Ségolène Royal ne lâche rienAFP
"Encombrante", "épouvantable"… Les adjectifs ont fusé récemment dans la presse pour évoquer Ségolène Royal, actuelle ambassadrice des pôles. Et pour cause, l'ancienne ministre n'hésite pas à s'exposer médiatement. Avec quelle ambition ?

Enfin libre de s’exprimer ? Depuis novembre, Ségolène Royal n’hésite plus à multiplier les sorties médiatiques, avec notamment ce reportage photo que lui consacrait Paris Match un mois avant Noël. L’ancienne ministre de l’Écologie devenue ambassadrice des pôles se met en scène et prend la pose avec des rennes.

Depuis qu’elle n’officie plus sous le gouvernement de François Hollande, la candidate de 2007 à la présidentielle a la parole plus libre et n’hésite pas non plus à défendre son bilan et fustiger son successeur. Glyphosate, part du nucléaire, gestion des territoires à énergies positives pour la croissance verte… Ségolène Royal monte au créneau au risque d’en crisper certains, dont Nicolas Hulot. Si son cabinet assure qu’il "ne souhaite faire aucun commentaire sur Mme Royal", le ministre verrait "rouge", selon Le Monde. Certains autre membres du gouvernement ne la portent pas non plus dans leur coeur. "Elle est épouvantable", s’est ainsi écrié l’un d’entre eux, comme le relevait Le Parisien.

L’ancienne ministre n’a visiblement que faire de ces remarques et déclarait d’ailleurs dans Paris Match : "Ils ne m'enlèveront pas ma bonne humeur. Avec tout ce que j'ai vécu, je n'ai plus rien à prouver, dont acte sur le terrain. Au mois de janvier, Ségolène Royal est passée à Bagnères-de-Bigorre, à Gerde, à Barcelone pour une conférence sur le changement climatique mais a aussi rencontré le ministre de l’Écologie norvégien lors de la conférence ArticFrontiers.

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"Ségolène Royal travaille pour Ségolène Royal"

Si son poste d’ambassadrice effectué de manière pro bono, ne lui donne pas vraiment d’autorité, Ségolène Royal a donc choisi l'action et sa médiatisation pour continuer de faire entendre ses idées. D’ailleurs dans les couloirs du ministère de l’Écologie, ses sorties sont plutôt analysées sous l’angle de l’agenda politique. "Ségolène Royal est une politicienne. Son implication dans la cause écologique est évidemment sincère, mais Ségolène travaille avant tout pour Ségolène", nous confie-t-on.

Forte d'une carrière politique de plus de 30 ans, l'ambassadrice a déjà prouvé qu'elle avait de la ressource. Lionel Jospin la case à la Famille entre 2000 et 2002, sans s'imaginer que cinq ans plus tard elle sera la candidate du PS à l'élection présidentielle. Si elle ne rechignerait pas à rentrer à nouveau au gouvernement, d'autres lui prêtent des ambitions différentes... Selon Le Point, au cours d’une réunion de Démocratie vivante, le club des macronistes de gauche, elle aurait confié viser la Mairie de Paris en 2020. "Elle a vraiment ça en tête. S'occuper du pôle Nord, ça va deux minutes", a même confié un proche… Dans Le Parisien, elle jure le contraire et n’exclut pas de reprendre sa lettre d’avocat. La Lettre de l’Expansion la voit bien en revanche dans le privé et suggère qu’elle serait en revanche l’un des noms évoqués pour reprendre le poste de Gérard Mestrallet à la tête d’Engie. 

En attendant, Ségolène Royal devrait prochainement lancer son ONG, Désir d’avenir pour la planète, en écho à son programme de 2007. Un indice pour la suite ?