Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Selon le magazine Complément d’enquête, il serait des milliers en France. Des milliers de fantômes que l’on peut croiser dans des entreprises publiques comme la SNCF, la Poste et même à la télévision, et qui sont payés… à ne rien faire. Mais contrairement aux idées reçues, ce phénomène de "placardisation" des employés n’est pas pour les réjouir.
Souvenez-vous, il y a quelques temps, l’histoire d’un cadre supérieur de la SNCF payé pendant depuis douze ans 5 000 euros par mois à rester chez lui avait fait les gros titres. Le magazine de France 2 l’a retrouvé et a suivi Charles Simon dans son quotidien.
Il y aurait environ 300 personnes "placardisées" à la SNCF
On le voit par exemple autour d’une table au restaurant entre copains comme il en a l’habitude maintenant ou bien chez lui, seul depuis que sa femme est morte. Pour lui les journées sont un peu longues mais les 5 000 euros qu’il reçoit par mois lui ont permis de faire plusieurs voyages autour du monde, dont "douze" ou "quinze" à Madagascar.
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Mais comment un tel employé peut-il être payé autant à ne rien faire ? L’homme explique avoir été mis au placard par la direction de la SNCF en 2003 pour avoir dénoncé des fraudes internes à hauteur de 21 milliards d’euros concernant l’entreprise Geodis, une filiale du groupe dans laquelle il travaillait. Mise au courant, sa hiérarchie lui demande de quitter Geodis pour retourner à la SNCF mais ne l’affecte à aucun poste.
Depuis, l’homme ne se rend plus au travail et reçoit son salaire directement chez lui, régulièrement augmenté et parfois gratifié de… primes de vacances. Selon lui, ce "placard doré" serait le prix de la tranquillité pour la SNCF. Et il ne serait pas le seul dans l’entreprise ferroviaire : 300 personnes seraient dans son cas. De son côté, la SNCF assure faire le nécessaire pour recaser cet employé "ingérable".
Thomas, 59 ans, s'occupe comme il peut à son "travail"
Le magazine Complément d’enquête explique que la "placardisation" est devenue une méthode de management des entreprises qui ne peuvent pas licencier quelqu’un mais qui font tout pour le faire démissionner. Les journalistes de France 2 ont ainsi rencontré Thomas, un homme de 59 ans, qui part tous les matins à l’aurore. Mais sur place, depuis que ses relations avec son patron se sont dégradées, le préretraité arrive dans son bureau, sans rien à devoir faire.
Une souffrance pour l’homme qui se met à pleurer devant la caméra en arrivant devant l’administration publique où il "travaille". "Je me demande ce que je vais faire aujourd’hui, parce qu’a priori je n’aurais pas grand-chose à faire, et oui, les journées sont longues…" Tous les matins en arrivant au bureau, Thomas regarde ses courriels reçus : aucun, comme d’habitude ; son téléphone ? Personne ne l’appelle, à part deux personnes en un an, des personnes qui avaient composé le mauvais numéro…
"Quand vous n’avez pas de travail, vous n’existez pas pour les gens"
L’homme qui gagne 2 500 euros par mois et qui n’a aucune tâche à faire s’occupe comme il le peut, en regardant la météo ou des cartes aériennes sur Internet, ou bien en lisant… Le midi, comme tous les jours, tel un pestiféré, il va manger seul dans une brasserie la même chose : un jambon-beurre. "Quand vous n’avez pas de travail, vous n’existez pas pour les gens", lâche Thomas avec une voix pleine de sanglots.
Une question reste en suspens : pourquoi ne pas partir ? "Une démission me ferait perdre une partie de mes droits à retraite, je n’aurais pas le droit au chômage non plus, je me retrouverais sans revenus du jour au lendemain", explique-t-il. Alors, pour les deux ans qu’il lui reste avant la retraite, Thomas continue sa parodie de travail, tous les jours, sans faire une minute de plus.
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