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Patrick Robert : reporter et photographe depuis 40 ans
"J’ai trouvé la photo comme outil, par intérêt pour l’Histoire". Patrick Robert est l’un des témoins du quotidien de notre monde moderne. Certains lecteurs ont déjà lu son nom sous des articles de presse et dans les magazines, sans jamais connaître son visage. Pourtant, à côté de chaque légende ou d’un crédit photo, il nous raconte en images le récit des personnalités qu’il rencontre aux quatre coins du monde.
Photographe et reporter depuis 40 ans, Patrick Robert évoque ses débuts pour Planet. "J’avais envie d’être là où les choses se passent, pour comprendre ce qu’il se passe. J'aime bien être aux premières loges. J’ai toujours été animé par une grande curiosité", nous explique-t-il, en racontant ses souvenirs de jeunesse. "Depuis que je suis adolescent, je regarde le journal télévisé, je lis les journaux et la presse quotidienne, je m’intéresse à ce qu’il se passe dans le monde".
Ce féru d’actualité découvre aussi l’art de la photo durant son enfance. "J’ai toujours fait de la photographie depuis que je suis enfant dans les clubs photo. Et, naturellement, j'ai associé les deux", assure le professionnel. Argentique, objectif, pellicule… C’est avec tout un attirail que Patrick Robert tire ses premiers clichés. Mais, les débuts sont difficiles. "Surtout quand on est indépendant", nous confie-t-il. "Faire un travail de journaliste quand on n’a pas de carte de presse, c'est très compliqué. C’est une école de rigueur, il faut montrer son talent et faire des photos en permanence".
À ses débuts, Patrick Robert couvre les sujets comme les manifestations et des thèmes sociétaux (migrants, SDF…), puis se tourne vers l’actualité artistique (avant-premières, soirées au théâtre et événements mondains). Puis il fait son entrée dans ce cercle très fermé en 1979 avec l’agence Sipa, avant d’intégrer ensuite Sygma en 1986. Durant sa carrière, cet homme va couvrir plusieurs conflits internationaux au péril de sa vie. En 2003, le photojournaliste se trouvait au Liberia en Afrique lorsqu’il a été grièvement blessé par balles. Mais, son travail au plus près du danger lui a aussi valu la reconnaissance de la profession en décrochant une douzaine de prix.
Son arrivée dans l’émission Pékin Express
Quand il n’est pas sur le front à couvrir la guerre, Patrick Robert continue d'assurer les tournages de films et tire les portraits des personnalités. Un mélange des genres que le photoreporter apprécie. "J’ai toujours aimé la dispersion : rentrer d’une guerre pour ensuite couvrir un plateau de cinéma. Ça me faisait du bien pour mon équilibre, d’autant que la guerre c’est dur psychologiquement", explique-t-il pour Planet.
Dans les années 2000, Patrick Robert travaillait en indépendant pour l’agence Sygma lorsqu’une consœur officiant pour le service photo de M6 lui propose un autre tournage. "Elle avait besoin d’un photographe qui sache travailler vite, être discret, avec un bon relationnel avec les équipes, habitué aux conditions dégradées, à savoir peu de sommeil et faire un travail itinérant". C’est alors que le photoreporter se voit embarquer dans une aventure pas comme les autres : Pékin Express. "J’ai été présenté aux producteurs, on a fait une première saison et ça s’est bien passé. Depuis ils me demandent systématiquement".
Présent depuis la quatrième édition de Pékin Express (La Route des dragons en 2009, NDLR), Patrick Robert est aujourd’hui un membre à part entière du jeu d’aventure. Entre le photographe et la production Studio 89, c’est un lien de confiance qui s’est installé depuis 13 ans. Engagé par la chaîne de Nicolas de Tavernost, Patrick Robert explique pourtant se considérer comme "un intrus" lors de chaque tournage en justifiant. "C’est compliqué un photographe sur un tournage. C'est le seul qui n’est pas indispensable à la réalisation au programme".
Si le public ne voit jamais le visage du photographe à l’écran, son rôle est plutôt primordial avant la diffusion de chaque saison. "Il est surtout là pour la promotion de l’émission, donc il emmerde tout le monde sur le plateau", ironise Patrick Robert. "C’est humainement délicat de s’imposer dans une équipe comme un intrus et finalement de se faire accepter par tous les membres de l’équipe. C’est ce que j’ai réussi à faire", confie le photojournaliste récemment en tournage Sur les terres de l’aigle royal (Asie centrale, 2021) et Duos de choc (2022). Mais, l'actualité n’est jamais loin, même à l’étranger, comme le photographe nous le glissait par téléphone. "Quand la guerre a commencé en Ukraine vers février 2022, j’étais sur le tournage de Pékin Express au Sri Lanka. J’étais engagé par un contrat donc je ne pouvais pas lâcher le tournage pour aller en Ukraine".
Son travail de photographe durant chaque saison
De l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Asie et l’Europe, Patrick Robert a avalé des kilomètres de route chaque saison de Pékin Express. Des binômes de candidats à l’animateur jusqu’aux paysages et les coutumes locales, rien n’échappe à l’objectif du photographe, qui a travaillé tour à tour avec GTNCO (2010-2014) et Label Aventure (depuis 2018), producteur exécutif de l’émission.
"J’ai un cahier des charges très lourd", raconte le photojournaliste Patrick Robert à Planet en nous détaillant son travail impressionnant. "Je dois faire des portraits de tous les duos de candidats avant que la course commence. Avec sous sans sac à dos, portraits serrés ou non, plan pieds, etc. Cela sert pour la promotion, mais également pour l’habillage à l’image des petites photos des binômes qu’il y a sous l’écran", avant de poursuivre. "Je dois illustrer la course autant que possible même si je ne peux pas être partout vu le nombre de candidats. Ils partent dans tous les sens donc c’est compliqué de les suivre". Toutefois, les apprentis autostoppeurs ont une balise dans leur sac à dos et "on peut les suivre en permanence à distance sur une carte et sur les smartphones", avoue notre interlocuteur.
Pendant que les binômes sont en pleine compétition, Patrick Robert tire aussi le portrait de Stéphane Rotenberg sous tous les angles. Comme vous pouvez le voir dans les magazines et les articles de presse. "Je dois faire des photos de l’animateur sur les plateaux, dans chaque décor, car c’est une course itinérante", assure le globetrotteur. Il a également pour mission de faire voyager les téléspectateurs devant leur télé en prenant des photos d’illustration. "Des paysages, des coutumes, des habitants sur place, des illustrations sur les jeux", nous détaille-t-il. De quoi faire vivre l’aventure et dépayser les fidèles du programme de M6.
Pour autant, le travail de Patrick Robert ne se limite pas seulement à ce que vous voyez à la télévision durant chaque épisode. "Je travaille sans arrêt dans les coulisses. Quand la journée de prise de vue est terminée, je rentre à l’hôtel après avoir passé la soirée chez les habitants vers 22h-23h". Une fois la caméra éteinte, le travail continue pour le photographe avec "deux heures de post-production". "Je suis obligé de vider les cartes des appareils photos sur l’ordinateur, faire des sauvegardes sur les disques durs. Je déploie tout le matériel et là, j’ai donc encore deux heures de travail". Une tâche de longue haleine qui laisse peu de place au repos, soit deux à trois heures de sommeil selon ce grand voyageur. "Le matin, on se lève parfois à 4h-5h, pour partir très tôt à 6h ou 7H du matin".
En tournage, Patrick Robert explique aussi être présent lors des réunions éditoriales avec les équipes de la production pour un point quotidien sur la course. Entre les alliances et rivalités parmi les duos (comme Inès Reg et Valérie Trierweiler) et les problèmes au sein même des binômes (le couple de l’ex-Miss France Rachel Legrain-Trapani et son compagnon Valentin, par exemple), le photographe a le choix pour suivre des candidats tout au long du parcours. "Forcement, il y a des binômes plus ou moins intéressants à suivre tel ou tel moment. Je dois être au courant de ce qu’il se passe sur la course", confie cet homme discret.
Sa collaboration avec Stéphane Rotenberg en tournage
Depuis 2009 en Asie du Sud-est jusqu’au Sri Lanka, Patrick Robert a vécu 13 années d’aventures avec Stéphane Rotenberg. Pour Planet, le photographe de l’émission se confie en exclusivité sur sa relation professionnelle avec l’animateur. "C’est plus qu’un ami. C’est quelqu’un qui n’est tellement pas prise de tête, ni maniaque, ni égocentrique ou nombriliste. Il fait confiance et c’est vraiment agréable".
Pour le reporter historique du programme, le présentateur et directeur de la course est "vraiment un garçon très charmant, avec qui, c’est facile de travailler". Les deux hommes ont notamment eu l’occasion de collaborer pour d’autres programmes de la chaîne comme The Island, Perdus au milieu de nulle part (W9), Wild : la course de survie et Qui est la taupe ?Patrick Robert précise aussi comment il travaille avec la vedette de M6. "Je ne suis pas son photographe exclusif. Stéphane Rotenberg travaille avec tous les photographes que la chaîne lui propose".
Si le photographe nous indique, par exemple, n’avoir jamais été appelé pour les tournages de Top Chef, ce n’est pas Stéphane Rotenberg qui l’a joint pour autant au jeu d’enquête Qui est la taupe ? "C’est le producteur qui vous appelle. L’animateur n’a pas le pouvoir d’imposer, peut-être qu’il peut suggérer un photographe", estime-t-il par téléphone. En attendant de repartir pour une nouvelle saison de Pékin Express, Patrick Robert continue de commenter l’actualité à travers le monde avec son appareil photo, où son travail est relayé dans la presse et sur son site internet.
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