Covid-19 : la quatrième et dernière étape du plan du gouvernement AFP
Le gouvernement a défini quatre niveaux d'alerte pour suivre l'avancée de l'épidémie dans le pays. La dernière, qui n'est pas encore appliquée dans les territoires les plus touchés, serait bien plus contraignante pour les Français. Explications.
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Rappeler les Français à l’ordre. Emmanuel Macron doit prendre la parole ce mercredi 14 octobre sur TF1 et France 2, une première depuis le mois de juillet. S’il a pris l’habitude de s’adresser solennellement aux Français au début de la crise sanitaire, le chef de l’Etat a ensuite passé la main à son Premier ministre Jean Castex, qui est depuis en première ligne dans le combat contre le coronavirus. Résultat, des mesures contraignantes ont été prises dès le milieu des vacances scolaires, avec le port du masque obligatoire dans les lieux clos puis dans les entreprises et même dans la rue pour certains départements.

Coronavirus : la stratégie du gouvernement

Pourtant, malgré tous ces efforts demandés aux Français, les chiffres sur l’épidémie ne sont toujours pas bons. Dans son bulletin du mardi 13 octobre, Santé Publique France dénombre 12 993 contaminations supplémentaires en 24 heures et un taux de positivité des tests qui atteint les 12%. 87 malades sont décédés en une journée, pour un total de 32 933 morts liées au Covid-19. De son côté, le gouvernement a développé ses propres indicateurs pour suivre l’épidémie, classant les villes ou les départements en quatre catégories. Les trois premières sont désormais familières des Français :

  • La "zone alerte" avec 74 départements recensés au 12 octobre.
  • La "zone alerte renforcée" avec 6 villes recensées au 12 octobre
  • La "zone alerte maximale" avec 4 départements, une métropole et 7 villes recensés au 12 octobre

Les territoires en rouge écarlate, où la situation est la plus inquiétante sont :

  • Paris
  • Les Hauts-de-Seine
  • La Seine-Saint-Denis
  • Le Val-de-Marne
  • La Guadeloupe
  • La métropole Aix-Marseille
  • Saint-Etienne
  • Lille
  • Grenoble
  • Lyon
  • Toulouse
  • Montpellier

Les mesures sont déjà strictes dans ces territoires, mais elles pourraient être renforcées par le passage à la quatrième étape : l’état d’urgence sanitaire. Appliqué localement, il prévoit de nombreuses mesures rappelant le confinement. Explications.

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Coronavirus : quelles mesures pour l'état d'urgence sanitaire ?

L’état d’urgence sanitaire est la quatrième et dernière étape qui peut s’appliquer à un département. Il concerne les territoires où le taux d’incidence est supérieur à 250 nouveaux cas pour 100 000 habitants et où la part des patients Covid en service de réanimation est de 60%. Comme le rappelle le ministère de la Santé sur son site, aucun territoire n’est concerné "actuellement". Voici les mesures automatiques qui peuvent entrer en vigueur dans les territoires qui basculeront.

  • Fermeture des salles de cinéma, de spectacles, salles des fêtes, salles polyvalentes
  • Fermeture des chapiteaux, tentes et structures
  • Fermeture des centres de vacances, établissements d’éducation artistique
  • Fermeture des stades, parcs d’attraction, etc.
  • Fermeture des établissements sportifs couverts, sauf groupes scolaires et sports pro
  • Fermeture des salles de jeux, dont casinos
  • Fermeture des lieux d’exposition, foires-expositions
  • Interdiction des sports collectifs et de combat
  • Restauration uniquement en chambre dans les hôtels
  • Accueil du public uniquement sur les terrasses extérieures et espaces de plein air, activités de livraison et à vente à emporter, room service d’hôtels, restauration collective sous contrat pour les bars et restaurants.
  • Fermeture des campings, villages vacances…
  • Fermeture des établissements thermaux
  • Interdiction à tout navire de croisière de faire escale dans les eaux intérieures et la mer territoriale française
  • Circulation des bateaux à passagers avec hébergement interdite.

En plus de ces mesures automatiques, d’autres restrictions optionnelles, bien plus contraignantes, peuvent être prises par les préfets. Les voici.

Etat d'urgence sanitaire : l'interdiction des déplacements ?

Les mesures automatiques de l’état d’urgence sanitaire prévoient donc la fermeture de nombreux lieux accueillant du public. Les activités des restaurants seraient de nouveau strictement encadrées. Lorsqu’un territoire franchit le seuil de cette quatrième étape, le préfet peut prendre de nouvelles décisions, selon le ministère de la Santé.

  • Interdiction (après avis du maire) de l’ouverture d’un centre commercial dont la surface est supérieure à 70 000m²
  • Interdiction des déplacements de personnes hors de leur lieu de résidence (à l’exception de 8 motifs de déplacements autorisés)

À quelques heures de l’allocution d’Emmanuel Macron, certains territoires s’inquiètent. Cité par Sud-Ouest, l’entourage du chef de l’Etat précise que "toutes les options sont sur la table" dans les villes les plus touchées par l’épidémie. Si l’état d’urgence sanitaire n’y est pas appliqué, d’autres restrictions pourraient entrer en vigueur, comme le couvre-feu, l’interdiction de circuler à partir d‘une certaine heure ou encore le recours massif au télétravail.