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Le projet de réforme du collège n’en finit pas de faire couler de l’encre… En cause, le latin et le grec qui pourraient être menacés de disparaître dans les programmes scolaires à la rentrée 2016.
Aujourd’hui, le latin est en option dans les classes de 5ème (2 heures par semaine), de 4ème et 3ème (3 heures), et le grec pour la classe de 3ème (3h également). Le texte de loi prévoit de remplacer cette "option facultative" par un "Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI)" dont le thème porte sur les langues et cultures de l’Antiquité.
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"Cet enseignement pratique interdisciplinaire, je vous confirme qu'il aura le même nombre d'heures que peut avoir aujourd'hui l'option existante, donc les élèves n'y perdent rien", avait expliqué Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation, le 24 mars dernier à l’Assemblée nationale.
Une décision "dégueulasse"
Visiblement, les doutes n’avaient pas été levés puisque plusieurs associations de langues anciennes et de lettres ont dénoncé le 8 avril une future disparition de l’enseignement du latin et du grec ancien. Sur Twitter, une campagne a été lancée pour sauvegarder la place des deux langues antiques dans les programmes scolaires, sous les mots-dièse #jesuislatiniste et #jesuishelleniste.
Invité dimanche du Brunch politique de Sud Radio, le président du Modem, François Bayrou, a vu dans ce projet de réforme une décision "dégueulasse", et "criminelle". "C'est un déni d'égalité des chances. C'est une attaque frontale contre le caractère de promotion sociale de l'école qui permet à certains enfants d'échapper au poids des difficultés familiales, des milieux d'origine", a fait savoir celui qui avait développé l’apprentissage du latin et du grec ancien au collège lorsqu’il fut ministre de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997.
"Le latin et le grec ne disparaissent pas du collège"
"Non, le latin et le grec ne disparaissent pas du collège, au contraire, ils sont renforcés", a assuré ce lundi sur RMC/BFMtv, Najat Vallaud-Belkacem. Constatant que les trois quarts des élèves qui suivaient l’anciennement d’une langue ancienne l’abandonnent ensuite, madame le ministre a déclaré : "Cela prouve bien que le système actuel est mauvais". Leur enseignement sera donc "renforcé" dans un "Enseignement pratique pluridisciplinaire (…)" qui s'inscrira "dans le temps de la scolarité". "Chaque établissement, sur une palette de huit EPI aura l'obligation d'en faire au moins six", surrenchéri-t-elle pour expliquer que le latin et le grec auront désormais plus de chances d'être choisis qu'aujourd'hui dans les options.
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