Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
- Dans quelles circonstances avez-vous fait la connaissance du banquier Frédéric Levesque ?
Apparemment, personne ne se souvient bien. Il me semble bien que je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un comédien qui fait partie des victimes ainsi que de son avocate. Ils m’ont présenté ce gars-là, me disant qu’il est épatant, qu’il est bien, qu’il est gentil et intelligent. Maintenant, on me dit que ce n’est pas comme cela que je l’ai connu. La mémoire n’est pas fiable.
- Pourquoi avoir confié de l’argent à ce gestionnaire de compte ?
Je ne lui ai rien confié. Je l’ai pris comme conseiller de banque comme lorsque vous allez à la banque, il y a bien une dame qui vous reçoit et qui vous dit ‘Qu’est-ce qu’on fait avec votre argent ? Est-ce que vous voulez un crédit ? Ah, je suis embêté, vous êtes à découvert’. Voilà, il était gestionnaire de mon compte pendant 10 ans. (...) On ne s’est pas méfié du tout. Mon assistant qui recevait tous les comptes, les placements de Frédéric Levesque me disait : ‘C’est incroyable ce que type-là est sérieux. C’est merveilleux comme ses comptes sont bien fait. C’est impeccable, il n’y a pas une erreur" et pour cause.
- À quel moment avez-vous pris conscience de l’arnaque ?
J’ai pris conscience de cela lorsqu’on est venu chez moi pour me le dire. On m’a alors dit “Madame est-ce que vous savez que vous êtes victime d’un escroc ?’. J’ai rigolé avant de dire “Vous rigolez ? Cela fait 10 ans que je le connais. Si c’était un escroc, je le saurais tout de même. Moi, je n’ai jamais eu besoin d’argent donc je n’ai jamais eu besoin de recourir à ses services.
- Avez-vous envisagé de porter plainte immédiatement ?
La police m’a poussé à porter plainte. Ils m’ont convoqué le lendemain pour faire une déposition et déposer plainte.
- Qu’attendez-vous aujourd'hui, sept ans après le début de cette affaire ?
Des dommages et intérêts. Sept ans de galères… Tout ce que j’ai vendu à cause de cela : mes cabanons à Porquerolles que j’adorais avec mon terrain. Après avoir tout vendu, j’ai vécu grâce à mes amis qui m’ont donné un coup de main. J’ai remboursé après dès que j’ai pu. Je me suis aussi ruinée la santé. Il m’a également fait signer des faux sur du papier blanc. Je sortais de mon lit après une affreuse grippe, je me suis levée pour boire un café et c’est là qu’il m’a amené plein de papiers à signer et j’ai signé sans même regarder car j'étais lasse.
- Vous n'êtes pas la seule victime dans l’affaire…
Il y en a plein. Il doit y avoir une vingtaine de personnes escroquées. Moi, je suis arrivée en queue de peloton, je suis arrivée tout à la fin lorsqu’il fallait absolument qu’il rembourse les gens. Ce qui s’est passé avant, je n’étais au courant de rien. J’ai appris cela par la presse.
- Vous avez sorti récemment un livre intitulé Très chers escrocs… Ne nous arnaquez plus ! Etait-ce un besoin pour vous de raconter votre histoire ?
C’était surtout pour aider les gens. Là où je suis contente de mon livre, c’est qu'en troisième partie, il y a trois ou quatre adresses (d'organisation, de gens) auxquelles on peut s'accrocher lorsqu'on a des doutes. Car en sortant de la Police, je ne savais absolument pas vers qui me retourner. Je n’avais pas d’avocat donc j’ai cherché pour savoir qui je pouvais appeler.