La fin de semaine et le week-end du 7 décembre seront marqués par un net refroidissement des températures et un risque de chutes de neige sur une bonne partie du pays. Voici, d'après les prévisions de La Chaîne...
Planet : Que recherchent les investisseurs étrangers en France ?Denis Boulard* : "C’est difficile à dire, tout dépend des secteurs. D’une manière générale, on peut dire que les Coréens, les Saoudiens et les Qatari investissent davantage dans le luxe, tandis que les Chinois et les Russes ont une préférence pour le vin. Les Norvégiens et les Américains se tournent quant à eux plus facilement vers les entreprises du Cac 40. Mais bien évidemment rien n’est cloisonné et l’éventail des investissements qui attirent les étrangers est beaucoup plus large. Chacun a sa particularité et aucun n’est véritablement pris d’assaut par une nationalité en particulier.
Une chose est sûre : ils investissent en France parce qu’ils croient en son avenir. Aucune guerre civile ne menace la France, ce qui est rassurant pour les investisseurs.
Planet : Peut-on néanmoins parler d’ ‘invasion’ ?Denis Boulard : Non, je parlerai plutôt d’échange car nous sommes dans une économie mondialisée. La France investit à l’étranger et les étrangers investissent en France, ce qui crée une sorte d’équilibre.
Loin de constituer une invasion, ces investissements sur notre territoire constituent bien souvent une chance, une opportunité. Prenez l’exemple de ceux qui investissent dans nos villages. On entend dire qu’ils ‘arrivent en masse’ et ‘envahissent’ nos campagnes mais ce qu’on oublie de souligner c’est que grâce à eux des maisons sont retapées, évitant ainsi de tomber en ruines, qu’ils font travailler les petits commerçants et aident ces zones rurales à reprendre vie.
On entend aussi souvent que la France est ‘envahie’ par les investisseurs chinois, notamment dans le domaine du vin. Et c’est pourtant faux, en témoignent ces chiffres : sur 9 800 propriété viticoles recensées dans le Bordelais, seule une soixantaine leur appartient. Soit, 0,61% du total des châteaux !
Planet : Les ‘bijoux de famille’ de la France ne sont donc pas menacés ?Denis Boulard : Sur ce point, et tout comme les investisseurs étrangers, l’Etat est souvent critiqué à tort. On entend dire que c’est un ‘mauvais gestionnaire’ mais en réalité l’Etat veille sur le patrimoine de la France. A tel point qu’il est même frileux à s’en séparer : il redoute à chaque fois de vendre trop vite ou au mauvais prix. Du coup, les démarches sont longues et compliquées, ce qui refroidit considérablement les acheteurs étrangers. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que l’Etat demeure le plus gros propriétaire foncier de France et déclare 3,5 millions de mètres carrés vacants. En d’autres termes, 3,5 millions de mètres carrés pour lesquels il n’a aucune visibilité quant à l’usage qui en est fait. Ce sont les chiffres officiels, mais avec Fabien Piliu nous sommes arrivés au chiffre de 11 millions, soit trois fois plus que ce qui est déclaré…"
*Denis Boulard et coauteur de A qui appartient la France (éd. First)