Ces personnalités à qui on a déjà retiré la Légion d'honneur

Tandis que Gérard Depardieu pourrait prochainement se voir retirer la Légion d'honneur, d'autres personnalités ont déjà perdu cette précieuse distinction par le passé. Tour d'horizon.

Ce vendredi 15 décembre, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a annoncé que, suite à des “propos outrageants, déplacés et irrespectueux”, Gérard Depardieu, visé par deux plaintes pour viol et agression sexuels, pourrait perdre la Légion d’honneur. La grande chancellerie de l’ordre aurait ainsi la possibilité de lui retirer cette médaille suprême au terme d’une “procédure disciplinaire” à la fois exceptionnelle et fastidieuse que plusieurs personnalités ont déjà expérimenté avant lui. Décryptage.

Légion d’honneur : Gérard Depardieu doit-il la rendre ?

Les propos de Gérard Depardieu sur les femmes dans le récent “Complément d’enquête” ne passent pas et ne sont visiblement pas compatibles avec la Légion d’honneur qu’il avait reçue. Octroyée afin de récompenser des civils et des militaires pour leurs actes et services rendus à la France, elle est désormais remise en question pour l’acteur, également visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle. La grande chancellerie doit ainsi se prononcer tandis que, comme le rapportent nos confrères d’Ouest-France, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a estimé que le comédien faisait “honte à la France”.

Dans un communiqué, les avocats de l’acteur ont expliqué que Gérard Depardieu mettait “sa Légion d’honneur à la disposition” de la ministre et dénoncé le “coup supplémentaire” donné “à une présomption d’innocence déjà agonisante”. Afin de répondre à ces accusations, la ministre de la Culture a rappelé que la procédure dédiée à la Légion d’honneur n’avait pas d’impact sur les actions judiciaires intentées envers Gérard Depardieu et que la justice devait “se prononcer s’agissant des plaintes en cours”.

Légion d’honneur : une procédure exceptionnelle

Dans l’histoire de la Légion d’honneur, d’autres personnalités ont déjà dû rendre leur médaille, en dépit de procédures d’exclusion codifiées et exceptionnelles. La grande chancellerie peut ainsi décider de retirer une Légion “en cas de condamnation pénale et lorsque le décoré a commis des actes contraires à l’honneur ou de nature à nuire aux intérêts de la France”.

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Plusieurs sanctions s’appliquent ainsi avec la perspective d’un blâme, d’une suspension temporaire ou encore d’une exclusion définitive. Cette dernière intervient automatiquement et systématiquement lors d’une condamnation pour crime ou pour une peine de prison ferme supérieure à un an. C’est le général François Lecointre, qui est habilité à ouvrir une “procédure disciplinaire” avec un conseil composé par quatorze dignitaires.

Légion d’honneur : ces personnalités privées de médaille

Parmi les premiers déchus de la Légion d’honneur, on trouve notamment l’écrivain Victor Margueritte, auteur du roman licencieux La Garçonne, Philippe Pétain au moment de sa condamnation à mort en 1945 ou encore Maurice Paponlors de sa condamnation à dix ans de prison pour complicité de crime contre l’humanité.

Dans un cadre plus récent, l’ancien secrétaire général de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, s’est vu retirer sa Légion d’honneur après sa condamnation dans l’affaire des “primes de cabinet”. Le couturier britannique John Galliano a, lui aussi, été radié pour ses propos antisémites, ainsi que le cycliste américain Lance Armstrong, reconnu coupable de dopage.