De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Nathalie Loiseau face aux polémiques : la "Blitzkrieg positive"
Une polémique de plus au tableau de la candidate LREM à moins de 20 jours du scrutin du 26 mai. Lundi soir, lors de la visite du Mémorial de Caen, Nathalie Loiseau a provoqué une nouvelle controverse, lorsqu’elle a parlé de "Blitzkrieg positif". Ce terme signifiant "guerre éclair" en allemand, était utilisé lors de la 2 nd guerre mondiale par les nazis qui ne souhaitait pas s’enliser dans une guerre longue. Il s’agit d’une tactique militaire offensive, où sont concentrés des armements tels que des chars, avions et artillerie sur un front réduit. Cela crée une brèche dans la défense et permet donc à l’ennemi de manœuvrer librement.
Si l’évocation de cette technique lui a valu les foudres de la classe politique, ce n’est pourtant pas elle qui s’en est saisi la première, mais le journaliste de l’Obs, Alexandre Le Drollec. En effet, il a demandé à Nathalie Loiseau si cela faisait partie de sa stratégie de campagne. Un terme qu’elle a donc repris lorsqu’elle a répondu à sa question. Ce terme aurait été utilisé en off par l’équipe de campagne de la candidate LREM.
Un mot apparemment courant en politique, qu’elle n’est pas la seule à avoir utilisé. Lors d’un grand oral devant des patrons en novembre 2016, François Fillon a parlé de "deux ou trois ministres chargés des réformes, l’économie et les finances et le travail pour l’essentiel, qui arrivent avec des textes prêts, et dans une forme de Blitzkrieg", relate Libération. C’est également le cas de Luc Carnouvas, un soutien de Manuel Valls, qui la même année a indiqué que "la primaire a été conçue à la base pour qu’un Président sortant puisse se refaire rapidement. Alors quoi que les uns et les autres aient pu faire avant, ce qui va compter ce sera la campagne Blitzkrieg du 3 au 19 janvier". Edouard Philippe y a également eu recours quand il était maire du Havre. Lors de la lutte pour la présidence de l’UMP face à Alain Juppé, il a déclaré que "Sarkozy était persuadé qu’il réussirait une forme de Blitzkrieg."
Pour Daniel Cohn-Bendit, il s’agit de "quelque chose d’horrible, qui avait anéanti des populations". "On n’a pas le droit d’employer n’importe quel vocabulaire", a-t-il déclaré sur le plateau de France 2 relate Le Parisien. Son entourage évoque par ailleurs une "polémique ridicule".
Nathalie Loiseau, ancienne militante extrême-droite ?
Deux semaines auparavant, Nathalie Loiseau était déjà au coeur d’une polémique. En effet, Médiapart a révélé qu’en 1984, la candidate LREM pour les européennes, alors étudiante à Science Po Paris, figurait sur une liste d’extrême droite. Si elle a fini par reconnaitre une "erreur de jeunesse" et n’avait "pas perçu" la couleur politique de ce syndicat, cela a suffi à susciter le débat durant plusieurs jours auprès de ses adversaires.
"On a le droit de changer d’avis, mais, pour une formation politique qui fait toute sa com autour de l’idée qu’elle constitue le rempart face à l’extrême droite, ça fait drôle… ", a déclaré Ian Brossat. "Comment mettre en scène cette espèce de discours moralisateur qui voudrait opposer d’un côté les discours progressistes aux populistes quand soi-même on a eu ce type d’engagement dans sa jeunesse ?", avait dénoncé François-Xavier Bellamy sur Radio Classique.
La tête de liste de la France Insoumise, Manon Aubry a annoncé sur son Twitter qu’il n’était "pas surprenant" que Nathalie Loiseau "ne veuille débattre qu’avec" ce dernier. "Cela doit lui rappeler sa jeunesse !".
Nathalie Loiseau a tenu à défendre son engagement contre le Rassemblement national : "j’entends certains aujourd’hui me prêter une proximité avec l’extrême droite. C’est révoltant. C’est le contraire de ma vie et de mon engagement depuis trente-cinq ans", avait-elle déclaré sur Twitter.
Pour son équipe de campagne, il s’agissait d’ailleurs d’une histoire "complètement tirée par les cheveux". "La lutte contre l’extrême droite est une constante du parcours de Nathalie Loiseau. II n’y a jamais eu la moindre ambiguïté sur son engagement", a affirmé Stanislas Guerrini.
Nathalie Loiseau : sa bande dessinée sur l'Europe très décriée
Pas le temps de souffler pour Nathalie Loiseau. Une nouvelle polémique est arrivée une semaine plus tard. Sa bande dessinée qui explique l’Union européenne (UE) aux enfants est accusée de banaliser l’homophobie. Elle présente l’UE comme étant "unie dans la diversité" et cite l’exemple du mariage homosexuel, autorisé par certains Etats, mais "même pas en rêve" en Pologne. Les réactions ne se sont pas faites attendre. "Qu'apprenons-nous à nos enfants ? Que l'homophobie est culturelle ? Qu'il faut la tolérer chez nos voisins ?", s'est d'ailleurs indigné le co-président d’Urgence Homophobie.
"Triste baffe aux personnes LGBT de toute l'Europe qui veulent l'égalité", déclarait pour sa part Boris Vallaud, député PS.
Une réaction qui correspond d'ailleurs à celle du patron du PS, Olivier Faure, qui s'est exprimé sur Twitter "Cette démonstration absurde marche avec tout ? L'IVG ? L'accueil des réfugiés ?", a-t-il souligné.
Une polémique contre laquelle la candidate LREM s’est de nouveau défendue sur ce même réseau social. "Je ne vous ai pas attendu pour lutter contre l'homophobie, soutenir le mariage pour tous comme la PMA pour toutes et contester les choix polonais". "Ces attaques ne vous grandissent pas", a-t-elle répondu à Boris Vallaud.
Elle a également affirmé à Guillaume Mélanie que "décrire la Pologne telle qu'elle est ne veut pas dire qu'on l'approuve" et ajouté que "L’homophobie de Jaroslaw Kaczynski, qui désigne les LGBT comme une menace contre la Pologne, est en réalité une menace contre les valeurs de l’Europe. Ne laissons pas l’obscurantisme gagner en Europe".
Quand Nathalie Loiseau se comparait à une "romanichelle"
Le même jour, une deuxième polémique surgit. Sur le plateau de France Culture, Nathalie Loiseau parle de du manque d'hospitalité auquel elle a du faire face en devenant présidente de l’Ecole Nationale d'Administration.
"Je n'ai pas été accueillie avec des fleurs en n'étant pas ancienne élève de l'ENA, femme et moins de 50 ans. J'avais l'impression d'être une romanichelle quand je suis arrivée à la tête de l'ENA" a- t-elle déclaré. Ce qui n’a pas manqué d’indigner auditeurs, internautes et politiques. Ian Brossat, tête de liste du parti communiste a dénoncé un "rempart à l'extrême droite, manifestement construit en carton-pâte."
"Il y a des mots maladroits et évidemment on préférait ne pas avoir à commenter les petites phrases", tempérait cependant Amélie de Montchalin, secrétaire d’Etat chargée des Affaires européennes, sur le plateau de "08h30 Cadet-Dély" le 30 avril dernier.