Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
"L'exemple à ne pas suivre est celui de Sarkozy", affirme sans ambages cet homme qui "a l'oreille de l'Elysée", interrogé par le journal suisse Le Temps. Le Courrier international s'en fait d'ailleurs l'écho. Et d'après lui, l'ancien patron de la droite "s'est plombé en gardant François Fillon à la tête du gouvernement durant sa présidence, entre 2012 et 2017". Un scénario qui, à ses yeux au moins, devrait considérablement inquiéter le chef de l’État.
Certes, le président compte d'ores et déjà de nombreux rivaux. A droite, il doit se méfier des Xavier Bertrand et consorts, tandis qu'à gauche c'est le spectre de Bernard Cazeneuve qui plane parfois. Sans oublier, évidemment, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui aurait déjà commencé sa campagne électorale d'après Le Point. Et pourtant, la vraie menace pourrait venir de nul autre qu’Édouard Philippe.
Comment faire pour se séparer du Premier ministre sans fragiliser le président de la République ?
"Il ne faut pas virer Édouard Philippe. Il faut le remplacer sans crise. S'il redevient maire du Havre après le second tour des municipales, l'occasion sera parfaite. Espérons juste qu'elles n'auront pas lieu trop tard", explique encore l'intervenant questionné par Le Temps. Il souligne combien Nicolas Sarkozy a "peu à peu perdu l'initiative". "Sa force, qui était de tenir tête à l'administration, s'est émoussée devant la résistance de Matignon. Aujourd'hui, c'est le même scénario...".
Il faudra donc, insiste-t-il, permettre un divorce qui ne saurait être dommageable pour Emmanuel Macron, quand bien même celui-ci s'avère aujourd'hui largement fragilisé par une succession de crises sociales, sanitaire, et bientôt économique.
"L'entourage du Premier ministre tient toujours, en France, les rênes de l'Etat. C'est par lui que tout passe, même si la décision ultime ne lui appartient pas. Problème : Macron a réalisé, avec la crise du Covid, qu'il est en train de perdre les leviers de commande", affirmait d'ailleurs Frédéric Dabi, politologue pour l'IFOP, en mars 2020.
Édouard Philippe, le nouveau visage de l’État ?
"La crise du Covid-19 a définitivement convaincu Édouard Philippe que Macron est mal entouré", explique d'abord un parlementaire issu des rangs de La République en Marche (LREM). Résultat, estime-t-il, le Premier ministre "s'est persuadé que l’État c'est lui".
Force est de constater, pourtant, que le président de la République et son chef de gouvernement ne pourraient être plus différents. Le premier, assure Alain Duhamel dont les propos sont repris par Le Courrier international, "aime le risque", tandis que le second "préfère la méthode". "L'un choisit de s'exposer, l'autre préfère exposer", poursuit-il. Un avis partagé par d'autres élus de la majorité.
"Le Premier ministre est un chef d'équipe. Il met tout le monde au carré. Le président, en vrai libéral, aime fédérer les initiatives individuelles. Au risque de la confusion", analyse en effet un sénateur LREM.
Pourquoi avoir choisi Édouard Philippe ?
Une chose est sûre, poursuit le titre de presse. Édouard Philippe n'a pas toujours été perçu par l’Élysée comme une véritable menace. S'il a été appelé au poste de Premier ministre, c'est précisément parce qu'Emmanuel Macron le pensait capable de servir ses intérêts.
Le président cherchait en vérité un chef de gouvernement "qui puisse cocher trois cases", explique Le Courrier international. D'abord, la compétence, mais aussi la loyauté... et finalement la capacité à miner autant que faire se peut la droite de gouvernement. Trois taches qu'aura aisément rempli Édouard Philippe.
Qui pour éloigner la menace de Matignon ?
« Il faut quelqu'un position plus social et territoire, capable de diriger une large majorité, comme on le répète depuis deux ans. Quelqu'un de solide et d'authentique », assurait récemment l'un des démissionnaires de La République en Marche qui envisageait aussi le remplacement d'Édouard Philippe.
D'aucuns évoquent donc le nom d'un certain Jean-Yves Le Drian. Mais la situation paraît complexe. "Même s'il fut ministre de la défense, son blindage n'est pas à toute épreuve. Pire : lui aussi trouvent souvent que l’Élysée, version Macron, est rempli d'amateurs" poursuit l'élu...