Chaque fin d’année, Google dévoile son classement des dernières tendances de recherche en France et dans le monde. Tour d'horizon des sujets qui ont marqué l’année 2024 en France.
- 1 - Le journaliste
- 2 - Le franc-maçon
- 3 - L’homme sans permis
- 4 - L’ancien fumeur
- 5 - L’ancien plus jeune sénateur de la Ve République
- 6 - L’ami du grand patron Serge Dassault
- 7 - Le passionné d’histoire
- 8 - L’officier du Mérite argentin
- 9 - L’homme sensible, futur auteur de roman d’amour
- 10 - Le jeune lambertiste
Le journaliste
Pourquoi les medias sont-ils la cible préférée du leader de Jean-Luc Mélenchon ? Parce qu’il connaît mieux que personne les rouages du métier. Le candidat à l’élection présidentielle a été journaliste au quotidien local Les Dépêches du Jura, dans les années 1970, sous le pseudonyme de Jean-Louis Mula. Dans une récente biographie de Lilian Alemagna et Stéphane Alliès (Ed. Robert Laffont), Jean-Luc Mélenchon déclare d’ailleurs : « Vos trucs pourris de journaliste, je les ai faits moi-même ! ». Il n’hésitera pas à qualifier un ancien confrère de « petite cervelle », un autre - très connu et œuvrant pour France 2 - de « salaud » et de « larbin »… A savoir : il a également collaboré en tant que dessinateur, sous le pseudonyme de Moz, à l'hebdomadaire catholique La Voix Jurassienne et a dirigé La Tribune du Jura, mensuel de la fédération socialiste du département, aujourd’hui disparu.
Le franc-maçon
Comme d’autres personnalités politiques, l’appartenance de Jean-Luc Mélenchon à la Franc-Maçonnerie est assez peu évoquée ou commentée, à commencer par l’intéressé lui-même. Selon les deux journalistes de sa biographie, il intègre la loge franc-maçonne Roger Leray du Grand Orient de France en 1983, après le « tournant de la rigueur » imposée par François Mitterrand et mise en œuvre par Jacques Delors dans un contexte économique difficile. A noter que cet événement est aussi personnel : le père de Jean-Luc Mélenchon, Georges, ancien receveur des PTT, était également franc-maçon.
L’homme sans permis
Le prétendant à la magistrature suprême ne se déplace qu’en RER, métro et taxis lors de ses déplacements. Jean-Luc Mélenchon n’a en effet pas le permis de conduire ! Et comme l’homme de conviction n’apprécie pas non plus de disposer d’un chauffeur - privilège qu’il n’aurait guère goûté lors de son passage au Gouvernement en tant que ministre délégué à l’Enseignement professionnel - ses déplacements sont parfois problématiques. Espérons qu’il s’habitue tout de même à cet avantage en cas de victoire le 6 mai prochain…
L’ancien fumeur
Deux paquets de cigarettes par jour, quatre lorsqu’il était ministre dans le gouvernement de Lionel Jospin, de 2000 à 2002… Autant dire un gros fumeur. Mais pourtant, Jean-Luc Mélenchon a renoncé subitement. La raison ? La défaite de la Gauche en 2002, par sa terrible exclusion du second tour de l’élection présidentielle. Sonné, l’ancien ministre arrête de fumer. Une technique efficace, mais difficile à appliquer dans la vie quotidienne.
L’ancien plus jeune sénateur de la Ve République
En 1986 et âgé de seulement 35 ans, Jean-Luc Mélenchon devient le plus jeune sénateur de la Ve République. A l’époque, l’élection du jeune mitterrandien est le symbole d’une nouvelle génération de socialistes, qui rejettent en bloc rocardiens et chevènementistes, et admirateurs inconditionnels de « Tonton ». Sénateur de l’Essonne de 1986 à 2000, puis de 2004 à 2010, il détiendra ce record jusqu’à l’arrivée dans la chambre haute du Parlement français de Richard Tuheiava, en 2008, et alors âgé de 34 ans.
L’ami du grand patron Serge Dassault
Conseiller municipal de Massy de 1983 à 2001, ancien conseiller général de l’Essonne et ancien vice-président du même conseil général, Jean-Luc Mélenchon est un élu bien implanté sur le terrain, qui maîtrise les problématiques du département comme ses acteurs politiques, y compris lorsqu’il s’agit d’adversaires. Entre le gauchiste Mélenchon et le droitiste Dassault - industriel capitaliste à la fortune colossale* - l’amitié n’était pas évidente. Les deux sénateurs de l’Essonne ont pourtant une profonde sympathie l’un pour l’autre, faite de respect et de retenue. Et lorsque le leader de la gauche radicale se réjouit, sur l’antenne de France Inter (1/2/12) de la vente des Rafales à l’Inde alors qu’il est ouvertement au désarmement, son amitié pour Dassault, propriétaire des dits avions de chasse, apparaît encore un peu plus.
* 96e homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à plus de 9,3 milliards de dollars, selon le magazine américain Forbes
Le passionné d’histoire
Robespierre et Saint-Just, deux figures de la Révolution française, sont profondément admirés par le prétendant à la présidence de la République. Une filiation républicaine qui ne surprend guère. Mais il y en a d’autres : Jean-Luc Mélenchon revendique une admiration certaine pour… le roi Philippe le Bel - pour son opposition au pape Boniface VIII, au XIVe siècle - et même pour Louis XI - qui lutta farouchement contre Charles le Téméraire. Le licencié en philosophie est aussi un fervent admirateur et fin connaisseur de l’Histoire de France. Pour l’anecdote, cette passion a pour origine un cadeau, lorsqu’il était adolescent, reçu des mains d’une tendre connaissance (une certaine Martine) : Histoire de la Révolution française d’Adolphe Thiers.
L’officier du Mérite argentin
Hispanophone, Jean-Luc Mélenchon a au cours de sa carrière exprimé à de nombreuses reprises son soutien pour les opposants chiliens et argentins, victimes de dictatures militaires sanglantes dans les années 1980. Il sera d’ailleurs, lors de son mandat de sénateur, membre du groupe d’amitié France Amérique latine et se rendra fréquemment en Amérique latine afin d’y rencontrer les leaders de gauche. Cet engagement sera récompensé par la médaille du Mérite d'Argentine, remise par le Raul Alfonsin, premier président élu démocratiquement dans ce pays en 1983 et figure de l’Union civique radicale.
L’homme sensible, futur auteur de roman d’amour
Réputé pour ses coups d’éclat et de gueule, Jean-Luc Mélenchon est, selon bon nombre d’observateurs – parmi lesquels son directeur de campagne - un homme sympathique et guère provocateur. Celui qui n’hésite pas à proférer insultes et menaces - une interview par Nicolas Demorand dégénère un combat de boxe sur Europe 1, en janvier 2011 - est en réalité un grand sensible, parfois très susceptible mais en tous cas pas un mauvais garçon. La preuve avec un récent entretien accordé à l’hebdomadaire Gala, dans lequel Jean-Luc Mélenchon avoue souhaiter « écrire un roman d'amour », car « les questions de fusion et d'identité dans l'amour sont passionnantes ». A bon entendeur…
Le jeune lambertiste
De son passé militant, quelques jeunes années de Jean-Luc Mélenchon restent méconnues du grand public. En 1968, alors que la jeunesse étudiante manifeste partout en France, Jean-Luc Mélenchon rejoint l'Organisation communiste internationaliste, un courant trotskiste d'obédience lambertiste. Ce mouvement d’extrême gauche, réputé secret, influent et très strict par ses détracteurs, a compté parmi ses membres Jean-Christophe Cambadélis, Lionel Jospin, Alain Corneau ou encore Nadine Trintignant.
Pour aller plus loin : Mélenchon Le Plébéien, Lilian Alemagna et Stéphane Alliès (Ed. Robert Laffont) 370 pages, 20 euros