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Le jeudi 16 mars, la Première ministre Elisabeth Borne engageait la responsabilité de son gouvernement dans le cadre de l’application de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, faisant ainsi passer le texte de la réforme des retraites en force. Suite à quoi une motion de censure était déposée par le groupe parlementaire LIOT, et soumise au vote le lundi 20 mars. À l’issue du vote, le verdict tombe : le gouvernement n’est certes pas renversé, mais Elisabeth Borne a échappé de très près à une motion de censure : seules 9 voies favorables à la motion manquaient à l’appel.
Depuis, le gouvernement français se trouve plus fragilisé que jamais depuis l’entrée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Face aux revendications des syndicats, derrière lesquels se rangent une majorité des Français concernant le retrait de la réforme tant décriée, l’exécutif continue à faire la sourde oreille. Le 22 mars, Emmanuel Macron prenait la parole au journal de 13 heures de TF1 et France 2, un entretien durant lequel le président a réaffirmé la fermeté de sa position.
Un gouvernement qui vacille : Elisabeth Borne tiendra-t-elle le coup ?
Au cours de cette interview, le chef de l’État s’est, entre autres, prononcé au sujet de l’avenir de celle qui cristallise les rancœurs des Français à ses côtés au sein du gouvernement. Lui posant un ultimatum à mots couverts selon certains, il l’a chargée de trouver une majorité pour son camp à l'Assemblée nationale, comme le rapportent nos confrères du Huffington Post.
Elisabeth Borne a donc, en conséquent, commencé son démarchage auprès des groupes et partis les plus proches du parti présidentiel : à savoir, la droite traditionnelle.
Premières tentatives de rapprochement à droite : tout laisse présager un échec
Emmanuel Macron a donc appelé sa Première ministre à procéder à un "élargissement" afin d’obtenir une majorité au sein de l’Assemblée nationale. Son regard s’est naturellement porté vers Les Républicains, parti dans les rangs duquel ils étaient nombreux à vouloir voter en faveur de la réforme des retraites. Le président du parti, Eric Ciotti, a immédiatement pris la parole, excluant toute possibilité de rejoindre une majorité présidentielle.
Il a invoqué le fait que, au lendemain des dernières élections législatives, il n’en avait pas été question, ni de son côté, ni de celui du président, et que les données du problème n’avaient pas changé depuis. Il se considère donc comme faisant partie de l’opposition à la macronie. À partir du lundi 3 avril, Elisabeth Borne doit s’entretenir avec les groupes parlementaires et partis de l’opposition . Des discussions qui, à en croire la position d’Eric Ciotti, auront probablement du mal à aboutir.
La cheffe du gouvernement se trouve donc dans une situation extrêmement périlleuse. Elle a donc promis symboliquement ne plus avoir recours au 49.3 à l’avenir… sauf pour les projets de loi budgétaire.
Elisabeth Borne veut tourner la page : passer outre le 49.3 et la réforme des retraites
Face aux mobilisations qui ne tarissent pas, le gouvernement veut tout faire pour tourner la page de la réforme des retraites, qu’il continue de qualifier de non-négociable. Alors qu’elle y a déjà eu recours plus de 10 fois depuis son entrée à Matignon, Elisabeth Borne promet donc de ne plus utiliser le 49.3 à l’avenir, mis à part pour les questions de textes budgétaires. Elle signerait ainsi un aveu d’échec, risquant de faire perdre le peu de légitimité dont bénéficie la réforme, comme le rapportent nos confrères de l’Opinion.
A peine 48 heures avant cette promesse, le ministre du Travail Olivier Dussopt déclare au micro de BFMTV : "Nous aurons peut-être à réutiliser le 49.3". De quoi remettre de l’huile sur le feu, à 4 jours à peine d’une énième journée de mobilisation interprofessionnelle pour laquelle un nombre inédit de Forces de l’ordre sont mobilisées, comme l’a annoncé Gérald Darmanin d’après Reuters.