© AFPAFP
Jeudi 13 novembre la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique a révélé que trois parlementaires UMP n'avaient pas déclaré des comptes détenus à l'étranger. Mais que disaient les intéressés au moment de l'affaire Cahuzac ?

Dans le viseur de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), les députés UMP Bernard Brochard (Alpes-Maritimes), Lucien Degauchy (Oise) et le sénateur Bruno Sido (Haute-Marne) sont soupçonnés d’avoir caché des "avoir détenus à l’étranger" dans leurs déclarations de patrimoine. Si deux de ces derniers se justifient et expliquent avoir régularisé leur situation en mettant en avant des biens issus d’héritages, ces révélations ne sont pas sans rappeler l’affaire Cahuzac. Et à ce propos, quelle était l’attitude de ces trois parlementaires quand ce scandale a éclaté ? Rétrospectivement, cela ne manque pas de saveur...

Lucien Degauchy proposait une loi pour… amnistier les fraudeurs

En avril 2013, alors que le séisme de l’affaire Cahuzac ébranle la sphère politique, le député de l’Oise aujourd’hui dans le viseur de HATVP proposait une loi concernant les fraudeurs. Celle-ci préconisait une amnistie pour ceux qui détiennent illégalement des comptes à l’étranger contre une somme forfaitaire représentant 5% du capital rapatrié rappelle Le Huffington Post. Sentant le vent tourner en sa défaveur, Lucien Degauchy avait entrepris la régularisation de sa situation juste après l’affaire Cahuzac. Qu’en aurait-il été si cette bombe n’avait pas explosée ? Difficile de le savoir. Toujours est-il que le député avait jusque-là toujours oublié ce compte dans ses précédentes déclarations.

Lire aussi –Déclarations de patrimoine, ISF… : plus de 60 parlementaires visés par le fisc

Bruno Sido contre l’inéligibilité des parlementaires fraudeurs

Le Huffington Post a retrouvé le compte-rendu de la séance qui s’est tenue au Sénat le 9 juillet 2013 portant sur un projet de loi en réaction au scandale Cahuzac. Au cours de ce débat, celui qui a admis détenir un compte en Suisse s’opposait vivement à l’inéligibilité des parlementaires pris la main dans le sac. "On a le droit de devenir meilleur disait Victor Hugo" déclarait-il tout en moquant l’ancien ministre du Budget selon ses propos rapportés par nos confrères. Par ailleurs le sénateur avait déjà été épinglé en 2011 par le journalFrance Soir qui le décrivait comme "l’un des plus riches parlementaires agriculteurs de l’Hexagone".

Vidéo du jour

Bernard Brochand dénonçait le "parjure inacceptable" de Jérôme Cahuzac

Tout en s’indignant sur son blog contre la publication du patrimoine des parlementaires, Bernard Brochand préconisait un contrôle par une "structure indépendante" (comprendre : structure opaque) ainsi qu’une sanction infligée à Jérôme Cahuzac. Si l’élu proposait de punir le ministre, c’était pour laver le "parjure inacceptable commis devant le Pays tout entier"…

Selon L’Express, ses avoirs en Suisse affichent un solde qui "dépasserait le million d’euros". L’intéressé a démenti mais son dossier a tout de même était transmis au parquet. Au mois de mars, son nom avait cité par Libération dans une procédure ouverte pour "corruption passive et active", "prise illégale d’intérêts", "faux en écriture et usage de faux", "détournements de fonds publics". Un juge d’instruction avait par ailleurs demandé au bureau de l’Assemblée la levée de son immunité parlementaire.

Vidéo sur le même thème : Réactions sur la phobie administrative de Thomas Thévenoud