De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Elle était discrète, il était connu de tous les Français. Charles et Yvonne de Gaulle ont formé le premier couple présidentiel de la Ve République et ont marqué les Français par leur attachement à leur pays. Près de 80 ans après son appel du 18 juin 1940, Charles de Gaulle est le sujet d’un film qui sortira au mois de mars prochain. Le long-métrage de Gabriel Le Bomin, qui vient de dévoiler sa bande-annonce, s’intéresse particulièrement au rôle du général de Gaulle pendant la Seconde guerre mondiale et à son départ pour Londres, où il a fondé la France Libre. Les premières images dévoilées montrent également sa relation avec son épouse Yvonne, qui l’a rejoint en Angleterre avec leurs enfants au lendemain de son appel à la résistance. Mariés pendant 49 ans, Yvonne et Charles de Gaulle ont tout partagé, des souffrances de la guerre aux dorures du palais de l’Elysée.
Yvonne et Charles de Gaulle : un couple lié par un de ses enfants
Charles de Gaulle a épousé Yvonne Vendroux en avril 1921. Un beau parti pour celui qui était alors capitaine puisque, comme l’explique Frédérique Neau-Dufour dans son livre Yvonne de Gaulle, Charles de Gaulle a alors écrit à un ami qu’il "épous[ait] les biscuits Vendroux". De leur union sont nés trois enfants, un garçon, Philippe et deux filles, Elisabeth et Anne. La benjamine, qui a vu le jour en 1928, était porteuse d’une trisomie 21, alors une énigme pour la médecine.
Déjà parents de deux enfants, ils ont alors fait un choix courageux pour l’époque en décidant de la garder auprès d'eux. Comme l’explique France 2 dans un numéro de 13h15 le dimanche, les enfants porteurs d’une trisomie 21 étaient, à l’époque, cachés dans des hôpitaux, loin de leur famille. Cette enfant a soudé leur couple car, ensemble, ils ont tenté de l’éveiller, de la faire progresser en s’adaptant à son rythme. La naissance de leur fille a constitué une épreuve qu’ils ont traversée ensemble, comme les suivantes.
Yvonne et Charles de Gaulle : un amour discret mais fort
Interrogée par France 2, la petite-fille de Charles de Gaulle expliquait alors sur la jeune Anne : "On a dit que cela avait donné beaucoup de force à mon grand-père et je pense que c’est vrai. C’était quelqu’un de très croyant et je pense que cette enfant très particulière l’a peut-être aidé à se battre encore plus pour la France dans ses moments difficiles".
Malgré leur retenue en public et leur vouvoiement, Charles et Yvonne de Gaulle semblaient très amoureux. Comme en témoignent des lettres diffusées dans le reportage de France 2, toute sa vie, le général a surnommé son épouse "ma petite femme chérie" et se désignait comme son "pauvre mari". Pour Yvonne Vendroux, Charles de Gaulle était une évidence : quelques jours seulement après leur rencontre, elle expliquait à ses parents que "ce sera lui, ou personne". C’est cet amour qui l’a poussée à suivre son mari pendant cinquante ans, afin qu’il réalise ses ambitions.
Yvonne et Charles de Gaulle : une femme qui a suivi les ambitions de son mari
Elevée dans une famille bourgeoise, Yvonne de Gaulle a renoncé à de nombreuses choses pour son mari, notamment en le rejoignant à Londres avec leurs enfants. Toute sa vie, elle est restée dans l’ombre de celui qui avait quitté la France pour mieux la défendre. Pour lui, elle s'est pliée au jeu des caméras pour qu’il soit légitimé dans son rôle de chef de la France libre. La guerre terminée, alors que Charles de Gaulle entamait ce qu’il a appelé sa "traversée du désert", elle était heureuse de vivre dans leur maison de Colombey-les-Deux-Eglises, où elle se sent bien.
Pourtant, en 1958, treize ans après la guerre, le général a été élu président de la République et celle qu’on surnomme "Tante Yvonne" s'est pliée une nouvelle fois à son ambition. Comme l’explique Libération, à l’annonce de cette nouvelle vie, Yvonne de Gaulle aurait déclaré : "Désormais, il va nous falloir vivre en meublé". A 58 ans, elle est devenue Première dame et aurait sans doute préféré une vie loin de la politique mais, ne l’imaginant pas sans son mari, elle l’avait suivi une nouvelle fois. Douze ans plus tard, le 9 novembre 1970, le couple devait se dire adieu avec la mort du général. Son épouse le rejoint exactement neuf ans plus tard, le 8 novembre 1979. Ils sont enterrés ensemble à Colombey-les-Deux-Eglises, au côté de leur fille Anne, leur lien indéfectible.