La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
Sans doute fallait-il s'y attendre. Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin ne sont visiblement pas les meilleurs amis du monde. L'un, qui se revendique de gauche rappelle 20 minutes, fut l'un des plus célèbres avocats pénalistes de l'Hexagone et a fait acquitter plus d'une centaine d'accusés. L'autre, tout droit issu des rangs de la droite républicaine, est aujourd'hui le premier flic de France et semble s'inspirer de certaines des grandes figures de sa famille politique comme Charles Pasqua ou Nicolas Sarkozy, indique La Dépêche. A l'évidence, déjà, tous les opposait.
Il n'aura fallu qu'un mot pour les éloigner davantage encore : "ensauvagement". D'après Gérald Darmanin c'est là l'un des phénomènes qui expliqueraient l'insécurité en France. Un terme qu'il emprunte à l'extrême-droite et qu'il emploie pour la première fois - depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, en tout cas - dans les colonnes du Figaro. Quelques jours après cette interview, c'est Eric Dupond-Moretti qui est invité à répondre, sur Europe 1, à son camarade du gouvernement.
Il n'a pas hésité à dire ses désaccord.
"Je ne le reprend pas. C'est une question de sensibilité. Chacun utilise les mots qu'il veut utiliser. Le ministre de l'Intérieur, c'est le ministre de l'Intérieur", a-t-il d'abord asséné. Avant de véritablement régler les comptes qu'il avait à régler.
Que pense Eric Dupond-Moretti du lexique de Gérald Darmanin ?
En vérité, il semble que le mot dérange considérablement le ministre de la Justice. L'ancien ténor est on ne peut plus clair, souligne encore Le Figaro : l'ensauvagement serait une notion qui "développe le sentiment d'insécurité". Or, estime-t-il, c'est bien "pire que l'insécurité" elle-même… Et lui de dénoncer, sans grande considération pour le travail du ministre de l'Intérieur, une véritable "surenchère populiste".
Il n'y a pas de polémique, assure le Premier ministre
"L'insécurité, il faut la combattre, le sentiment d'insécurité, c'est plus difficile car c'est de l'ordre du fantasme", juge en effet le garde des Sceaux, qui poursuit : "Et ensuite, vous avez le discours populiste, la surenchère, ceux qui en rajoutent en permanence. J'entends la charge qui est sonnée depuis ce week-end".
Pour Eric Dupond-Moretti, la situation est claire comme de l'eau de roche : "La France n'est pas un coupe-gorge", a-t-il asséné, indique Le Figaro, pour qui ce rappel est sans doute destiné à Gérald Darmanin, au moins partiellement. "Je veux m'adresser à l'intelligence des Français, pas à leurs bas instincts", conclu le ministre.
Il faut le dire, l'assaut est brutal. Tant et si bien que le Premier ministre a dû intervenir pour séparer les deux hommes. "Fermez le ban : il n'y a aucune polémique", a-t-il d'abord lancé, avant d'identifier "le vrai sujet". Il s'agit, selon lui "de mobiliser face à la montée des violences et de l'insécurité".
Gérald Darmanin relance la charge
A l'évidence, le mémo du Premier ministre n'aura pas suffi : le ministre de l'Intérieur a tenu à répondre à son camarade, rapporte Le Figaro. "Moi j'essaye de ne pas trop donner de leçons", a-t-il lancer, sobrement. "Il y a de vrais actes d'insécurité. Il faut écouter ce que disent les Français. Moi je n'utilise pas le mot de ‘sentiment' personnellement. Il y a de l'insécurité ou il n'y a pas d'insécurité", a-t-il raillé.
Et Gérald Darmanin de faire sien les propos d'Albert Camus : "Je pense que mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde", déclare-t-il avant d'exposer quelques uns des actes qu'il choisit de condamner...