
“Qui m’appelle encore ?”, vous êtes-vous sûrement demandé, en voyant un énième numéro inconnu tenter de vous joindre. Voici comment savoir qui est au bout du fil sans décrocher, en quelques secondes !
Il tient à son statut de président du pouvoir d’achat. Déjà avant le début de sa seconde mandature, Emmanuel Macron multipliait les mesures pensées pour préserver le niveau de vie des Françaises et des Français face à une inflation sans cesse plus élevée. Du fait de la guerre en Ukraine, mais aussi de la crise sanitaire et des réponses qui y ont été apportées ainsi que de conditions climatiques spécifiques, les pénuries et les difficultés d’approvisionnements se sont succédé. Les prix des biens de grande consommation ont progressé, parfois de façon exponentielle, comme a d’ores et déjà eu l’occasion de le souligner Planet. Conscient de cet état de fait, l’exécutif présentait récemment deux textes de loi ayant trait au pouvoir d’achat. Ils ont été débattus "âprement", fait savoir TF1 sur son site d’information. Mais pourquoi s’opposer à des mesures visant simplement à gonfler les revenus des populations mises à mal par l’inflation ? Explications.
Les textes portés par la majorité présidentielle comportent un panel de mesures spécifiques, pensées pour soutenir le pouvoir d’achat des Françaises et des Français. Parmi celles-ci figurent notamment les coups de pouces suivants :
Pour une partie de la gauche, qui s’oppose à certaines des mesures évoquées, le problème vient notamment du fait que l’exécutif refuse d’envisager des hausses de salaires. Explications.
Difficile de ne pas agir face à la flambée des prix. D’après Alternatives Économiques, cependant, la réponse formulée par l’exécutif laisse à désirer : d’abord parce qu’elle est mal motivée (il est ici question d’opportunisme électoral, entre autres) et ensuite parce qu’en dépit des efforts réalisés, ils sont assez mal répartis et donc forcément coûteux. De plus, insistent nos confrères, toutes les solutions envisagées sont focalisées sur le court terme et ne permettent donc pas d’espérer une progression des revenus des Françaises et des Français à l’avenir.
“Pour les travailleurs, la hausse des salaires présente un intérêt évident : elle est permanente. Un employeur ne peut pas revenir dessus après l’avoir décidée. Une prime, en revanche, rien ne permet d’affirmer qu’elle sera reconduite. Elle est fonction des résultats de l’entreprise, entre autres éléments. Le jeu n’est donc pas le même”, explique d’entrée de jeu l’économiste Jacques Bichot. Le fond du problème, qui nourrit la critique, repose donc sur l’incapacité des indemnités et des primes désirées par le gouvernement a durablement améliorer le quotidien des travailleuses et des travailleurs.
“N’oublions pas non plus que la plupart des primes, comme c’est le cas de la prime Macron, ne sont pas porteuses de droits sociaux. Très concrètement, cela veut dire qu’elle ne permet pas d’acquérir de nouveaux droits à la retraite, contrairement à une augmentation”, poursuit d’ailleurs l’ancien membre du Conseil Économique.
Ceci étant dit, souligne l’expert, il faut aussi poser la question de la faisabilité des mesures. “Les primes et les indemnités ont l’avantage d’être honnêtes, réalistes”, juge-t-il.
L’autre volet à mentionner, c’est le contrôle des prix prévu par les députés de la majorité présidentielle. Concrètement, ceux-ci envisagent de passer par le maintien (sinon l’amélioration) de la ristourne sur le prix du litre de carburant ou le bouclier tarifaire initialement brandi par Jean Castex. Une bien mauvaise idée, d’après Jacques Bichot.
“Ce n’est pas une politique viable. C’est l’option du clinquant, du visible. Il fallait faire quelque chose qui frappe les esprits, que tout le monde repère et que tout le monde comprend”, observe d’abord l’économiste, pour qui le problème relève de la difficulté à fermer le robinet après l’avoir ouvert. “Nous allons faire face, le moment venu, à un formidable jet de récriminations”, estime-t-il.
Et lui de rappeler que toute politique de contrôle des prix entraîne, in fine, une impossibilité à gonfler les salaires. “Quand une entreprise ne peut pas choisir ses prix, elle ne peut pas non plus s’accroître et donc augmenter les salaires”, souligne-t-il.