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C’était supposé être la “mère des réformes”. Le président sortant, tout au long de l’exercice de son précédent mandat, a cherché à transformer le modèle de solidarité intergénérationnel français. Il a d’abord initié une grande phase de concertation avec les partenaires sociaux, gouverné alors par le Haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye. Après plus de deux ans d’échange, celui-ci a remisun rapport à l’exécutif, sur lequel Emmanuel Macron et Edouard Philippe souhaitaient baser leur action.
A l’origine, le projet du gouvernement consistait, à bien des égards, à renverser la table. Il s’agissait alors d’un projet de réforme systémique du régime des retraites, reposant notamment sur l’alignement de tous les anciens régimes spéciaux sur le régime général. Un nouveau système de décompte des droits, organisé autour du point, devait remplacer le trimestre de cotisation. Mais face à la forte contestation engendrée par une telle proposition et compte tenu de la crise sanitaire, le chef de l’Etat a préféré reculer.
Emmanuel Macron : quelle réforme des retraites entend-il mener, désormais ?
Emmanuel Macron, en ne réformant pas le modèle de solidarité inter-générations à la française, fait figure d’exception. Il est le seul président, depuis 1981, à ne pas avoir engagé de nouveau chantier sur la question des retraites au cours de son mandat, rappelle Le Figaro. Pour autant, le candidat à sa propre succession n’a pas renoncé. Au contraire.
Ce qu’Emmanuel Macron n’entend plus faire, cependant, c’est la transformation systémique du modèle de retraite. Il espère, en revanche, pouvoir mener à bien une réforme paramétrique (comprendre : jouer sur les paramètres du système actuel pour dégager des économies et améliorer temporairement la viabilité du système plutôt que d’en revoir l’intégralité). Il s’agit, cette fois, de relever l’âge légal de départ à 65 ans.
Si ce nouveau projet est mené à bien, les Françaises et les Français devraient donc travailler quatre mois de plus que la génération précédente à compter de l’entrée en vigueur de la réforme, jusqu’à atteindre un nouvel âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans en 2027. Le président sortant prévoit alors une “clause de revoyure”, qui permettrait de pousser jusqu’à 65 ans.
Retraite : combien d’années faudrait-il travailler en plus si Macron passe dimanche ?
En l’état actuel des choses, l’âge légal de départ est fixé à 62 ans pour toute carrière standard, c’est-à-dire qui ne fait pas l’objet de dispositif de retraite anticipée pour carrière longue ou travail pénible. Le cas échéant, il est possible de partir plus tôt, parfois avant 60 ans. De tels dispositifs, a fait savoir Emmanuel Macron, pourraient être conservés quand bien même il faudrait sans doute les adapter.
Dans les faits, cependant, il importe de rappeler que les Françaises et les Français ne partent pas à 62 ans. En moyenne, explique Notre Temps sur son site, les femmes liquidaient leurs droits à 62 ans et 5 mois en 2019 quand les hommes le faisaient aux alentours de 61 ans et 9 mois.
Pour les seuls salariés du privé, c’est-à-dire sans tenir compte des résidents étrangers ou des agents de la fonction publique, l’âge moyen de départ à la retraite remonte. Il passe à 62 ans et 6 mois pour les hommes et se hisse à 63 ans pour les femmes. Enfin, en ne prenant en compte que les travailleuses et les travailleurs ne pouvant pas bénéficier d’un âge de départ anticipé, ces moyennes remontent encore à 63 ans et 6 mois pour les hommes ainsi que 63 ans et 4 mois pour les femmes.
En théorie, certains travailleurs semblent déjà fournir tout ou partie de l’effort déjà demandé par Emmanuel Macron. A ceci près qu’ils travaillent plus que nécessaire aujourd’hui… Pour pouvoir atteindre le nombre de trimestres nécessaire pour prétendre au taux plein. Dès lors, il est probable que les Françaises et les Français continuent à exercer plus longuement que strictement demandé pour ne pas souffrir une décote.
La réforme des retraites est-elle nécessaire ?
L’exécutif assure de la nécessité de réformer le système de retraite. Il en va, expliquait le Premier ministre sur RTL, de la survie du modèle à la française. “Il y a problème de déficit des retraites. Si nous ne faisons rien, le risque, c’est que les pensions diminuent”, a ainsi insisté Jean Castex, le 12 avril dernier, comme le rapporte Libération. A l’occasion du débat qui l’opposait à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a dit que la réforme des retraites lui permettait de financer des progrès sociaux.
Pourtant, souligne encore le quotidien marqué à gauche, les perspectives actualisées du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), sont loin d’être aussi dégradées qu’elles ne pouvaient l’être en 2021.