De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
- 1 - Florence Darel : "Il m'a proposé d'être sa maîtresse quelques jours par an"
- 2 - Judith Godrèche : "L'instant d'après, il se plaquait contre moi et m'enlevait mon pull"
- 3 - Léa Seydoux : "C'est difficile de lui dire non, toutes les filles ont peur de lui"
- 4 - Emma de Caunes : "J'étais pétrifiée, mais je ne voulais pas lui montrer..."
Florence Darel : "Il m'a proposé d'être sa maîtresse quelques jours par an"
Depuis que le scandale a éclaté outre Atlantique, des voix féminines se sont fait entendre pour dénoncer des agressions sexuelles de la part du producteur Harvey Weinstein. Plusieurs actrices françaises ont décidé elles aussi de témoigner de certains comportements inappropriés que le producteur américain aurait eu à leurs égards. La dernière en date à venir s'ajouter à la liste des plaignantes, c'est l'actrice Florence Darel qui confie son récit aujourd'hui dans les colonnes du Parisien.
C'est en 1994, qu'elle croise pour la première fois Harvey Weinstein à l'avant-première du film Fausto dont les droits avaient été rachetés par sa société Miramax. Florence Darel repousse ses avances en trouvant comme excuse d'être déjà en couple. Un an plus tard, Harvey Weinstein ne s'avouant pas vaincu appelle directement les parents de la jeune actrice pour l'inviter à un rendez-vous professionnel. Elle décline mais doit finalement accepter comme lui suggère son agent, "tu ne peux pas faire l'économie d'y aller" lui aurait-il dit. Elle rencontre le producteur dans sa chambre d'hôtel du Ritz. Si l'entretien se veut au premier abord professionnel, Harvey Weinstein dérive rapidement en lui manifestant de manière sans équivoque son attirance envers elle. "Je lui ai dit que j'étais très amoureuse de mon compagnon. Il m'a répondu que ça ne le gênait pas du tout et m'a proposé d'être sa maîtresse quelques jours par an. Comme ça, on pourrait travailler ensemble. En gros, si tu veux continuer en Amérique, passe par moi". Elle fuit. Aujourd'hui, elle dénonce le préjugé propre à cette profession qui sous-entend que "si tu veux faire ce métier, tu dois coucher de temps en temps".
Judith Godrèche : "L'instant d'après, il se plaquait contre moi et m'enlevait mon pull"
Judith Godrèche a décidé de livrer le récit glaçant de sa rencontre avec Harvey Weinstein au New York Times. Elle rencontre Harvey Weinstein au Festival de Cannes en 1996 au cours d'un déjeuner à L'hôtel du Cap-Eden-Roc. Insouciante, elle avoue avoir été "si naïve" et elle le suit dans sa chambre d'hôtel. Le producteur américain lui propose alors un massage en prétextant que cette pratique est courante aux Etats-Unis. Ce qui suivra l'est beaucoup moins : "L'instant d'après, il se plaquait contre moi et m'enlevait mon pull".
Judith Godrèche parvient à se dégager et décide de dénoncer cette agression à la société de production Miramax dirigée par les frères Weinstein. La réponse ne se fait pas tarder, elle est contrainte au silence. En effet, Harvey Weinstein a acheté les droits du film Ridicule de Patrice Leconte dans lequel Judith Godrèche joue. L'actrice n'a d'autre choix que d'enfouir au plus profond d'elle cet épisode traumatisant : "Au fil des ans, j'ai tenté de me convaincre que rien ne s'était passé. J'aurais aimé avoir quelqu'un pour parler, une personne à qui demander : "Comment on gère ça ?"" concède-t-elle au quotidien américain.
Léa Seydoux : "C'est difficile de lui dire non, toutes les filles ont peur de lui"
Son histoire fait écho à celle de Léa Seydoux, elle aussi a eu à faire à Harvey Weinstein. Elle dresse le décor : un hall d'hôtel mais ne précise pas ni le lieu ni la date. Cependant, elle avoue avoir vite cerné les attentes du producteur : "quand j'ai rencontré Harvey Weinstein pour la première fois, ça ne m'a pas pris beaucoup de temps pour deviner qui il était vraiment" rapporte-t-elle au Guardian. Même si l'actrice voit clair dans son jeu, elle décide néanmoins de le suivre dans sa chambre d'hôtel pour prendre un verre : "C'est difficile de lui dire non, toutes les filles ont peur de lui". Son assistante présente tout au long de la soirée s'éclipse pour les laisser seuls. C'est à ce moment qu'Harvey Weinstein passe à l'attaque et se jette sur elle pour l'embrasser."J'ai dû me défendre. Il est grand, et gros, alors j'ai dû résister vigoureusement".
Elle décide alors de ne pas ébruiter cet épisode mais déplore le comportement de la profession qui est au fait des agissements d'Harvey Weinstein. "C'est la chose la plus dégoûtante dans cette histoire : tout le monde savait ce qu'Harvey faisait et personne n'a rien fait. Il est incroyable qu'il ait pu agir comme ça pendant des décennies et garder sa carrière. C'est seulement possible car il a énormément de pouvoir".Lea Seydoux n'aura de choix que de recroiser plusieurs fois Harvey Weinstein. Aujourd'hui, elle semble résignée à ce genre de comportement de la part de certains hommes. "Je rencontre des hommes comme Harvey Weinstein tout le temps".
Emma de Caunes : "J'étais pétrifiée, mais je ne voulais pas lui montrer..."
Autre femme qui a du subir les sollicitations d'Harvey Weinstein, c'est l'actrice Emma de Caunes. Elle le rencontra en 2010 pendant le festival de Cannes. Une fois de plus, le producteur emploi le même stratagème. Il décide de convier Emma de Caunes a un dîner à Paris pour discuter d'une proposition de rôle dans l'adaptation d'une oeuvre au cinéma. C'est alors qu'il demande à l'actrice de le suivre dans sa chambre et utilise comme prétexte qu'il a oublié le nom de ce roman. Méfiante, elle préfère prendre comme excuse l'enregistrement d'une émission de télévision pour ne pas trop s'éterniser.
A force d'insister, Harvey Weinstein obtient gain de cause, Emma de Caunes le suit dans sa suite. Le producteur s'éclipse dans la salle de bain et ressort nu, le sexe en érection. Il lui propose de s'allonger et de se laisser faire. Emma de Caunes reste choquée mais tente de garder le contrôle : "j'étais pétrifiée, mais je ne voulais pas lui montrer, car je savais que plus il sentirait ma peur, plus il serait excité" explique-t-elle au New Yorker.
Elle réussit à sortir tant bien que mal de la chambre et doit subir les appels incessants d'Harvey Weinstein. Il la relance à plusieurs reprises et essaye de se racheter une conduite en lui proposant des cadeaux. Emma de Caunes ouvre les yeux sur sa situation qui n'est pas un cas isolé : "Il ne se cachait pas, vu sa façon de faire et le nombre de personnes concernées. Mais tout le monde avait peur de parler". Le silence est rompu, la parole est à l'accusé.