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Ira, ira pas ? Après les messages et les discours, il est temps pour Emmanuel Macron de joindre l'action à la parole. Le credo du président Français suite à l'attaque du Hamas en Israel est resté constant : il faut d'un bras sanctionner les actions terroristes du Hamas, soutenir "le droit d'Israel à se défendre" et oeuvrer au retour des otages, et de l'autre rappeler le soutien de la France à la population palestinienne, victime séculaire de l'inconséquence des deux camps. Un postulat discursif qui veut trancher avec les positions prises par les pontes de La France Insoumise, embourbés dans une polémique autour du mot "terrorisme".
Limpide ? Pas franchement. Car au moment de monter dans un vol pour Tel Aviv et exprimer son soutien à Israel contre les attentats, Emmanuel Macron prend son temps, tergiverse et attend. Voilà plus de 10 jours que les combattants du Hamas ont tiré la première balle, et le président français ne s'est pas encore aventuré au Proche-Orient. En marge de sa visite officielle en Albanie, mardi 17 octobre, il a admis qu’il pourrait se rendre dans l’Etat hébreu "dans les prochains jours" comme "dans les prochaines semaines". "Ma volonté, c’est de pouvoir me déplacer [en Israël] lorsque nous pourrons obtenir un accord concret soit sur la non-escalade, soit sur les questions humanitaires et plus largement sur le tout", a-t-il précisé depuis Tirana. Des conditions chimérique, surtout depuis que les deux ennemis se renvoient la responsabilité de l'attaque de l'hôpital Al-Ahli de Gaza, qui a fait de très nombreuses morts civiles.
Emmanuel Macron très attendu au Proche-Orient
La pression s'est accrue cette semaine sur Emmanuel Macron, alors que les chefs d'Etat allemand, américain et britannique ont annoncé ou effectué des visites en Israel. Et l e postulat israélien adopté par Joe Biden, concédant à Benyamin Nétanyahouque que l'attaque de l'hôpital Al-Ahli semblait provenir "de la partie adverse" n'est pas pour le rassurer. Sur le territoire français, Emmanuel Macron est d'ailleurs pressé de manifester un soutien plus franc à Israel par les Juifs de France. Ainsi le président Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Yonathan Arfi a-t-il salué l'initiative américaine : "Il y a un profond sentiment de solitude en Israël. Joe Biden a entendu ce message".
L'équation impossible
Comment rendre visite à l'Etat hébreu tout en restant colombe de paix ? Emmanuel Macron ne peut dès lors envisager ce déplacement sans y inclure une discussion avec les représentants de l’Autorité palestinienne et les dirigeants d’Etats voisins, tels que l'Egypte et la Jordanie. Dans ce contexte, l'invitation du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi à une conférence samedi 21 octobre sur l’avenir de la cause palestinienne aurait pu représenter un début de solution... Si elle ne débouchait pas tout simplement sur le sentiment que la France se place du côté de la Palestine.
Le risque de l'immobilisme
Alors l'exécutif temporise jusqu'à ce que, dit-il, la mise en place d'une visite "utile" à la désescalade du conflit soit envisageable. Une passivité qui comporte des risques également, comme l'a relevé l'ancien présidnt François Hollande pour Le Monde. "Joe Biden a mangé le plus gros morceau", observe-t-il, rejoint par son ancien conseiller Gaspard Gantzer. "La France est spectatrice. Le dossier du conflit israélo-palestinien a été mis de côté depuis six ans. Emmanuel Macron n’a pas d’histoire à reprendre". Pour le rôle de l'arbitre, la France arrive trop tard, bien trop tard. Qu'il se déplace ou non, le président dit travailler à une solution de paix. Reste que les jours défilent sous les bombes, et que chez les otages Français la mort grapille du terrain.