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Que cherchait Marine Le Pen en allant incognito en Russie ? Que s’est-il dit entre elle et le président de la chambre basse du parlement, Sergueï Narychkine – sur la liste des personnes sanctionnées par l’UE en raison de la crise ukrainienne – lors de leur rencontre ?
Au lendemain de cette visite, le mystère reste entier. L’entrevue s’est faite à huis clos alors même que les médias russes et étrangers y étaient conviés. Mais à la dernière minute, ces derniers se sont vus refoulés à la sortie et ont appris dans le même temps que la rencontre ne serait finalement pas rentransmise en direct à la télévision russe.
Une visite si discrète que l'attaché de presse du FN, Alain Vizier, a affirmé ne pas être informé du programme de Marine Le Pen ou de ses entretiens lors de sa visite à Moscou.
Une discussion autour du prêt de 9 millions ?
Suite à cette entrevue avec le président de la Douma, la chambre a diffusé un communiqué dans lequel son président félicite Marine Le Pen pour son score aux élections européennes et pour son parti qui représente "l’esprit de la France moderne". Toujours selon Sergueï Narychkine, le Front national "est l’une des principales forces politiques en France".
Le même communiqué indique à la fin que la rencontre bilatérale a permis d’examiner les relations entre parlementaires russes et français. Mais une autre raison de la visite de Marine Le Pen a été évoquée par un média russe dont le Figaro se fait écho : une discussion concernant les 9 millions d’euros prêtés par une banque tchéco-russe au Front national. Au quotidien, le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, s'étonne : "Je n'ai pas participé à la préparation du voyage. Je ne sais donc pas de quoi il retourne dans le détail. Mais je ne vois pas pour quoi elle serait partie pour parler de ce prêt puisque tout est réglé. Il ne reste qu'à le rembourser."
La présidente du Front National s'était déjà rendue à Moscou en avril 2014, quelques semaines après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie. En octobre de la même année, son père, Jean-Marie Le Pen, avait également visité la capitale russe et vanté l'annexion de la Crimée, selon lui "province russe" depuis toujours.