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- 1 - Législatives : le début du renouveau de la gauche ?
- 2 - Union populaire : la mort annoncée du Parti socialiste ?
- 3 - Rassemblement de la gauche : quel a été le chemin de l'union ?
- 4 - NUPES : comment gouverner ensemble ?
- 5 - Mélenchon : "Ce serait normal qu’il soit Premier ministre"
- 6 - Législatives : une victoire de la gauche désormais crédible ?
Une victoire de la gauche grâce à une alliance historique est-elle possible les 12 et 19 juin prochains pour ces législatives 2022? Après Génération.s, EELV et le PCF, la France insoumise et le Parti socialiste ont conclu un accord ce mercredi 4 mai en vue des législatives. Benoît Hamon, ancien candidat du PS à l’élection présidentielle et créateur du parti Génération.s, s’est réjoui du rassemblement autour de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NPUES) aux législatives le 3 mai dernier, jour de l’anniversaire de la victoire du Front populaire.
Législatives : le début du renouveau de la gauche ?
On est dans un moment historique et très enthousiasmantBenjamin Lucas, coordinateur national de Génération.s.
Interrogé par Planet, son successeur à la tête de Génération.s, Benjamin Lucas, estime que "ça montre que quand on parle du Front populaire, on n’est pas que dans la commémoration". "On peut être dans la volonté de faire revivre de l’espoir. Et comme ces dernières années à gauche, il y a eu assez peu d’espoir finalement, on est dans un moment historique et très enthousiasmant pour ceux qui se battent depuis des années pour qu’il y ait de l’union et pour qu’il y ait une perspective de gauche et écolo dans ce pays”, assure l’ancien porte-parole de Yannick Jadot à l'élection présidentielle. Selon celui qui a été investi candidat de la NUPES dans la 8e circonscription des Yvelines, "le clin d'œil de l'Histoire sur la date est savoureux".
Les réactions ont été en revanche extrêmement virulentes chez les anciens cadres du PS. Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il quittait le PS en raison de son “désaccord avec l’alliance passée avec le parti de Jean-Luc Mélenchon”. François Hollande avait lui aussi estimé qu'un accord avec La France insoumise "mettait en cause des principes mêmes qui sont les fondements de l'engagement socialiste". Jean-Christophe Cambadélis avait quant à lui appelé les socialistes “à refuser” l’accord avec la France insoumise “sous toutes les formes possibles”. En tant qu’ancien président des Jeunes socialistes, Benjamin Lucas n’a pas manqué d’étriller les “vieux éléphants” du PS. "Les leçons de socialisme et d’unité de la part de ceux qui ont fait la déchéance de nationalité, la loi Travail, le pacte de responsabilité et qui ont fracturé la gauche, comptent assez peu", lance le conseiller régional des Hauts-de-France.
Union populaire : la mort annoncée du Parti socialiste ?
Hollande, Cazeneuve et Cambadélis ont quitté les rives de la gauche depuis bien longtemps
"Il y a des gens qui, quand ils sont à la retraite, s’ennuient et au lieu d’avoir une activité culturelle, sportive ou associative, préfèrent commenter la vie des autres. C’est ce que font Hollande, Cazeneuve et Cambadélis. J’ai du respect pour les personnes mais politiquement ça fait bien longtemps qu’ils ont quitté les rives de la gauche".
Pourtant, l’accord avec le PS dans cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale ne signe pas la mort du Parti socialiste mais son renouveau selon Benjamin Lucas. "Moi j’ai quitté le Parti socialiste à un moment donné où je considérais après le quinquennat Hollande, ils n’étaient pas capables d’incarner de l’espoir à gauche. Aujourd’hui c’est pas autour de lui que se fait sa recomposition mais il y prend sa part et je pense que ce qu’a fait Olivier Faure et ceux qui sont autour de lui était courageux, nécessaire. Moi je suis écologiste aujourd’hui mais c’est important aujourd’hui qu’il y ait une force socialiste dans le paysage politique et dans la pluralité de la gauche et de ce point de vue là le PS y a repris toute sa place", détaille le représentant de Génération.s.
Rassemblement de la gauche : quel a été le chemin de l'union ?
Avant EELV, le parti communiste et le PS, Génération.s a été le premier mouvement à adopter un accord avec La France Insoumise pour les législatives après la réélection d'Emmanuel Macron. Une décision importante selon Benjamin Lucas compte tenu de la "forte attente de nos électrices et de nos électeurs, du peuple de gauche, de ceux qui veulent une alternative". "Il fallait que chacun et chacune prenne ses responsabilités et on l’a fait quand on a estimé que les conditions étaient réunies pour le faire. Je me réjouis qu’aujourd’hui il y ait tout le monde car l’union à quelques-uns ne marche pas. C’est l’union complète et globale qui permet de donner de l’espoir aux gens", estime le conseiller régional des Hauts-de-France.
Pendant 5 ans on a tous raté les rendez-vous avec l’unité
Celui qui a été porte-parole de Yannick Jadot pendant la campagne présidentielle, qui s’est d’ailleurs opposé à une union avec la France insoumise aux législatives, reconnaît toutefois l’incapacité de la gauche à rassembler depuis plusieurs années. Il estime que l’élection a permis d’établir les rapport de force. "Pendant 5 ans on a tous raté les rendez-vous avec l’unité. On n’a pas su trouver le chemin pour se parler. De fait, la présidentielle a su organiser les choses puisqu’elle a donné un rapport de force. La gauche, quand elle s’est rassemblée, ça s’est souvent fait autour d’une vision claire et d’un accord sur qui était la force qui devait l’organiser", précise Benjamin Lucas.
Il reconnaît désormais le leadership du leader des Insoumis à gauche. "Pendant 20 ans ça a été le Parti socialiste, nous on a cru que l’écologie serait la porte autour de laquelle pourrait se faire le rassemblement de la gauche, mais les urnes ont parlé le 10 avril et c’est Jean-Luc Mélenchon qui a eu cette responsabilité et il a assumé cette responsabilité en tendant la main dès le lendemain de l’élection présidentielle et c’est ce qui a permis qu’on se retrouve".
NUPES : comment gouverner ensemble ?
En cas de victoire aux législatives, on peut se demander comment les différents courants de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) pourront envisager de gouverner ensemble avec autant de divergences de positions. "Notre unité c’est pas notre uniformité et il y aura donc à l’Assemblée nationale un groupe de la France insoumise, un groupe communiste, un groupe socialiste et un groupe écologiste. C’est toujours ce qu’il s’est passé dans l’histoire quand il y a eu des majorités de gauche. Chacun garde son autonomie tant que nous restons liés par des engagements communs", répond Benjamin Lucas. Selon lui, "c’est pour ça que c’est pas juste un accord électoral, mais un accord sur des dizaines de propositions pour le pays, sur une vision de la société".
Le gouvernement sera le reflet de toutes les sensibilités de la majorité parlementaire
Le représentant de Génération.s estime qu’on "peut avoir des groupes autonomes et avoir un intergroupe ou avoir des façons de travailler ensemble". "Par ailleurs, si nous gagnons, je suis sûr que le gouvernement sera le reflet de toutes les sensibilités de la majorité parlementaire, comme c’est toujours le cas", assure-t-il. Avec cette union à gauche, c’est un véritable clivage et débat d’idées gauche-droite qui commence à émerger pendant cette campagne des législatives. Pour Benjamin Lucas, "on est en train d’assister à l'effondrement du Macronisme qui nous expliquait qu’il n’y a plus de gauche ni de droite et qui fait finalement prospérer l’extrême droite puisque quand la seule alternative au pouvoir c’est l’extrême droite, il n’y a pas de démocratie possible".
Il estime en effet que ce grand retour du clivage gauche-droite avec une gauche renouvelée est une bonne chose pour la démocratie. "Je dis ça y compris pour ceux qui ne partagent pas mes convictions. Moi je me réjouis quand il y a une droite républicaine dans ce pays qui ne se laisse pas enfermer par l’extrême droite et qui fait vivre le débat d’idées. Je pense qu’on peut et qu’on doit toutes et tous se réjouir que la gauche soit à nouveau capable de parler aux Français. C’est très important pour la vie démocratique", assure le coordinateur national de Génération.s.
Mélenchon : "Ce serait normal qu’il soit Premier ministre"
En cas de défaite de son camp lors des législatives de juin, Emmanuel Macron n’aura pas les mains libres pour désigner son Premier ministre et les membres du gouvernement et quand on demande à Benjamin Lucas qui il souhaiterait voir à Matignon, il répond sans hésitations : "Jean-Luc Mélenchon". "C’est logique que ce soit le leader du parti qui est moteur du rassemblement, qui en est la force principale, qui assume la responsabilité de Premier ministre. Comme en plus il a fait part de sa disponibilité pour la fonction, et nous sommes tous d’accord là-dessus, ce serait normal qu’il soit le Premier ministre d’un gouvernement qui rassemble toutes les sensibilités qui sont dans ce rassemblement".
Quant aux commentaires offusqués et scandalisés de la droite et de l’extrême droite face à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), le coordinateur national de Génération.s y voit là un signe favorable de la possible victoire de la gauche. "On les a habitués à ne pas être au rendez-vous de l’Histoire et donc à ce qu’ils puissent nous piétiner électoralement. Là on est en train de leur montrer l’inverse, je comprends qu’ils paniquent car ce que nous sommes en train de faire a une dimension historique puisque tout est possible le 12 et 19 juin", répond Benjamin Lucas.
Législatives : une victoire de la gauche désormais crédible ?
Il estime en effet que "là où il y a 6 mois personne n’imaginait le commencement d’un début de perspective d’une victoire de la gauche, ça devient désormais une hypothèse tellement crédible qu’on en parle dans les journaux, que ça fait l’objet de débat et que les gens commencent à se dire c’est possible". "C’est normal qu’en face ça réagisse et ça panique et c’est plutôt bon signe pour vous d’ailleurs", conclut le responsable politique.