La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
C'est un son agressif, brutal. Depuis deux ans, déjà, il leur écorche les oreilles jour et nuit, sans jamais cesser ou presque. Ceux qui vivent dans cet immeuble de malheur - ou y ont vécu, ils sont nombreux à fuir les lieux, notamment chez les locataires - parlent d'un bruit comparable à "une disqueuse ou une meuleuse coupant du métal", écrit Actu Rennes, dont les journalistes ont rencontré les habitants. A longueur de journée, dès lors que le vent se lève, ça siffle. Et ce charivari dissonant résonne dans toute la structure.
"C'est un son extrêmement strident, que l'on entendait tout le temps dès que ça soufflait un peu", narre Fabien Luigi, l'un des 47 propriétaires de cette tour, qui a fini par quitter son appartement. Il habitait autrefois au 15ème étage de l'immeuble PanoramIk, installé dans le quartier de Baud-Chardonnet (Rennes, Ille-et-Vilaine, Bretagne). Il fait partie de ces gens à avoir vécu "l'Enfer", poursuit la locale du portail Actu. "Au début, on pensait que c'était les grues d'à côté, vu que d'autres immeubles étaient en construction dans le quartier. Au bout de deux jours, on a compris", poursuit-il. Il a déboursé près de 300 000 euros pour acquérir un appartement de 75 mètres carrés et, de toute évidence, regrette largement son achat.
D'où vient ce bruit infernal qui terrorise les enfants ?
Comment un immeuble, "considéré haut de gamme" et livré en 2018, peut-il produire un pareil son et se rendre à ce point inhabitable ? Pour le portail Actu, la réponse est évidente : "Pas besoin d'être un expert pour comprendre qu'il y avait une malfaçon", écrivent nos confrères.
Certes, mais concrètement quel est le problème ? C'est le bardage, en tôle trouée, qui produit ce son strident, dès lors que s'engouffre le vent dans l'immeuble. Contre un soucis de cet ordre, il n'existe que peu de solutions… Conséquences de quoi, les propriétaires des appartements ont entamé une action en justice contre le promoteur, Kaufman & Broad. Le combat est loin d'être terminé...
Un enfer quotidien qui n'est pas prêt de s'arrêter
"On avait beau fermer les fenêtres et mettre des boules Quies, ça nous empêchait de dormir", raconte Frédéric Daygue, qui vivait lui au 16è étage de la tour. Sur Twitter, son voisin du dessous - Fabien Luigi - parle des conséquences dramatiques que le phénomène a pu avoir sur sa fille de moins de trois ans.
Dans le cadre de la procédure en justice qu'ils ont engagé avec quatre des autres propriétaires - les autres n'habitant pas sur place -, ils ont pu être relogés ailleurs, dans le courant du mois d'août 2019. Ce qui ne signifie pas que l'immeuble soit vide aujourd'hui. Les locataires, eux, n'ont pas pu quitter ce cauchemar éveillé. "Alors qu'elles sont au courant, les agences ne disent rien. Du coup, les occupants restent quelques mois, un an, et finissent par partir", continue Fabien qui concède : "Je n'imagine même pas ce qu'ils ont vécu pendant le confinement".
Avant de pouvoir être relogés, de mauvaise grâce, il leur aura tout de même fallu se battre des mois durant. Après avoir prévenu Kaufman & Broad, Fabien leur a fait parvenir des enregistrement audio, sans jamais avoir droit au moindre retour. Des experts ont tout de même fini par être mandatés… Et auront pris dix mois pour pouvoir établir les constats requis. Rien de surprenant ! Si le supplice est quotidien, il n'est pas possible d'anticiper quand le vent va souffler. Les experts acousticiens ont donc fini par poser des capteurs avant de conclure à une "une gêne permanente, qui rend le logement impropre à l'habitation".
Un premier procès gagné par les propriétaires
"Au début, ils nous ont proposé une maison au pied de la tour, d'où on entendait encore les sifflements, s'agace Fabien. Maintenant encore, ils ont des loyers de retard. On doit les relancer pour qu'ils payent", poursuit Fabien, qui peut tout de même se réjouir d'avoir gagné le premier procès contre Kaufman & Broad, qui aurait refusé l'accord à l'amiable proposé par les propriétaires. Ils ont ensuite gagné l'appel, avant que le promoteur ne se pourvoit en cassation. Le jugement ne sera pas rendu avant fin 2021…
"L'argent nous a été rendu, mais il est consigné par notre avocate, et ne pouvons pas l'utiliser pour acheter un autre logement tant que l'action en justice n'est pas terminée", explique désespéré, Fabien. Pour Kaufman & Broad, cependant, l'étape est essentielle. Il s'agit, assure le promoteur, d'identifier le vrai fautif : est-ce le bureau de contrôle, le mandataire, le concepteur du bardage ou l'architecte ? La réponse va se faire attendre.