincues. On ne se cache pas de vouloir s'inspirer de la campagne de l'actuel président américain, Barack Obama. Celui-ci avait gagné les élections en réussissant, par le biais de son site internet MyBarackObama.com, à fédérer ses partisans en un réseau. Cette tactique basée sur internet s'était avérée être une réelle machine de guerre, les gens faisant bénévolement le porte-à-porte nécessaire pour véhiculer efficacement un programme de campagne.
Aujourd'hui, l'entreprise est modeste. Mais les antennes locales s'ouvrent progressivement, et les responsables se déplacent beaucoup. Le site internet va être refondu, des supports visuels ont été imprimés. Surtout, un réseau social est en construction, dont le nom est tenu secret.
MyDSK.fr sera-t-il visible sous peu ? Cette initiative citoyenne parviendra-t-elle à mobiliser les pro-DSK dans un réseau qui lui servirait, le cas échéant ? Affaire à suivre.