A l’approche du réveillon de la Saint-Sylvestre, le beau temps sera-t-il au rendez-vous ? Soleil, pluie, neige… Découvrez les dernières prévisions pour les fêtes.
Ce mercredi 12 octobre, Emmanuel Macron était l'invité exceptionnel de L'Évènement, la toute nouvelle émission politique de France 2. Face à la journaliste Caroline Roux, le président de la République s'est exprimé sans détour sur les sujets brûlants du moment dont la guerre en Ukraine, la menace nucléaire et la crise énergétique.
Au cours de cet entretien qui a duré près d'une heure, le chef de l'Etat a longuement évoqué le conflit entre la Russie et l'Ukraine qui est entré dans "une phase inédite". Il en a profité pour réaffirmer son soutien à l'Ukraine "dans sa résistance sans participer à la guerre". "Nous ne voulons pas de guerre mondiale. Il faut être responsable et c’est aussi ça protéger les Français", a-t-il déclaré. Il est notamment revenu sur les renseignements et les livraisons d'armes aux Ukrainiens. Il a assuré que l’aide militaire apportée à l’Ukraine ne met pas en péril la sécurité de la France.
Sur les "buts de guerre", le président a fait entendre sa différence avec l'Ukraine, qui veut retrouver ses frontières de 1991, et donc reprendre la Crimée, annexée unilatéralement par Moscou en 2014, et les territoires du Donbass. Selon lui, la solution ne peut pas être que militaire et passera par une négociation, dès que Kiev y sera disposé. Quant à la menace nucléaire, Emmanuel Macron a évoqué le sujet : "La Russie est un état doté, comme la France. Il y a une règle simple. On a une doctrine : la dissuasion fonctionne, mais ensuite, moins on en parle, moins on agite la menace, plus on est crédible".
Crise énergétique : Emmanuel Macron milite pour une refonte du marché européen
A propos des répercussions de la guerre sur les prix de l'énergie et notamment ceux du gaz dans l'Union européenne, le chef de l'État a défendu sa stratégie, militant une refonte du marché européen de l'énergie. Ce dernier a déroulé un plan en trois étapes : "Un : convaincre les opérateurs de baisser le prix. Deux : mettre en place un mécanisme qui consiste à mettre un plafond sur le prix du gaz qu'on utilise pour produire notre électricité". Trois, enfin, "obtenir un changement du marché de l'intérieur". Il a également estimé que "l'Europe a été trop dépendante du gaz russe. Environ 40% du gaz qu'on achetait venait de Russie, aujourd'hui c'est 7,5%."
Pénurie de carburant : un retour à la normale "courant de la semaine qui vient" selon Emmanuel Macron
Concernant la pénurie de carburant, Emmanuel Macron a déclaré que le retour à la normale interviendrait "courant de la semaine qui vient". Il a tenu à souligner que cela n'a rien à voir avec la guerre en Ukraine. Le président de la République a précisé qu'il s'agit d'un conflit social qui concerne deux entreprises, Total et Esso-ExxonMobil, qui ont fait des "profits importants". Il a appelé au dialogue social, ainsi qu'à la responsabilité des différents acteurs. "C'est important que la direction se remette autour de la table et que les syndicats le fassent, et qu'il n'y a pas de jusque boutistes" "Je suis pour la négociation, jamais pour le blocage" a déclaré le chef de l'Etat. Et d'ajouter : "J'ai une pensée pour nos compatriotes qui font des queues au milieu de la nuit pour trouver de l'essence". En revanche, si le dialogue social n'aboutit pas, il a fait savoir qu'il n'hésitera pas à réquisitionner.
Ouganda, Arménie, Iran, réformes... Les déclarations d'Emmanuel Macron sur les autres sujets
Emmanuel Macron s'est aussi exprimé sur différents sujets. Alors que la question du réchauffement climatique est abordé dans le débat, le chef de l'Etat a annoncé que la France ne soutient pas le projet de forage de TotalEnergies en Ouganda. Pour rappel, ce projet a pour but de créer un gigantesque oléoduc devant acheminer du pétrole jusqu'en Tanzanie. Cependant, le groupe est accusé de ne pas prendre en compte les potentiels dégâts environnementaux liés à ce projet. "La priorité des priorités pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est de sortir du charbon. C'est le coeur de l'effort", a-t-il estimé.
Emmanuel Macron a répondu à la lettre de l'écrivain Sylvain Tesson qui évoque l'agression de l'Arménie par l'Azerbaïdjan. "L'Arménie est un pays avec lequel nous avons un lien unique", a indiqué le président. "L’Arménie a d’abord subi une guerre il y a deux ans par l’Azerbaïdjan. Au mois de septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une nouvelle offensive. Nous l’avons clairement condamné, le premier ministre Pashinyan est venu à Paris. La France a permis la convocation du premier ministre d’Azerbaïdjan et d’Arménie à Prague".
Le chef de l’Etat s'est exprimé sur les vagues de protestations qui secouent l'Iran depuis près d'un mois. Il condamne les répressions menées par le régime iranien et a fait part de son "admiration" pour les "femmes" et les "jeunes" qui manifestent depuis le 16 septembre, suite à la mort de Mahsa Amini, survenue trois jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran. Cette étudiante iranienne de 22 ans avait été arrêtée et incarcérée dans un commissariat pour un voile mal ajusté. Selon ses proches, elle aurait été victime de mauvais traitements.
Face aux diverses crises, le président a insisté sur le fait que la France resiste mieux que ses voisins. "La récession sera là chez beaucoup de nos voisins. Nous, nous allons tenir l'année prochaine. Et nous devons continuer de faire les réformes, d'investir et d'être unis", a-t-il estimé. "Nous avons un cap. Et donc, nous résistons face aux crises. Ce cap, c'est quoi ? C'est d'être cette grande nation, indépendante, dans une Europe plus forte, qui réussira à bâtir la neutralité carbone en créant plus d'emploi et en finançant la justice sociale", a-t-il conclu.
Emmanuel Macron sera de nouveau invité dans l'émission le 26 octobre prochain pour évoquer "les urgences françaises", plus particulièrement sur la sobriété énergétique et les dossiers des retraites.
[Dernière mise à jour à 22h15]