De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Affaire Benalla : Gérard Collomb, le fusible rêvé d’Emmanuel Macron ?
Pendant plus de deux heures, Gérard Collomb a été questionné par les parlementaires ce lundi 23 juillet. A l’ordre du jour : l’affaire Benalla, qui défraie la chronique depuis mercredi dernier... Et a engendré une crise sans précédent à l’Elysée, depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
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C’est désormais certain : le ministère de l’Intérieur et la présidence de la République ont pris connaissance des faits reprochés à Alexandre Benalla, proche collaborateur du chef de l’Etat, dès le 2 mai. Gérard Collomb a indiqué avoir été informé par son chef de cabinet , à l’occasion d’un "point d’information quotidien". Avant de le prévenir, ses collaborateurs se seraient "déjà entretenus avec le préfet de police, et en ont informé le président de la République", a-t-il poursuivi.
Depuis les débuts de l’affaire Benalla, certains observateurs et acteurs de la vie politique appellent à la démission du ministre de l’Intérieur. D’autres, comme Le Monde, décrivent Gérard Collomb comme le fusible dont aurait besoin Emmanuel Macron. Un rôle que le macroniste semble se refuser à jouer. "On a le sentiment, en écoutant Gérard Collomb devant les membres de la commission d’enquête parlementaire que c’est lui qui a surtout chercher à se trouver plusieurs ‘coupe-circuits’", analyse Jean Petaux, politologue, ingénieur de recherche enseignant à IEP Bordeaux (Sciences Po).
En effet, Gérard Collomb a choisi d’accuser le préfet de police de Paris et le directeur de cabinet du président de la République. "C’est de bonne guerre et finalement assez classique, même si cela peut paraître inélégant et surtout peu courageux. Mais en politique, comme dans l’art de la guerre, les ‘héros courageux et élégants’ ont souvent une durée de vie limitée", note l’ingénieur de recherche qui décrit Gérard Collomb comme "un vieux de la vieille". "On peut considérer qu’il ne sera pas aiser d’accrocher le scalp à la ceinture", poursuit-il. Selon lui, le message du ministre est clair : s’ils tombent, d’autres tomberont avec lui, juge le politologue. D’autant plus que d’autres les deux autres cibles désignées ce lundi matin, Michel Delpuech et Patrick Strozda, seraient bien plus faciles à évincer. "Leur poids politique est nul et leur sacrifices suffiraient peut-être à la nourrir le ‘Moloch médiatico-politique’."
"Est-il envisageable qu’il puisse tenir longtemps sur cette ligne de défense ? Je ne le pense pas", tempère Jean Petaux. "La fonction de ministre a aussi une dimension d’exutoire politique, voire de bouc-émissaire dont le sacrifice permet de clore une séquence politique", quand bien même celle-ci laisserait nécessairement des traces dans l’image de la présidence Macron. Pour le politologue, l’affaire du Rainbow Warrior illustre très bien ce rôle joué par certains ministres. "Charles Hernu, ministre de la Défense, réputé un des plus proches et un des plus anciens soutiens du président Mitterrand avait quand même été sacrifié sur l’autel du réalisme politique…", souligne-t-il. En outre, plus le temps passe, plus le risque est grand pour Collomb : à force d’attendre, l’abandon de Michel Delpuech ou de Patrick Strozda perdrait petit à petit en influence… Jusqu’à ne plus à voir d’effet du tout. "Une telle situation obligerait à franchir un cran dans les offrandes. Un cran qui s’appellerait Gérard Collomb, immanquablement."
Affaire Benalla : quels risques à sacrifier Collomb ?
Cependant, se débarasser de Gérard Collomb ne serait pas sans coup pour Emmanuel Macron. "Sacrifier un ministre de l’Intérieur comporte toujours un risque. D’abord parce que là où il est l’homme (ou la femme, il y en a eu une seule : Michèle Alliot-Marie) sait forcément beaucoup de choses", rappelle Jean Petaux. N’oublions pas non plus que pour le président de la République, Gérard Collomb compte particulièrement. "Il a joué un rôle essentiel dans le lancement de sa campagne, il dispose de réseaux très puissants, il a une surface politique importante du fait de ses anciennes fonctions de maire de Lyon", précise l’enseignant. "LREM n’est pas tant que cela riche de ‘poids lourds’ politiques pour se permettre de ‘jeter’ l’un des plus solides et surtout des plus ‘capés’."