De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Trois jours. C’est le temps que Charlotte Bilger aura passé dans les plus hautes sphères de l’Etat. Ancienne juge d’instruction au pôle financier de Paris, elle avait renoncé à prendre la présidence de la cour d’Assises de Paris en septembre pour rejoindre le cabinet d’Eric Dupont-Moretti. Nommé ministre de la Justice en juillet dernier, le ténor du barreau l’avait en effet invitée dans sa nouvelle équipe. Ce qu’elle avait accepté. Mais l’expérience aura été de courte durée : elle qui devait initialement durer tout un mandat se sera finalement terminée au bout de trois jours, rapporte Le Canard Enchaîné.
Renvoi de Charlotte Bilger : qui est-elle ?
Choisie personnellement par Eric Dupont-Moretti, Charlotte Bilger avait été nommée fin août conseillère spéciale auprès du ministre, en charge des questions relatives aux bonnes pratiques. Un choix motivé par l’envie de celui que l’on surnomme le ténor du barreau de se rapprocher de la magistrature, avance l’hebdomadaire satirique. Aussi, son ministère se retrouve-t-il aujourd’hui embarrassé par la révélation de son départ précipité. "Son recrutement envisagé n’a pas été à son terme, mais cela n’enlève rien à ses qualités", a tenu à souligner la chancellerie dans les colonnes du Canard.
Des mots qui n’ont pas suffi à répondre aux nombreuses interrogations que ce départ à soulevées. Pourquoi Charlotte Bilger est-elle partie au bout de trois jours seulement ? Qu’est-ce qui a motivé Eric Dupont-Moretti et le reste de son équipe à vouloir son renvoi ? Deux pistes semblent pour le moment se dessiner.
Renvoi de Charlotte Bilger : une illustration de la "brutalité des rapports humains dans les cabinets" ?
"Tout comme son arrivée, le départ de Charlotte Bilger a été validé par le ministre mais il a été poussé par sa directrice du cabinet, Véronique Malbec, guère enthousiaste à l’idée d’accueillir une conseillère spéciale qui, comme c’est l’usage, ne rendrait compte qu’au ministre", croit savoir Le Monde qui évoque ainsi "la brutalité des rapports humains dans les cabinets" et la "marge de manœuvre très réduite" dont dispose le nouveau ministre de la Justice. Aucun des membres qui composent aujourd’hui son cabinet n’aurait été choisi par lui. L’autre piste concerne quant à elle le passé de Charlotte Bilger.
Renvoi de Charlotte Bilger : un passé encombrant ?
L’autre piste avancée est celle d’une possible intervention politique. Prenant soin de souligner que "aucun élément formel ne permet aujourd’hui de l’étayer", le quotidien du soir évoque cependant le passé de Charlotte Bilger comme possible explication à son départ. En effet, en décembre 2019, et alors qu’elle était encore juge d’instruction au pôle financier de Paris, la magistrate avait décidé de mettre en examen le président du MoDem François Bayrou et plusieurs élus et cadres du parti pour "complicité de détournement de fonds publics". Depuis, un des membres du MoDem, Rémi Decout-Paolini a été nommé directeur adjoint du cabinet d’Eric Dupont Moretti tandis que l’ancien candidat à l’élection présidentielle a été nommé haut-commissaire au Plan et à la prospective ce jeudi, liste Le Monde.