De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Il sera à la merci de Jean-Luc Mélenchon (LFI), de Valérie Rabault (PS et apparentés), de Damien Abad (LR) et de Richard Ferrand (LREM). Ce mercredi 1er avril 2020, Edouard Philippe doit répondre aux questions de la mission d'information relative à la gestion de l'épidémie qui nécessite la mise sous cloche du pays depuis le 17 mars 2020. Le Premier ministre, accompagné par Olivier Véran, titulaire du maroquin de la Santé et des solidarités, doit faire face depuis 18h à une quarantaine de députés, en tout et pour tout, rapporte L'Express.
Pour l'heure, la mission d'information n'est pas encore dotée des pouvoirs de la commission d'enquête. Cela signifie qu'elle n'est pas encore en mesure de mener des investigations sur pièce ou sur place. On sait cependant qui en sera le rapporteur général : il s'agira forcément d'un parlementaire issu du premier groupe d'opposition, c'est à dire en provenance de la droite de gouvernement.
"Nous ne serons pas dans les querelles idéologiques mais dans les questions concrètes", a tenu à préciser Damien Abad, pour qui il faudra forcément faire l'analyse politique de la pandémie qui a nécessité la mise sous confinement de la population française.
Coronavirus : à quelles questions faut-il s'attendre ?
Les 31 députés, qui appartiennent à l'intégralité des groupes politiques représentés à l'Assemblée nationale ont donc préparé une série de questions à poser à ces deux figures essentielles de l'exécutif. L'hebdomadaire, marqué à droite, évoque d'ores et déjà les manquements constatés par les personnels médicaux et paramédicaux. Les pénuries – ou risques de pénurie – de masques de protection, mais aussi de test et de médicaments devraient donc être à l'ordre du jour. De même que les multiples coupes budgétaires en santé qui ont mécaniquement impacté les moyens de l'hôpital public en France. Ce n'est pas tout, cependant. Les parlementaires pourraient également s'attarder sur d'autres sujets, moins relatifs à la crise sanitaire en elle-même qu'à l'après. "Ajustement des mesures économiques et sociales, et encore critiques en imprévoyance de l'exécutif seront au menu", affirme en effet L'Express, pour qui cette mission d'information pourrait en réalité se faire l'écho des reproches que nourrissent les Françaises et les Français à l'égard d'Emmanuel Macron et son équipe.
"La loi d'urgence votée par 94% des députés prévoit un contrôle par le Parlement de l'état d'urgence sanitaire. Lorsque le Parlement donne son autorisation au gouvernement pour adopter toute mesure nécessaire pour faire face à une crise, il contrôle et vérifie la mise en œuvre des autorisations données", affirme pour sa part Richard Ferrand, le président de l'Assemblée, dans les colonnes du Figaro. "Aussi vrai que le gouvernement doit être transparent, le Parlement se doit d'être exigent", explique-t-il encore.
Audition d'Edouard Philippe : ce dont s'inquiète le gouvernement
"C'est un exercice d'information, de transparence", affirme un ministre pour qui il est cependant primordial que les députés ne se trompent pas. Il ne faudrait pas, explique-t-il, sombrer dans "l'empêchement de la gestion de la crise" par l'exécutif, s'inquiète-t-il auprès de nos confrères de L'Express. Si la mission apparaît donc légitime auprès du Château et du gouvernement, on s'inquiète donc de la façon dont elle pourrait être menée. Pour autant la présence de Richard Ferrand, qui fut lui aussi ministre avant l'affaire des Mutuelles de Bretagne, a tendance à rassurer. L'"union nationale" appelée de ses vœux par Gilles Le Gendre, qui dirige les marcheurs au Palais Bourbon devrait être tenue, croit savoir une "source gouvernementale".
"La confiance n'exclut pas le contrôle, et ce contrôle nourrit la confiance", a fait savoir l'ancien ministre pour qui "l'objet de cette mission est aussi la gestion de la crise dans tous ses aspects et la lutte contre le Covid-19". "Nous veillerons bien évidemment à ne pas entraver l'action des pouvoirs publics et des acteurs sanitaires, qui sont en première ligne. Mais pour autant, nous devons exercer notre travail de contrôle démocratique", a-t-il poursuivi.
Confinement, personnel soignant... Les premiers éléments de réponse du gouvernement
"La question que vous posez sur le déconfinement est redoutablement complexe. D'abord parce qu'il n'y a pas de précédent. On n'a jamais confiné aussi largement autant de gens et donc, par définition, on n'a jamais déconfiné aussi largement autant de gens", a d'entrée de jeu reconnu le Premier ministre, interrogé sur le terme des mesures de distanciation sociale imposées aux Françaises et aux Français.
"Il n'y a pas de process écrits, de méthodes éprouvées, et le seul précédent qui existe, celui qui a été mis e application en Chine pour la région du Hubei, qui a été placée en confinement pendant de longues semaines, est à lui seul un précédent qui n'est pas totalement reproductible chez nous, puisque la Chine entière n'était pas placée en confinement mais seulement une région", a-t-il encore fait valoir. Avant d'entrer dans le vif du sujet : "Il est probable que nous ne nous acheminons pas vers un déconfinement qui serait général, absolu, en une fois et pour tout le monde".
A la crise sanitaire, craint Edouard Philippe, pourrait s'ajouter une grave crise économique. C'est en tout cas ce qu'il a tenu a expliquer aux parlementaires, précise Le Monde dans son direct. "Il est absolument certain que la crise sanitaire est susceptible de s'ajouter une crise économique et peut-être demain une crise financière. Mais, en tout cas, une crise économique qu'il va falloir là aussi traverser", s'inquiète-t-il.
Olivier Véran, pour sa part, a été amené à répondre sur les masques manquants et les pénuries constatées. "Cette semaine nous avons renforcé notre stock de 28 millions, huit millions par une production nationale, le reste par des dons et des importations. Au total, la France a passé une commande pour un demi milliard de masques en France et à l'étranger", a-t-il expliqué.
Des auditions successives
Cette première audition ne sera évidemment pas la dernièrement, rapporte La Chaîne Parlementaire. Aussi longtemps que durera l'état d'urgence sanitaire, la mission d'information devrait se poursuivre. Des personnalités du monde médical devraient, elles aussi, être entendues à huis-clos.
En pratique, pour éviter tout risque de contamination, les personnalités entendues et les députés chargés de poser les questions se retrouvent donc par visio-conférence, précise le site d'information de l'Assemblée nationale.