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Très critiquée depuis plusieurs semaines, la femme de Gérard Collomb agrège de nombreux opposants au sein de la majorité parlementaire. Depuis la fracassante démission d'un important responsable locale, les attaques fusent.

La femme de Gérard Collomb en guerre contre La République en Marche : des "méthodes autoritaires" ?

Il y a quelques jours à peine, une violente démission a secoué l’écosystème macroniste du Rhône. Jimmy Brumant, référent local des Jeunes avec Macron depuis maintenant trois ans, a préféré partir plutôt que de continuer à travailler aux côtés de Caroline Collomb, épouse de l’ancien ministre de l’Intérieur. "Comme beaucoup d’autres, je regrette, depuis quelques mois, les dérives autoritaires et l’opacité de la référente de La République En Marche, qui m’inquiètent et me semblent de plus en plus inconciliables et incompatibles avec l’esprit du mouvement citoyen que j’ai rejoint dès le printemps 2016", écrit-il dans un texte publié en intégralité sur le site de La Tribune.

Il n’est pas le seul à multiplier les critiques à l’encontre de Caroline Collomb, parfois présentée comme "le talon d’Achille de Gérard". Quelques jours seulement après sa démission, plusieurs parlementaires de la majorité issu du Rhône ont "sommé" la patronne locale du parti de "changer ses méthodes autoritaires", rapporte la branche lyonnaise du journal Médicacités. Ils reprochent au couple Collomb de chercher à "confisquer le pouvoir au profit d’un clan".

Les militants se sont eux aussi exprimés. Dans les colonnes de la Tribune de Lyon, ils parlent de multiples "humiliations" et de plusieurs "intimidations publiques". "Moi, c’était lors d’un événement entre marcheurs. J’avais l’impression de me faire racketter comme au collège. Après, j’ai compris que c’était parce que Caroline Collomb n’avait pas apprécié qu’on fasse sans elle une vidéo avec un ministre en déplacement à Lyon", raconte un militant, non sans évoquer lui aussi des "méthodes autoritaires propres au clan Collomb qui envoie ses lieutenants faire le sale boulot".

Les proches de Caroline Collomb n’ont pas tardé à démentir les accusations portées par les militants, non sans leur reprocher de vouloir "détruire le parti". "Caroline Collomb est la seule à pouvoir rassembler 200 personnes lors de chaque événement et les débats qu’elle organise sont ceux qui marchent le mieux en France", assure une autre militante, du comité du 5ème arrondissement.

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La femme de Gérard Collomb en guerre contre La République en Marche : des conflits de pouvoir et d’égo ?

Fondamentalement, le conflit qui oppose l’antenne locale de La République en Marche tourne autour des ambitions électorales des différents prétendants à la capitale des Gaules ou sa métropole. Depuis son retour, Gérard Collomb doit faire face à la concurrence de son ancien bras-droit, David Kimelfeld, actuellement président de la métropole qu’il compte briguer de nouveau en 2020. D’après Le Télégramme, c’est cette situation qui a instauré deux clans à Lyon et menacerait de "déchirer le parti".

Autre point noir : Gérard Collomb a fait savoir qu’il serait candidat, mais pas sous l’étiquette LREM. L’ambition prêtée à son épouse, qui aurait souhaité apparaître en bonne place sur la liste, n’en a que plus heurté la base assure le journal. Car c’est bien là tout l’enjeu, souligne Médiacités : la constitution des listes en vue des élections à venir, qu’il s’agisse des municipales ou du scrutin métropolitain…