Allez-vous devoir vous serrer la ceinture ? Ce que Macron vous réserve pour son deuxième mandatAFP
En route vers l'austérité ? En plein cœur de la crise sanitaire - et de la crise économique qu'elle a mécaniquement engendrée - le président réfléchit à son programme de deuxième mandat. Bouclez vos ceintures !
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En voiture Ginette, le président Macron a décidé de rempiler pour un second mandat ! C’est en tout cas ce que semble signifier le "programme de stabilité" économique que Bercy devrait envoyer sous peu à la Commission européenne, indique Le Point. Ce document a cela de spécial qu’il précise la trajectoire que pourraient prendre les finances publiques entre 2022 et 2027… Si le chef de l’Etat restait aux manettes.

Bruno Le Maire, semble-t-il, a été touché par les procès en austérité qui ont pu être fait à l’action du président y compris dans nos colonnes. Il a en tout cas tenu à y répondre : en dépit de la crise sanitaire et de toutes les dépenses que l’Etat a dû engager pour y faire face, il n’est à priori pas question de pousser les Françaises et les Français à se serrer la ceinture passé 2022.

"Nous refusons l’austérité", indique clairement le ministère de l’Economie qui n’entend donc pas revenir sous la barre des 3% de déficit budgétaire dans l’immédiat. Et pour cause, poursuivent les équipes du transfuge de la droite : cela "aurait impliqué une politique de réduction brutale de la dépense ou de hausse massive des impôts qui aurait affaibli, voire ruiné toute perspective de reprise économique de notre pays".

Emmanuel Macron promet-il l’austérité sans le dire pour son prochain mandat ?

Il s’agit donc de procéder plus subtilement, explique l’hebdomadaire qui évoque le document rédigé par Bercy. Réduire les déficits, oui, mais pas à n’importe quel prix.

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Aux solutions précédemment discutées, Jean Castex et Bruno Le Maire préfèrent "mettre l’accent sur la maîtrise des dépenses publiques au sortir de la crise sanitaire", écrivent nos confrères sans laisser de place au doute : "En clair, lors d’un éventuel second mandat d’Emmanuel Macron", précisent-ils en effet. Mais qu’est-ce que cela changerait concrètement, pour le contribuable ?

Emmanuel Macron et son programme pour 2022 : rigueur budgétaire d’apparence ?

Fondamentalement, le président parie donc sur la croissance et la baisse des dépenses publiques pour ronger peu à peu les déficits qui creusent les finances publiques françaises. Ce qui signifierait donc, entre autres choses, moins de service public (hôpitaux, écoles, police, etc).

Cela passe aussi, estime Bruno Le Maire, par l’inscription d’un principe de rigueur budgétaire directement dans la Constitution et la refonte - au moins paramétrique - de notre système de retraite. Travailler plus, plus longtemps.

Dans le détail, le président et ses ministres espèrent limiter l’augmentation de la dépense publique à 0,7% par an.

Pour l’économiste François Ecalle, difficile d’y voir plus qu’un vœu pieux. "C'est un programme de redressement des finances publiques par les dépenses", assène d’entrée de jeu le fondateur du site spécialisé Fipeco, contacté par nos confrères. Et lui d’estimer qu’un tel projet économique vise essentiellement à rassurer Bruxelles… Mais ne saurait être réellement mis en œuvre. "Dans le contexte économique et social actuel, je ne vois pas très bien comment on va faire pour tenir cette trajectoire de dépenses. On est péniblement arrivé autour de 1 % de progression des dépenses dans la décennie 2010 au prix de ce que certains considèrent comme une politique affreusement austéritaire avec le gel du point d'indice de la fonction publique et une baisse des dotations aux collectivités locales sous François Hollande", rappelle-t-il. Comprendre : pour bien des observateurs, le programme avancé par Bercy pourrait s’avérer austéritaire. Plus encore que ceux des dernières années. En dépit du discours pourtant mis en avant par le ministère...

Le programme économique d’Emmanuel Macron pour 2022 est-il tenable ?

Ce n’est pas le seul problème du programme dévoilé par Bercy dans le document qui sera bientôt adressé à la Commission européenne. Et pour cause ! Celui-ci dépend en effet de facteurs très particuliers et… assez largement imprévisibles. C’est le cas de l’épidémie de coronavirus Covid-19 et de sa progression, bien sûr.

Si les mesures sanitaires ne peuvent pas être levées à l’été qui vient, si la vaccination prend trop de retard… Alors, la trajectoire envisagée par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance sera mécaniquement invalidée. Toute évolution néfaste de la pandémie pourrait mettre à bas ces prévisions, insiste encore Le Point.