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La mesure a de quoi inquiéter… Mais il s’agissait de concrétiser l’une des promesses du président de la République lui-même. Aussi, les députés de la majorité présidentielle ont défendu l'amendement apporté au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 par Jean-Noël Barrot, député MoDem. Ce dernier prévoyait en effet la défiscalisation des pourboires réglés par carte bancaire, pour tous les salariés gagnant moins de 1,6 Smic. La proposition, informe BFMTV, a été adoptée en première lecture lors de l’examen du texte.
Elle est d’ailleurs présentée comme une mesure de “complément de rémunération”, permettant que "les pourboires payés par carte bleue soient sans charge pour les employeurs et sans impôt pour les salariés", ainsi que l’affirmait le chef de l’Etat en septembre dernier. Une véritable réponse, poursuivent les élus La République en Marche aux “difficultés de recrutement” que rencontrent aujourd’hui les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. En tout et pour tout, 160 000 postes demeurent effectivement non pourvus.
En pratique, une telle transformation ne devrait rien changer pour la clientèle. Cependant, certains responsables politiques craignent qu’elle ne fasse “disparaître le pourboire en espèce”. C’est le cas, par exemple, de Sébastien Chenu (Rassemblement national, RN, ex-FN).
Défiscalisation des pourboires : pourquoi la mesure inquiète-t-elle autant ?
Hélas, ce n’est sans doute pas le plus grand risque allant de paire avec cette réforme. D’aucuns, à gauche, pointent en effet de plus graves problèmes. Eric Coquerel, de La France Insoumise, accuse le gouvernement d’ouvrir la "boîte de Pandore” et d’adresser un dangereux “message” aux industriels du secteur, poursuit BFMTV sur son site. Selon lui, c’est une invitation à payer les salariés “par ce type de complément” quand le vrai problème est celui de “la faiblesse des salaires”. Un avis que partage visiblement Emilie Cariou, qui a quitté les rangs de LaREM. A ses yeux, cette disposition fait "reposer sur la bonne volonté de chacun des Français la capacité à mieux rémunérer les salariés".