Liseron Boudoul : qui est la journaliste et célèbre reporter de guerre de TF1 ?©Abd Rabbo Ammar/ABACAabacapress
La journaliste Liseron Boudoul est l'un des visages phares de l'info à couvrir le retour des talibans en Afghanistan. Célèbre reporter de TF1, elle a fait ses débuts dans les banlieues avant de suivre les conflits à l'étranger, non sans danger sur le front.
Sommaire

Liseron Boudoul : des bancs de Sciences Po à la banlieue

Une personnalité au parcours inspirant. Liseron Boudoul est l’un des visages phares de l’information sur TF1 depuis plusieurs années. Une vocation que la reporter de guerre a su déceler dès son plus jeune âge. "C’était un désir depuis toute petite d’être journaliste. On ne décide pas tout de suite de devenir grand reporter", a-t-elle déclaré dans Madame Figaro en 2019.

Née au sein d’une famille originaire de Haute-Loire, fille d’une Polonaise et d’un Auvergnat, Liseron Boudoul a fait de brillantes études sur les bancs de Sciences Po Lyon. "Une fois journaliste, on s’oriente selon les opportunités", a-t-elle poursuivi. "J’ai d’abord opté pour la politique, puisque j’avais fait Sciences Po. Je suis passée par RFI, avant de pousser la porte de France Inter. Puis je suis arrivée à LCI et on a fini par m’engager au service d’Infos Générales de TF1".

À ses débuts dans le journal télévisé, Liseron Boudoul a couvert des sujets en tant que reporter dans les banlieues. "Je me suis passionnée pour les banlieues. C’était un autre monde pour moi, au-delà du périph et j’étais la seule fille à vouloir y aller", évoque-t-elle à nos confrères. Loin de se laisser décourager, la journaliste explique son choix. "En banlieue, je me suis formée à un terrain un peu complexe et agressif. Une fois, on nous a même jeté des boules de pétanques du huitième étage d’un immeuble".

Malgré les contraintes du terrain, Liseron Boudoul semblait vouloir accomplir ce devoir de mettre en lumière ses quartiers difficiles souvent stigmatisés. "C’est notre rôle de journaliste d’aller dans des secteurs fermés, de couvrir des situations crues. Malgré cela, la banlieue n’attire pas assez les journalistes, c’est un vrai regret pour moi". Mais un autre événement majeur va conduire la grande reporter à se tourner vers les conflits internationaux…

Vidéo du jour

Liseron Boudoul : son premier reportage à l’étranger

Alors qu’elle évolue au cœur des banlieues dans les années 2000, Liseron Boudoul a été amenée à couvrir son premier reportage à l’étranger grâce à la directrice de l'information de TF1, Catherine Nayl. C’était en Irak, comme elle l’expliquait dans Madame Figaro. "La première mission en Irak était un peu une mission ‘cadeau’, pour me récompenser de mon travail en banlieue parisienne. Je n’étais pas du tout dans le service étranger de TF1, il n’y avait là-bas que les grands reporters et il fallait montrer patte blanche pour y travailler. J’ai dû faire mes preuves pour y être intégrée".

Après la dissolution du service par la chaîne, Liseron Boudoul a néanmoins pu rejoindre les rangs de l’équipe "polynews". L’occasion de faire ses preuves sur le terrain entre la France et l’étranger. "Ma vocation de grand reporter, elle, m’est apparue en 2011. Je dis souvent que je suis née avec le Printemps arabe", explique celle qui a été au cœur des révoltes dans les pays du Maghreb il y a 10 ans.

"Mes collègues m’ont envoyée à Benghazi, en Libye, lors de la chute du régime de Mouammar Kadhafi. J'ai rallié Tripoli et suis restée deux mois là-bas, aux prémices de la révolution. L’intervention de l’Otan, menée par Sarkozy, a commencé deux mois plus tard", a-t-elle précisé à nos confrères. Par la suite, Liseron Boudoul est devenus l'un des visages phares du JT, commentant l’actualité étrangère pour Jean-Pierre Pernaut, Gilles Bouleau ou encore Marie-Sophie Lacarrau durant ses reportages au Mali, en Palestine et en Syrie. Un métier qu’elle effectue avec professionnalisme au péril de sa vie.

Liseron Boudoul : ce jour où elle a frôlé la mort au front

Couvrir une zone de conflit à l’étranger a souvent été un moment de tension dans la carrière de Liseron Boudoul. Comme le jour où la reporter de guerre a frôlé la mort avec son caméraman Guillaume Aguerre alors qu’elle s’aventurait clandestinement en Syrie. "Je ne suis pas partie avec le visa de Bachar el-Assad parce que je suis recherchée par le régime et que je suis sur une liste de journalistes à arrêter", confiait-elle en 2017 au journal L’Eveil.

"On s'est retrouvé au cœur de la bataille d'Alep qui commençait. On a dû être repérés par des espions du régime syrien et tout à coup une grosse bombe nous a réveillés en sursaut à 5 heures du matin, les avions larguaient dans tout le secteur où l'on était, dans la vieille-ville d'Alep. On n'a même pas mis nos chaussures, on a pris nos gilets pare-balles sur l'épaule en essayant de courir jusqu'à notre voiture avec notre traducteur. Et là, l'hélicoptère est arrivé et nous a bombardés… On s'est faufilés dans un vieux bâtiment, ça fait comme des petits couloirs, un peu comme les traboules à Lyon, on a attendu 15 minutes, ça bombardait toujours partout et le traducteur a dit : 'je sens qu'il y a un petit espace'. On a couru, on a foncé jusqu'à la sortie d'Alep en se disant : 'ils vont nous avoir, ils vont nous avoir…' Et on s'en est sortis. Je crois que jusqu'à présent j'ai une petite étoile qui me protège". Un récit glaçant dévoilé par nos confrères, révélant les risques du métier de guerre.

En 2018, le travail de Liseron Boudoul est distingué lors de la 23ème cérémonie des Lauriers de la radio et de la télévision pour ses reportages en Syrie. Une expérience riche et mouvementé qu’elle a posé sur le papier dans le livre Elles risquent leur vie, coécrit en 2019 avec d’autres femmes reporters de guerre comme Anne-Claire Coudray, Anne Barrier, Marine Jacquemin et Patricia Allémonière.